Le soleil était aux aurores tandis que Roy était plongé dans une profonde méditation. Assis en tailleur au milieu de sa chambre, sa tête bougeait lentement comme s'il embrassait la pièce du regard. Comme mué par une clairvoyance, il pivote vers la porte d'entrée avant même qu'elle ne s'ouvre sur un Edward hagard, les yeux encore emplis de sommeil.
La nuit n'avait pas été reposante. Trop chaud. Trop froid. La chaleur lui provoquait des cauchemars et il se réveillait pourtant frigorifié. Il était content d'être éveillé, là où les rêves ne peuvent sensiblement plus l'atteindre.
- Tu as l'air d'avoir mal dormi, dit Roy.
- J'ai l'air de.. hein ? Fit Edward incrédule.
- Détends-toi, un peu d'humour et d'autodérision ça change les idées.
- Pas si tôt le matin, marmonna-t-il pour lui-même bien que Roy perçu évidemment ces paroles qui le firent sourire.Soudain, l'estomac d'Edward cria famine. Un grondement qui finit par un gargouillis aigu se résonna entendre dans toute la pièce. Edward, gêné, gardait le silence et Roy restait impassible.
La honte... Pourquoi ça ne lui arrive jamais à lui, ce genre de choses !? Et puis quoi ! C'est normal d'avoir faim ! Il faut prendre un bon petit-déjeuner pour commencer la journée. Alphonse serait d'accord avec moi !
Aucun des deux ne bougeaient, installant une ambiance étrange. Ce moment où il est trop tard pour plaisanter ou faire diversion et trop peu subtil de ne faire comme si de rien n'était. Pourtant, Roy coupa court à la gêne de son cadet :
- J'ai faim. Allons manger.
Trop peu subtil ? Avait-il entendu ?
Mais est-ce que j'en ferai pas toute une histoire de ma faim matinale alors qu'il n'en a rien à faire ?
Edward tourna les talons et dévalait les escaliers, une planche grinçant légèrement sur son passage. Il s'efforçait de ne pas regarder Roy, sa façon de marcher, de tâtonner parfois - car il ne s'était pas encore habitué aux lieux -, de descendre les escaliers, de buter contre un pied de chaise, de table ou un meuble. Il s'interdisait d'avoir pitié de son aîné. Ce serait une insulte à son ancien rang, à tout ce qu'il avait traversé et avant tout, une insulte envers sa personne.
Cependant, seul, durant toutes ses années, il lui arrivait de repenser à Roy. Evidemment qu'il repensait à lui. Les souvenirs lui faisaient battre le cœur et ils étaient parfois si vivaces qu'il sentait son corps s'électriser jusqu'à son ventre. Puis l'image de Roy dans son lit d'hôpital s'imposait à lui. Alors, la pression redescendait, son coeur se meurtrissait et il ne pouvait s'empêcher d'être triste. Certes, il avait mal. Il souffrait même, bien qu'il ne l'aurait jamais admis, mais il était surtout triste. Juste triste pour Roy. Et cette émotion, il s'en rend compte aujourd'hui, relevait un peu de la pitié et pas seulement de l'amour qu'il éprouvait pour lui. De l'amour n'est-ce pas ? Il s'était poser la question tant de fois. Ou plutôt : la question s'était imposée à lui tant de fois, autant de lutte pour effacer cette interrogation d'un revers de main.
- Il reste des mûres. Porridge aux mûres !
Un repas qui leur tiendra bien au corps et qui les préparera à leur enquête en ville.
- En tous cas l'odeur attise ma faim, dit Roy en prenant les bols qu'il avait entendu être posés sur la table.
Il les disposa devant deux chaises, ainsi qu'une cuillère en bois chacun. Une carafe d'eau, le porridge en train de bouillir, les mûres fraîches et c'était si bon et si calme d'être simplement là. Edward essayait de ne pas trop penser sur ce qui pouvait les attendre en ville et repoussait tant bien que mal toutes les hypothèses qui venaient à son esprit.
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Entre feu et fer [Roy x Ed] TOME 2
Фанфик《 Trois années se sont écoulées depuis les tristes événements qui ont coûtés à Edward son alchimie et à Roy son sens de la vue. Ils se sont tous les deux construits une nouvelle vie loin de Centrale, loin de l'armée. Seront-ils amenés à se recroise...