Chapitre V

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Ruby

jeudi 18 juillet 2019

Festival Les vieilles Charrues,Carhaix-Plouguer

21h40

On arrive au parking, pendant qu'il cherche ses clefs, je lui demande laquelle des caisses est la sienne.

Lujipeka : La décapotable beige aux sièges rouges.

Moi : Celle là ? Waw. Tu te fais plaisir dit-donc. Dis-je en levant un sourcil vers lui.

Lujipeka : Ah non, on l'a louée pour l'anniversaire du frangin. C'est une Mustang GT 1965, j'aurais pas encore le biff pour m'en offrir une malheureusement. Il m'ouve la porte et me fait signe de m'asseoir côté passager.

Moi : C'est pas moi qui pilote ? Dis-je avec humour.

Lujipeka, riant de ma remarque: Hors de question! Ici c'est moi le chef. Que ça soit clair. Il met ses lunettes au dessus de son front et plonge son regard un moment dans le mien avant d'allumer le contact et de démarrer le moteur.

Moi : Wow. Ce genre de bruit.

Lujipeka : Du lourd!

Moi : Tu m'emmènes où ?

Lujipeka : Tu verras.

Moi : Hmm d'accord... Je passe ma main sur l'accoudoir. Sièges en cuir ?

Lujipeka : Bien vu. Y a que ça de vrai.

J'acquiesce et marque un temps, profitant du vent dans mes cheveux pour les détacher et observer le doux paysage breton.

Lujipeka : Parle moi un peu de toi. Tu viens d'où ? Et t'as quel age, au fait ?

Moi : Je viens de l'Est, mais cette année j'suis venue m'installer à Rennes pour les études. J'ai fêté mes 21 ans cette semaine, si tu veux savoir.

Lujipeka : Ah ouais, t'es en coloc ? Rennes c'est ma ville, ça tombe bien ça. T'étudies quoi ?

Moi : Non, j'suis en appart, dans un immeuble qui appartenait à mes grands parents. J'ai de la mif à Rennes, et quand on a hérité des logements tout près de la fac de psycho, c'était plus simple pour moi que dans mon studio minuscule à Strasbourg. J'ai fais une année de césure après le bac, donc là je viens tout juste de valider ma licence. Plutôt cool quoi.

Lujipeka : Ah ouais c'est bon plan ça ! Bravo pour ta licence la miss. Il tourne la tête vers moi et me souris, détachant à son tour ses cheveux.

Moi : Ouais, merci ! Je me perds à le scruter, mes yeux passent de ses cils à son petit nez, puis à sa jolie bouche rosée.. Les veines sur ses bras, les tatouages sur ses phalanges.. Je détourne le regard, je crois qu'il m'a cramé.

Lujipeka : Tu connais du monde sur Rennes du coup ? Ça fait loin de chez toi.

Moi : Ma meilleure amie m'a suivie puisque l'appart en dessous de chez moi était dispo pour elle. Après on s'est fait un petit groupe de potes à Rennes mais pas grand chose. On reste en contact avec notre bande restée à Stras, ils sont irremplaçables.

Lujipeka : Je pourrais te faire rencontrer les potos à l'occas.

Moi : Ouais, ça me ferait plaisir.

Je décide de lui piquer ses lunettes de soleil et de les poser sur mon nez. On échange un grand sourire.

Moi : Dis, si tu me faisais écouter quelques-uns de vos sons ? Je connaissais pas vraiment votre groupe avant le concert, mais c'était grave ambiançant tout à l'heure j'ai trouvé.

Lujipeka : Tu rates du sale ! Tiens je vais passer l'album.

On continue comme ça de rouler tout en écoutant les sons de leur dernier album, et en discutant un peu musique. Il m'explique l'histoire de certains sons, et j'accroche vite au style d'écriture et aux prods plutôt cool.

Moi : J'ai toujours rêvé de faire ça.

Lujipeka, les sourcils interrogateurs : Quoi ?

J'enlève mes chaussures, puis mes chaussettes, et tends les jambes pour poser mes pieds sur le tableau de bord. Je lui décroche un rire. Je tends les bras en l'air pour sentir le vent et la vitesse. Je ne peux pas m'empêcher de sourire à pleines dents. Je surprends Luji en train de me regarder avec attention.

Moi : Regarde la route, si tu veux pas finir dans un ravin.

Lujipeka : Ouais, t'as raison. Mais..

Moi : Mais ?

Lujipeka : Je te trouve vraiment belle.

Moi : C'est gentil. Je me sens rougir. Il sourit. Pause sa main sur ma cuisse. Frissons.

FarfelujipekaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant