Partie 36

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Si j'ai une belle voix,
C'est peut être parce qu'on m'a trop fait chanté.

Satis

Je porte ma robe noire tout en ne pouvant pas retenir mes larmes. Ce qui s'est passé en si peu de temps est tout simplement horrible. Je savais que le père d'Evann était un homme dur et était capable de beaucoup de choses. Mais accepter cette vérité est au-delà de mes forces. Evann vient derrière moi et ferme doucement ma fermeture. Il attache ensuite les quelques cordes. Il dépose aussi un grand foulard sur mes épaules au cas où j'aurais froid.
Je me retourne ensuite face à lui. Son visage est peint de son impassibilité habituelle et remarquable.

—Tu vas bien ? Tu es sûr ?
Evann : Je vais toujours bien.
—Mais là c'est différent. Ça doit être une situation très difficile pour toi.
Evann : C'est lorsque les choses sont "difficiles" qu'elles sont plus importantes. Et face à quelques choses d'important tu ne dois pas perdre ton sang froid. Cesse tout de suite de pleurer.

Je baisse les yeux. Ses ordres, de manière aussi calmes soient-ils donnés me donnent des sueurs froides. Je m'arrête aussi bien que je peux. Mais ça me fait très mal. J'imagine la déception de maman. J'imagine ce que les fils Dark ressentent actuellement. Je sors de mes pensées en sentant les doigts d'Evann sur mon visage nettoyer mes larmes.

Evann : Je n'aime pas quand tu pleures, Satis. Alors arrête de le faire où je serai obligé de te faire arrêter moi même.

J'essaie tant bien que mal, parce que je ne veux surtout pas me faire punir par lui. J'y arrive finalement en essayant de bien respirer et de penser à autre chose.

Lorsque nous sommes prêts, nous quittons la maison.

—Pourquoi nous n'assisterons qu'à l'enterrement ?
Evann : Parce que tu aurais pleuré tout au long des autres activités. Après l'enterrement, on rentre.

Je n'ajoute rien, et je regarde le paysage défiler. Nous arrivons bien trop tôt à mon goût. Quelques personnes sont présentes. Il s'agit d'un endroit assez éloigné . Ça ressemble à un jardin au fait.
Evann se gare, et nous descendons.

Il y a des places libres juste devant.
Nous voyons Richard, Abdénadiel et enfin maman.
L'image qu'elle renvoie me brise le cœur. Elle a quelques larmes au coin des yeux, mais en même temps ne laisse pas sa souffrance trop apparente. Je ne sais pas si moi je pourrais prendre le temps d'autant me calmer. En tournant ma tête vers la droite, j'aperçois avec surprise... mes.. mes frères accompagnés de mon père. Ils ne sont pas censés être ennemis ?

Evann et moi finissons par nous assoir dans le plus grand des silences, m'arrachant ainsi de mes pensées. Celles-ci dévièrent automatiquement vers mes frères. Ismaël était là. Sylvano était là. Samuel aussi était là. Je le croyais mort.. mais finalement je pense me tromper.

Et c'est sur ces pensées que la cérémonie a débuté.

Indila

J'ai vu mon mari, Ricardo, dans un cercueil blanc et habillé de blanc. Ses yeux étaient clos et son visage avait gardé son impassibilité habituelle. Un peu comme s'il était vivant, mais juste endormi. Un peu comme ci durant son sommeil il était attentif au moindre faits et gestes autour de lui. Il n'a jamais autant rayonné qu'en ce moment.
Lorsque le cercueil fut fermé, une lumière éblouissante due à l'écrasement du soleil sur la peinture brillante du cercueil me fit baisser les yeux. Un peu comme ci un ange venait de passer.
C'était comme s'il voulait qu'on se rappelle de lui à jamais. Le cercueil a disparu peu à peu sous la terre. Lorsqu'il eut disparu, la cérémonie était terminée.

Possessionem Suam[Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant