Je suis enfin arrivée, elle paraît beaucoup moins belle que sur la photo, beaucoup moins bien entretenue. Je m'avance sur le perron et avec tout le courage qu'il me reste, je frappe contre la porte, mais personne. Je me retourne et m'assois alors sur les marches, il est bientôt minuit, j'ai réellement envie de dormir. Je résiste un moment puis me laisse tomber comme une masse sur le bois du perron en repensant à cette vieille histoire sur le couvent : un seul et unique garçon a réussi à s'en évader, c'est une légende, mais elle nous donne l'espoir que nous allons partir un jour. Et dans le cas où elle est vraie, nous sommes à présent deux à nous être enfui de cet enfer.
Mes yeux s'ouvrent doucement, je sens du tissu, ça doit être un cauchemar ne me dites pas que tout ça n'était qu'un rêve. Non, non... ne me dites pas que je suis de nouveau au couvent ?! Ne me dites pas que tout ceci n'était qu'une chose inventée de toute pièce par ma sombre imagination ?
Je me redresse en sursaut et remarque une tête qui met inconnue me fixer. J'ai un mouvement de peur alors je me lève et recule sauf que je bute contre un corps en me retournant, je tombe face à un autre homme. Mon cœur s'accélère, j'ai comme des palpitations et mon corps commence à faiblir.
Un autre vient en face de moi.
Mon Dieu...
Ils sont effrayants, ils semblent m'encercler, je manque d'air. Ma cage thoracique va de plus en plus vite. Mon dos touche un mur, je me colle à celui-ci, et me laisse glisser. Je mets mes bras autour de ma tête comme pour me protéger, mais je sais que si on veut me faire du mal, on peut. Je commence à laisser mes larmes couler, mon corps avance d'avant en arrière. C'est comme si j'étais dans un état second, je ne contrôle plus rien.
- Laissez-moi... murmure-je.
Je répète ça, jusqu'à ce qu'une main se pose sur mon épaule. Je relève précipitamment la tête et vois deux yeux noirs et bridés, des cheveux noirs, une casquette...
- Calme-toi, on ne va rien te faire...
Sa voix me réconforte, j'arrête un peu de m'agiter, mais je n'ai toujours pas confiance. Il se relève et je fais de même. Les trois regards sont braqués sur moi. Un Asiatique, un mec banal, et un mec baraqué.
C'est l'Asiatique qui brise le silence.
- Tu t'appelles comment ? dit-il un peu enjoué.
- Où suis-je ? demande-je avec un air craintif.
- Qu'est-ce que tu faisais sur le perron ? me questionne durement l'homme musclé.
Alors ce sont eux les garçons dont me parlait la femme du restaurant ? Étonnant, je voyais plutôt des personnes horribles, laides, vieilles peut-être même et méchantes. Mais sincèrement, l'Asiatique me semble tout l'inverse.
- Arrête de l'agresser ! Tu n'es pas le roi donc détends toi James ! râle l'Asiatique au prénommé James.
Ils se retournent de nouveau vers moi comme pour me forcer à répondre.
- J'en sais rien... balbutie-je.
- Je te l'avais dit ! Elle fait partie des ennemis ! crie donc James.
- Je ne pense pas... intervient le plus posé des trois.
- Je-j'ai trouvé une photo et il y avait votre maison... Une femme m'a donné l'adresse... les coupe-je.
- Où t'as eu cette photo ? dit James.
- Ça ne te regarde pas... déclare-je.
Il faut me comprendre, je ne les connais pas et je n'ai pas confiance en eux alors oui, j'ai répondu ça. Je ne sais pas où je suis tombée et ce James ne fait rien pour me rassurer.
- Oh que si ça me regarde ! Alors arrête avec ton air et...
- Mais détends toi putain ! Je te promets, je vais t'en coller une ! s'interpose l'Asiatique.
- Calmez-vous. Si elle ne veut pas nous le dire, ce n'est pas grave. Elle ne fait pas partie du camp ennemi alors laissez là, surgit une nouvelle fois le plus calme.
Pourquoi sont-ils autant craint par les gens, James, je peux le comprendre, mais les deux autres ? C'est bizarre.
- Je vais...
Je suis interrompu par une porte qui s'ouvre, deux hommes entrent, l'un porte l'autre, qui semble bien amoché. James va porter le plus blessé et le met sur le canapé. Le plus posé vient calmement voir s'il est en vie. Quant à l'autre, il est comme figé sur le pas de la porte. Il me regarde sans aucune émotion. Il semble me décrypter, je le fixe à mon tour, avec pas plus d'émotions que lui.
James va vers lui et lui chuchote, je ne sais quoi dans l'oreille.
L'inconnu s'avance dangereusement vers moi et empoigne mon poignet puis me traîne dans ce qui s'apparente à un sous-sol, je tente de me débattre, mais il a beaucoup plus de force que moi s'en est une certitude. Il me balance clairement sur le sol bétonné et referme la porte derrière lui sans aucun regard de peine ou de pitié.
Finalement, je crois que ces garçons ne sont pas tous aimables et que la crainte des gens est peut-être justifiée. Tout ceci me déplaît sachant que je voulais une vie normale.
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𝚃𝚑𝚎 𝙿𝚜𝚢𝚌𝚑𝚘 𝙱𝚘𝚢𝚜 𝚊𝚗𝚍 𝙼𝚎
Fiksi RemajaAva parvient à s'enfuir de son couvent et de ses bourreaux. Dans son dossier, une photo qui l'a mène à une étrange maison remplie de garçons et de secrets qui terrorisent Riverside. Elle est alors surnommée la nouvelle Psycho. Mais arrivera-t-elle à...