23. Toi plus l'éternité

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En image c'est Séréna, leur petite fille

~ Pdv Mickaël ~

- 2 ans plus tard -

Nous avions une vie heureuse, une nouvelle petite fille du nom de Séréna que nous avions adopté depuis presque deux ans. J'étais médecin, je pouvais soigner tout le monde. C'est ce que je pensais mais je me suis trompé, la vie fait que l'on ne peut pas sauver tout les être qui nous sont chers. On était amoureux, et notre futur était déjà plannifié. Je comptais faire ma demande en mariage à Taylor, mais on ne prévoit ni le futur, ni la vie. Ma petite Séréna a à peine trois ans, et lorsque qu'elle aura l'âge de comprendre, je devrais lui dire qu'elle avait un papa formidable mais qu'il n'est plus là. Qu'il était un rayon de soleil dans ma vie, et que son père l'aimera de tout son coeur à jamais.

Je devrais lui annoncer que toute sa vie, elle n'aura qu'un seul papa sur ses deux parents. Mais que delà où il est, son papa veille sur elle. Que jamais elle ne le verra, qu'elle ne pourra jamais le toucher, entendre sa voix lui chanter des chansons pour qu'elle s'endorme. Que je serais le seul père qu'elle aura, et qu'elle n'aura pas non plus de maman. Jamais je ne pourrais reconstituer mon coeur brisé, car il y restera pour toujours.

Pour tout vous expliquer, il y a trois mois Taylor était toujours fatigué et des saignements de nez se produisaient à répétitions. Il disait que tout allait bien mais les symptômes d'une maladie que je ne connais que trop bien, m'ont rapidement sauté aux yeux. Je l'ai forcé à aller à l'hôpital pour lui faire avoir des prises de sangs. J'ai tant redouté l'ouverture de la lettre des résultats, mais les premières lignes m'ont mis à genoux. Il avait une leucémie, et il devait absolument aller aux urgences.

Il s'est finalement fait hospitalisé. De là on lui a diagnostiqué une leucémie aiguë lymphoblastique. En seulement une semaine il a fait deux AVC, et les saignements de nez étaient très fréquents.
Les médecins ont dû lui faire une opération d'urgence pour retirer un morceau de sa boîte crânienne car il produisait trop de globules blancs, son sang était devenu très épais. Son cerveau a grossit, on m'a dit qu'il était touché.
En seulement une semaine les chances de survie de l'homme de ma vie sont devenues quasiment nulles.

Les médecins appellent ça une leucémie foudroyante. Quand le cancer touche un patient vous êtes touché, mais lorsque c'est un de vos proches qui est touché... On ne s'en rend pas compte tout de suite mais notre monde s'écroule. Tout ce que vous avez construit est détruit en quelques semaines, quelques jours parfois. Je voulais l'épouser, je voulais que sa fille se rappelle de son visage, de sa voix. Mais tout ça a été balayé en quelques jours.

Les traitements n'ont pas fonctionné et ne fonctionneront pas...

La médecine ne pouvait plus rien faire pour lui, il lui aurait fallu un miracle. Je savais qu'il n'y en aurait pas, que s'en était finis de notre bonheur. Il n'avait rien il y a quelques mois, c'était un jeune homme heureux, il surfait, il nageait, il riait, il vivait tout simplement. Et nous on s'aimait.

J'ai pu lui faire mes adieux, je pense qu'il a vu arriver la fin. Il m'a dit qu'il sentait qu'il allait mourir et qu'il voulait que je sois heureux, qu'il m'aimerait toujours. J'ai compris qu'il me disait qu'il partait définitivement, que je ne le verrais plus et que c'était sûrement la dernière fois que je lui parlais. Je lui ai dit que je l'aimais, que jamais je ne l'oublierais, qu'il restera dans mon coeur et que notre fille saura à quel point lui et moi on s'est aimé. Que je ferais tout mon possible pour lui donner autant d'amour que nous aurions pu lui donner à deux.

J'ai décidé de lui mettre au doigt l'alliance que j'avais acheté peu de temps avant son hospitalisation. À l'intérieur étaient gravés les mots " À jamais. T.M"

Je lui ai dit la fameuse phrase.

" Veux-tu m'épouser?"

Évidemment il a répondu oui, et a éclaté en sanglots. Nous nous sommes serré si forts dans les bras l'un de l'autre.

Nous avons pleuré et nous nous sommes embrassé, dans un baiser d'adieux, passionné, brûlant, implorant et repoussant presque. Comme pour nous protéger l'un et l'autre de cette fin tragique. Il a pris Séréna dans ses bras et l'a serré fort en lui disant qu'il l'aimait. Que quand elle ferait sa crise d'adolescence, il voulait qu'elle soit gentille avec moi. Ça m'avait soutiré un petit rire. Il l'avait posé et avait commencé à saigner du nez. Et à ce moment j'ai compris qu'il ne serait plus mien, qu'il allait partir. Je l'implorait de rester mais il s'était déjà assez battu contre cette foutu merde de cancer. Dans une dernière larme et un baiser tendre, j'ai senti son dernier souffle contre mes lèvres. Ce baiser je m'en souviendrai toute ma vie. Le goût de fer et à la fois salé se mélangeant également à nos souvenirs, nos peurs, nos chagrins, nos joies, nos rires, notre bonheur, notre amour. Ce baiser nous avait comme mélangé tout les deux. Quelques secondes plus tard le bip de la machine indiquait qu'il m'avait quitté. Définitivement.

Il ne restait plus que son souffle dans mes poumons et mes lèvres posées sur les siennes encore chaudes.

Ce bruit, ce sifflement assourdissant qui vous compresse le coeur, à vous étouffer. Quand le bip qui sort de cette putain de machine devient continu, rien n'existe autour. Vous vous remémorez les bons comme les mauvais moments, vous voyez votre vie défiler en quelque sorte. L'agitation du personnel médical ne vous affole pas puisque plus rien ne peut vous le ramener. L'être aimé a disparu, il a lâché prise, a été vaincu par une maladie qui ne vous a pas laissé le temps de profiter de tout ce que le monde vous offrait.

Il a souffert jusqu'à la fin pour rester le plus longtemps possible avec nous, alors qu'il aurait pu partir bien avant avec moins de douleurs et de souffrances. J'ai senti sa vie partir de son corps, mes larmes ont abondamment coulé sur ses joues. Nos larmes se sont mélangées, comme pour dire que nous éprouvions le même chagrin, même lorsque sa vie était éteinte. J'ai serré ma fille dans mes bras, elle m'a regardé les yeux humides, comme si elle avait compris que son papa venait de rejoindre les cieux. Elle n'avait que trois ans à ce moment là, mais j'ai vu dans son regard, qu'elle avait compris, qu'elle savait et qu'elle l'aimait. Sa petite main s'est posé sur les nôtres encore enlacés. Mes larmes ont redoublées et mon coeur s'est brisé à cet instant.

Jamais je ne l'oublierais.

Devant sa tombe, avec notre petite fille, les larmes dégringolent et viennent s'écrouler sur le marbre funéraire. Je serre mon alliance en pensant, qu'il est parti avec la sienne au doigt. Jamais je ne pourrai l'épouser mais il restera toujours au plus profond de mon coeur. Les souvenirs de son départ m'envoient une douleur en plein coeur, et mes sanglots se font entendre haut dans le ciel. Sur sa pierre tombale, son nom, et une plaque, sur laquelle est visible le tout dernier message d'amour que je lui ai adressé.

À Taylor, mon amour.

Fin.



Voilà c'est la fin de cette histoire. Je sais que cette fin est très triste mais je voulais qu'elle soit réaliste. La maladie peut toucher n'importe qui, n'importe quand et je tenais à le souligner dans mon livre.

Merci aux lecteurs de mon histoire mais aussi aux futurs lecteurs qui tomberont sur ce livre.

Je suis fière d'avoir pu terminer cette histoire d'amour aussi triste que belle. ^^

La réincarnation du cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant