I want to live

•CHAPITRE QUARANTE-TROIS•

Pdv Evan :

Boire, dormir, fumer, pleurer.

Voici la routine incessante qui s'est installée dans ma vie depuis plusieurs semaines.

Boire pour oublier.

Dormir pour donner à mon corps un court temps de repos et de calme.

Fumer pour que mes poumons meurent petit à petit dans une agréable sensation.

Et pleurer pour faire comprendre à notre putain de dieu qu'il a merdé en me retirant la chose la plus précieuse à mes yeux.

Elle, Maddy, la fille que j'aime et qui m'a été enlevé sans que je puisse rien faire. Alors oui elle n'est pas morte, mais son coma est bien pire. J'ai peur qu'elle souffre, que les putains de machines qui la tienne en vie l'empêche d'être libre.

Et je suis bien le seul à penser ça, les autres croient en son réveil, et j'aimerai pouvoir le faire aussi, mais je n'y arrive pas.

Je n'arrive pas à la regarder, les yeux fermés, le teint livide, couché dans un putain de lit d'hôpital avec un masque qui la force à respirer. Je vous promet que je suis allé la voir, une fois, et je n'ai pas réussi à y retourner.

Le groupe m'en veux, c'est d'ailleurs à cause de moi que plus personne ne se parle, mais je ne regrette pas ce que j'ai fait, l'autre jour à la cafétéria, alors que toute notre table parlait normalement, comme si notre amie n'était pas dans un coma sans fin. Ce jour là j'ai pété un câble, j'en ai eu marre qu'on fasse comme si de rien était. Je leur ai remit les idées en place, à mes amis et à tout les personnes du lycée. Je ne voulais pas remuer le couteau dans la plais, mais je n'en pouvais plus.

Après cela je suis parti comme un voleur, je suis passé devant son casier où un grand nombre d'hypocrites on posait des fleurs, et j'ai quitté le lycée pour ne plus parler à personne.

Donc oui j'ai peut être pété un câble pour rien mais c'était trop pour moi, on ne pouvait pas continuer nos discussions normalement alors que notre amie était entre la vie et la mort à chaque minutes qui passaient.

En sortant de mes pensées et d'un geste rapide je balançai ma cigarette par terre et en ressorti une autre. La sixième de la soirée, mais j'en ai rien à faire. Fumer tue, et je donnerai tout pour rejoindre la fille que j'aime. Mais malheureusement il n'y a aucun moyen, je ne peux rien faire pour être avec elle, je donnerai tout pour revoir son sourire ou pour entendre une dernière fois sa voix.

-Evan, ouvre cette porte ! Fit la voix de ma mère.

Je ne répondis pas, me contentant de tirer une autre taffe de ma clope sans me soucier de la fumer qui englobait de plus en plus ma chambre.

-Bien, je te laisse un plateau repas devant la porte, mange s'il te plaît, et ouvre ta fenêtre au moins.

Après sa phrase j'entendis des pas s'éloigner et je soupirai une nouvelle fois. Je décidai tout de même de me lever pour accéder à la salle de bain et m'enfermer à clé. Je jetai ma cigarette dans l'évier et me déshabiller pour ensuite rentré sous la douche. Je laissai l'eau chaude couler sur ma peau et celle ci détendit rapidement mes muscles.

J'y restai plusieurs minutes avant d'en avoir marre et de finalement sortir en enroulant une serviette autour de ma taille.

-Evan faut que je te parle.

Je levai les yeux au ciel en entendant ma sœur parler à travers la porte.

-Et je sais que tu m'entend donc sors de là.

En soupirant j'ouvris la porte pour tomber sur ma jumelle les bras croisés.

-Quoi ?! Crachai je en croisant moi aussi les miens.

Je la vis me dévisageai un petit moment, sûrement surprise que je veuille bien lui parler.

-Euh, ça va ?

-T'es sérieuse ?

-Nan désolé, je venais juste te donner ça, c'est une sorti qu'on fait avec le lycée dans une semaine, les parents veulent qu'on y aille, donc tient, me dit elle en me tendant un papier que j'attrapai sans un mot.

Je me contentai d'hocher la tête et passai à côté d'elle pour retourner dans ma chambre.

-Evan attend, m'arrêta t'elle avant que je ne claque la porte. Tu sais que si t'as besoin de parler je suis là, tu peux tout me dire et te morfondre dans un silence ne risque pas de t'aider donc-

-Merci Julia, mais je suis pas d'humeur à me confier à toi comme si t'était ma meilleure amie.

-Mais je suis ta sœur et je te connais, Maddy me manque à moi-

-Dit pas son nom.

-Evan...

-Je peux me débrouiller seul.

-Tu sais que c'est faux.

Je ne répondis plus rien, sentant les larmes couler de mes yeux rouges de tristesse.
En voyant mon état elle me fit un triste sourire et s'approcha de moi pour me prendre dans ses bras. Directement j'enroulai mes bras autour d'elle et posai ma tête sur son épaule.

-Elle me manque, chuchotai-je laissant échapper un sanglot.

-Je sais, à moi aussi, me dit-elle en me tapotant le dos.

On resta ainsi un moment avant que je me sépare d'elle en soufflant un bon coup.

-La sortie avec le lycée est dans une semaine, ça nous changera les idées, fit elle en se forçant à sourire.

-On ira où ?

-On part une semaine à la montagne, ça peut être cool.

Je me contentai d'hocher la tête et je retournai finalement dans ma chambre pour retrouver le calme absolu et la solitude.