Chapitre 6

1.7K 101 41
                                    

Harry Styles.

Il se garda bien de le prononcer à haute voix, certain que le clamer haut et fort n'était pas une chose qu'il oserait faire. De toute façon, l'incident qui s'était déroulé pendant la réunion semblait avoir sapé toute l'énergie de Styles car pour une fois il était étendu dans son propre lit sur le matelas du dessus, libérant Louis de sa constante attention.

Il était adossé contre le mur à l'opposé de la cellule, pour avoir une pleine vue sur Styles en train de dormir. Parfois, ce genre de chose lui arrivait, et il se demandait alors s'il était en train de développer une sorte de syndrome de Stockholm. Il secoua la tête. Impossible. La prison le faisait devenir fou. C'était sûrement dû au fait qu'il était constamment abusé par lui, ou parce qu'il était amené à le voir tout les jours pendant un long moment. Harrrry. Le nom sonnait bizarre -assez étranger, nouveau, sur ses lèvres. Il ne savait pas encore ce qu'il pouvait en faire, de cette nouvelle information; et pour être honnête, il s'était attendu à recevoir bien plus d'infos que l'annonce de son prénom. Une chose était sûre : ce prénom ne connotait pas des souvenirs heureux dans l'esprit de son compagnon de cellule.

Ce qui était un pénible mais conséquent écart de conduite était devenu une chose plus dramatique dans l'esprit de Louis. Le fait était que si Louis n'avait pas été capable d'arrêter Styles avant qu'il ne soit trop tard; et bien on aurait pu se douter de ce qui se serait produit ensuite, avec Styles jeté au trou pour Dieu ne sait combien de temps, pendant peut-être des jours, ou des semaines. Si ce n'est éternellement. Ce qui aurait voulu dire un nouveau compagnon de cellule pour lui. Et il pouvait parier qu'il aurait eu plus de chance de tomber sur un gars du genre de Carson que du genre de Johnson la Danseuse.

C'était douloureux pour lui d'admettre qu'il avait besoin de la présence de Styles. Car au moins son compagnon était prévisible (la plupart du temps) et détenait un état de santé assez bancal pour dissuader les autres détenus de tenter quoi que ce soit sur Louis (du moins jusqu'à présent).

S'il aurait voulu être honnête, il aurait pu s'avouer que les choses avaient considérablement changé entre eux. Louis était naturellement bavard, et si c'est un défaut qu'il avait su cacher une fois qu'il était entré ici, il était parvenu à totalement s'ouvrir, -s'ouvrir à Styles uniquement- au fil des semaines. L'expression attentive de Styles y avait beaucoup contribué. Alors il avait commencer à papoter. Sur la nourriture ici, sur la mocheté étonnante de Kendrick de la cellule du bloc B, sur sa propre famille, sur l'injustice de sa présence ici. Styles écoutait et Louis n'avait même pas besoin qu'il parle. Ils avaient une sorte d'entente mutuelle et tacite.

Néanmoins il n'avait toujours pas son mot à dire sur si et quand ils devaient baiser. Cela dépendait de lui. Car il y avait des jours où Louis voulait seulement dormir, ou ne voulait tout simplement pas être putain de touché. Il y avait des nuits où il tendait l'oreille, attentif au moindre bruit de la part de Styles, se détendant muscle après muscle lorsqu'il n'entendait aucun mouvement. Mais juste après, au moment où il était à la limite de tomber dans un profond sommeil, l'entendre sauter soudainement hors de son lit ainsi que le bruit de ses pas résonner sur le ciment alors qu'il marchait tout droit sur son lit.

Il entendait les cris étouffés de la part de ses autres codétenus -les soumis comme lui, la nuit.Il pouvait se figurer les choses brutales qu'on leur faisaient subir. Pendant ces moments il allait toujours être tendu, une grosse boule dans son ventre bloquant sa respiration. De temps en temps, il allait se souvenir de leurs pleurs, de leurs cris d'angoisse, alors que lui atteignait le sommet de son orgasme. Dans ces moments là et seulement ceux-là, il allait s'agripper à Styles presque avec désespoir, ses ongles griffant l'arrière de son dos à cause du plaisir et de la terreur entremêlés, priant de ne jamais avoir à ressentir autre chose que ça.

Prison Universe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant