2- Départ

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Le lendemain, au lever du jour, les pirates étaient déjà tous sur le pont malgré leurs gueules de bois respectives. Le capitaine accompagnait ses hommes partis chercher les fournitures essentielles à la suite de leur voyage avec la mine sombre. Il n'arrêtait pas de repenser à la petite fille qui semblait bien être la sienne. Il la croisa dans la rue, toujours habillée de ses vieux vêtements, à la différence qu'il faisait froid et qu'elle n'avait ni manteau ni écharpe ni gants et qu'elle était trempée comme si elle avait passé la nuit dehors. Elle tenait dans ses bras le gros livre qu'elle lisait la veille sauf qu'il était complètement déchiré et sa couverture ne tenait que par l'opération du Saint-Esprit. Le capitaine s'approcha d'elle alors qu'elle s'était assise sur les marches d'un perron. Il s'agenouilla devant elle avec un sourire et releva son menton. Elle recula brusquement la tête et le dévisagea surprise.

Bonjour, je suis Shanks, tu te souviens de moi ?

Elle hocha la tête en serrant son livre contre elle. Il sourit encore et regarda le livre.

Qui est-ce qui a détruit ton livre ?

Elle prit une grande inspiration et parla enfin.

Ma mère.

Shanks soupira.

Pourquoi elle a fait ça ?

Parce que je l'ai dérangé.

L'expression du capitaine changea du tout au tout. Ses yeux noirs se firent orageux et il fronça les sourcils.

Tu veux parler d'hier ?

Elle hocha la tête, laissant ses cheveux recouvrir en partie son visage pâle.

Comment tu as pu la déranger, je n'ai jamais vu d'enfant aussi calme.

J'étais là.

Shanks soupira et la petite s'excusa.

Pourquoi est-ce que tu t'excuses ? Tu n'as rien fait de mal !

Je suis une batarde, je ne devrais pas être là.

Le jeune capitaine se massa les tempes.

Comment tu t'appelles ?

Je m'appelle Alice.

Et bien si tu veux Alice, je peux t'emmener loin d'ici. Dans un endroit où tu seras heureuse.

La petite fille serra son livre contre elle.

Je n'ai pas le droit.

Ta maman m'a demandé de t'emmener avec moi. Et c'est ce que je vais faire.

La petite secoua la tête.

Je ne vaux rien, même comme esclave, personne ne voudra d'une batarde.

Le capitaine fut horrifié par ce que la petite lui disait.

La fille du RouxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant