26- Cœurs ouverts.

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Une fois éloignées de la taverne, les deux filles s'assirent dans le sable face à la mer. Perona se servit un verre et le but. Alice fit de même mais pris le temps de le siroter. Elle leva la tête vers la maison et sur les falaises peuplées d'oiseaux marins. Un vent frais venait déranger leurs cheveux et rafraîchir leurs visages chauffés par le soleil.

- Tu es déjà tombé amoureuse ? Demanda Perona.

- Non. Enfin, peut-être. Dit Alice.

Perona ramena ses genoux contre sa poitrine et fit la moue, ce qui lui donnait un air terriblement enfantin.

- Pourquoi ce n'est jamais simple ?

- Je n'en sais rien. Je n'ai jamais eu le temps de le savoir. Avoua Alice.

- De toute façon, il ne me voit que comme une gamine capricieuse. Pourtant j'ai essayé de lui montrer que je suis mature. Mais il ne changera pas d'avis.

Une larme roula sur la joue de la jeune femme. Alice se rapprocha et passa maladroitement un bras autour de ses épaules. Perona posa sa joue sur son épaule et laissa couler ses larmes. Les deux jeunes femmes restèrent un moment sans parler.

- Makino aime mon père. Et pourtant, il drague et séduit sous ses yeux sans aucune honte ?

- Il ne lui a pas promis fidélité. Si ? Demanda la rose.

- Je ne pense pas.

- Je ne demanderais même pas qu'il me soit fidèle. Juste qu'il essaye de m'aimer un peu.

- Et s'il ne parvient jamais à te rendre l'amour que tu lui porte ? Objecta la rousse.

- Alors je m'effacerais. Je laisserais ma place à une femme qui le rendra heureux. Lui et son mauvais caractère.

Perona sourit entre ses larmes alors qu'Alice s'allongeait dans le sable.

- Ça me fait bizarre... De voir mon père tous les jours.

- Tu le connais au moins.

- Certes. Il me paraissait plus responsable quand j'avais cinq ans cela dit. Dit-elle en pouffant.

- Sérieusement ? Vu comme il se comporte, il devait être pire il y a quinze ans.

Alice regardait les nuages défiler alors que Perona s'était retournée pour s'allonger à plat ventre sur la grève et pouvoir regarder son amie.

- J'en garde de bons souvenirs. Il était super beau et il paraissait tellement rassurant. Ma... Mère, me détestait. Elle me disait que j'avais gâché sa vie. Et puis les pirates sont arrivés. Et elle lui a dit de m'emmener. Il m'a prise avec lui sans poser de questions. L'équipage n'était pas entièrement ravi de m'avoir à bord, mais ils étaient tous gentils.

Perona avait cessé de pleurer et regardait son amie qui souriait d'un air nostalgique. Elle semblait plongée dans ses souvenirs.

- Ça devait leur faire bizarre d'avoir une enfant à bord. Ils ont dû changer leurs habitudes. Supposa Perona.

- C'est ça. Je dormais dans la cabine de Shanks, et le chef me préparait absolument tout ce que je voulais. Et puis, Shanks disait rien quand je ne voulais manger que des crêpes pendant trois jours. Et puis il fallait le voir quand il fallait me coiffer.

Elle éclata de rire.

- Absalom s'est beaucoup occupé de moi petite, et il était tellement mauvais ! Il me tirait les cheveux, faisait presque autant de nœuds qu'il en enlevait. Et le pire, c'est que pour rien au monde, j'aurais voulu que quelqu'un prenne sa place.

La fille du RouxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant