6- Débarquement.

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Note de l'auteur : J'ai décidé de poster deux fois par semaine dorénavant. Aujourd'hui les chapitre sont courts donc j'en poste deux d'un coup. Voilà, bonne lecture à toutes et à tous. 

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Elle empaqueta ses affaires en deux temps trois mouvements et débarqua à la nage. Shanks le Roux avait été repéré à quelques encablures et les marins ne pouvaient se permettre d'être repérés. La jeune fille accosta l'île à la nage. Cette île était réputée pour ses hauts-fonds, son poisson et surtout pour ses navigateurs explorateurs. Alice remonta la rive son sac étanche sur l'épaule et ses cheveux redevenus roux. 

- Oh non. Qui m'a pris de la teinture lavable ? Mais quelle idiote ! 

Elle pesta en voyant ses mèches redevenues d'un beau roux foncé presque rouge par sa coloration à moitié effacée. 

Elle connaissait bien l'île pour y avoir passé quelques années. Cette île faisait partie d'un archipel de cinq iles reliées par des bancs de sable découverts une heure par jour à la marée. Nassau, Navassa, Kingston, Tortuga et Inagua, la nation des navigateurs. 

Elle secoua la tête et noua ses cheveux en chignon pour s'en débarrasser et continua vers le premier village. Toutes les habitations étaient construites sur pilotis, reliées par des pontons et des ponts, sauf Kingston qui avait bénéficié autrefois de constructions en pierres. Les gros navires accostés avaient étés conduits là par des pirogues et menés par les îliens. Alice sortit sa longue-vue et repéra le navire de Garp qui s'éloignait et celui de Shanks qui apparaissait. Elle rejoignit la ville sous le regard surpris des autochtones peu habitués à voir des gens trempés déambuler sur l'île. Elle se savait sur Kingston, la ville des commerçants. Nassau était la ville des plaisirs et Tortuga la ville des pirates, tous passaient au moins une fois ici dans leur périple. Elle trouva la taverne sans mal et commanda un verre de Rhum. 

- J'aurais besoin de me rendre à Nassau. Vous savez où je peux trouver une pirogue ?
- Vous savez naviguer ? Demanda le tavernier avec un regard en coin.
- J'ai appris à naviguer dans la baie d'Inagua.
- Oh, vous n'êtes pourtant pas typée du coin.
- J'ai pas mal bourlingué.
- Au port, vous demanderez au vioque, il devrait vous laisser faire l'aller-retour. Ou vous pouvez attendre la marée.
- J'ai hâte de remonter sur une vraie pirogue.
- Hahaha, je peux comprendre ça. 

Elle avala son verre et lâcha quelques pièces sur le comptoir avant de s'éclipser. Les cinq îles entouraient une mer intérieure riche en poisson et source de richesse pour l'île. C'était aussi là où se trouvaient les eaux les plus profondes. Et ou les îliens cachaient les navires pirates en réparation ou lors de longues escales. Alice se dissimula sous les arbres, cachée par les feuillages. Elle changea son pantalon pour une jupe faite d'un long tissu rouge noué autour de ses hanches et enfila un haut drapé autour de sa poitrine et de son épaule. Elle sourit et tressant ses cheveux en épi sur son épaule. Elle rangea ses vêtements dans son sac et retourna au port se fondant parfaitement au milieu des îliens. Une fois une pirogue trouvée, elle négocia avec le vieux, elle naviguerait à l'aller et lui au retour. Elle sauta à bord et rama jusqu'à pouvoir lever la voile. Elle fit contrepoids en se perchant accrochée à une corde sur le flotteur et soupira d'aise. Elle aimait l'eau et la navigation. Elle avait appris à naviguer dans le lagon intérieur. Elle mit la voile au vent et sentit le contrecoup de la prise de vitesse avec un sourire conquérant. Assise là, sur ce petit bateau entre deux îles connues, croisant des îliens qui lui rendaient ses saluts, elle se sentait à la maison. 

Elle contourna sans mal les rochers entourant Navassa et entra dans la mer intérieure en passant sur la barrière de corail. Une fois dans le lagon, elle se détendit. Elle vit le port de Nassau, ses lumières et sa taverne surplombant le port et enfin, Inagua. Elle rejoignit rapidement le port grâce à un vent très favorable et accosta. Elle sauta sur le sable et remercia rapidement l'homme qui virait de bord avant de récupérer son sac et de courir vers la maison.
La maison : une grande demeure coloniale qui surplombait la baie et le port. Elle retrouva avec plaisir la maison de son enfance. Cette maison avait appartenu à un baron du trafic d'êtres humains arrêté par Tsuru qui s'était vu offrir la demeure par les îliens ravis d'être débarrassés de l'animal. 

En plus d'être particulièrement belle, la maison possédait quelques passages secrets menant à travers la falaise jusqu'à la mer et à la jungle. Alice entra avec le sourire. Deux domestiques l'accueillirent avec joie. Ça faisait bien un an qu'elle n'avait pu revenir ici. Elle salua les personnes qui préparaient sa chambre et déclina l'offre de repas. Elle sortit directement dans les jardins. Le moulin tournait doucement, profitant du cours d'eau qui irriguait le potager avant de se séparer entre la mer et le village en contrebas. Elle sourit et déposa son sac devant le moulin ou des pierres blanches servaient à faire la lessive. Elle s'agenouilla devant le lavoir et récupéra le savon abandonné dans un panier à côté d'elle et trempa ses vêtements avant de les savonner. Une fois rincés, elle les étendit sur le tronc d'un palmier presque couché par les vents parfois violents et rentra dans sa chambre pour prendre un bain. Elle lava longuement ses cheveux qui dégorgèrent encore la coloration ratée et se débarrassa du sel qui collait à sa peau. Une fois propre, elle attacha sommairement ses cheveux devenus presque rouges et enfila une tenue typique de l'île avant de disparaître dans le passage secret.


La fille du RouxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant