Chapitre 16

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Louis aurait dû se douter que les choses n'étaient pas terminés. Elles étaient mêmes très loin d'être terminés pour ses codétenus. Certes il s'en était sorti indemne la fois dernière grâce à Harry mais s'il y avait une chose dont les prisonniers ne manquaient pas ici c'était bien de temps. Et les règlements de compte étaient chose courante pendant ces-dits moments de libres.

Il se dirigeait ce jour là tout droit vers la blanchisserie. Harry était de corvée là-bas et il n'avait pas confiance en Maroneck, qui avait été placé sur la même tranche horaire. Louis savait à ses dépends que cette salle était l'une des plus dangereuses de la prison. Non pas que Harry ne savait se défendre, mais si par hasard Maroneck parvenait encore à le mettre dans un état de transe.. dans cette zone isolée, qui sait-ce que cet abruti pourrait faire de lui ?

Arrivé devant la salle, il passa une tête curieuse entre les portes; s'assurant que tout allait pour le mieux. Le bruit du linge qui tournait dans la machine et le doux ronronnement des séchoirs déchirait le silence de la salle..vide. Il n'y avait personne dans les alentours. Louis se rendit compte trop tard du coup monté lorsqu'il entendit des bruits de pas derrière son dos. Son sang se glaça dans ses veines. Des bras s'enroulèrent solidement autour de son cou et il eût à peine le temps de réfléchir avant de faire ce qu'il pensait être le mieux pour échapper à cette situation.

Il réagit par pure instinct, envoyant l'arrière de sa tête cogner le menton de son assaillant par l'arrière. Il fit mouche, il l'entendit de par un bruit de craquement, sentant directement sa poitrine se libérer et l'air remplir ses poumons.
Les battements de son cœur cognait dans ses oreilles alors qu'il titubait vers la sortie, tentant de reprendre ses esprits.

"Ramenez-moi ce fils de pute !"

Louis, dès qu'il entendit cette phrase, reconnût directement la voix menaçante de celui qui avait demandé après Sellick la dernière fois.

L'un de ses sbires poussa un grognement tout en sautant de tout son poids sur le corps de Louis pour l'empêcher de s'enfuir. Louis fût brutalement plaqué contre le mur gauche du couloir avant que le second sbire ne l'envoie sur le sol en plein milieu de la blanchisserie par un grand coup de pied en plein dos. Le monde de Louis explosa en des fragments de douleur alors qu'il sentit son crâne tapé solidement contre le sol. Il fit l'erreur de secouer sa tête, convaincu que c'était ce qu'il fallait faire pour clarifier ses pensées et ne pas finir aussitôt mort.

Le geste l'envoya à nouveau sur le sol, alors que les gars autour de lui ne lui laissait pas une seule seconde de répit. Louis savait que s'il ne s'évertuait pas à sortir de là, il allait définitivement finir par être battu à mort. Il cligna des yeux autant de fois qu'il le pouvait, tentant de chasser la brume qui encerclait ses pensées et le sang qui commençait à couler d'une nouvelle plaie sur la tête. Il avait l'impression d'évoluer dans un univers de coton, tellement il lui était impossible d'atteindre une seule de ses pensées.

Un premier coup de poing s'échoua contre son oreille lorsqu'il tenta une troisième fois de se lever. Il retomba sur le sol. Ses assaillants évoluaient dans son champ de vision mais son corps était tellement en état de choc qu'il n'avait pas même la force d'un nouveau-né pour se défendre. Ses bras étaient étendus de part et d'autres de son corps. Le côté de sa tête commença à le brûler et le sang s'écoulait de plus en plus rapidement contre son cou. Un deuxième coup contre ses côtes lui fit faire se retourner sur le sol et faire face à ceux qui l'attaquaient.

Il se mit à rire. Encore une fois il ne pouvait s'en empêcher. C'était l'hystérie qui était à nouveau irrationnellement derrière tout ça. Sa joue se pressa contre le sol dur alors qu'il continuait à rire, son ventre se mettant à le tirailler de l'intérieur à cause de l'effort que fournissait ses muscles. Les deux sbires se reculèrent. Louis ne pouvait savoir s'ils l'avaient fait par surprise ou en réaction de ce que leur ordonnait leur connard de chef.

Un des gars se rapprocha à nouveau de lui et le rire mourut sur ses lèvres lorsqu'un troisième coup violent atteint le bas de son dos. Une flamme de douleur s'éleva dans sa colonne vertébrale et se propagea dans ses entrailles. Il se tordit d'agonie et un sanglot s'échappa d'entre ses lèvres. Le coup qui vint après enleva entièrement l'air de ses poumons. Alors qu'il était au bord de la syncope un autre coup contre ses côtes fit ironiquement revenir l'air dans sa poitrine. Louis tenta de ramper sur le sol, laissant des traînées de sang sur le sol de la blanchisserie.

Seulement une fraction de seconde passa avant qu'un nouveau coup assené sur son dos lui fit comme sentir des explosions de souffrances autour de lui. Ce fût comme un signal pour les sbires, et les coups se mirent à pleuvoir contre son corps sans défense. Partout, les bottes de ses codétenus frappaient, et un dernier qu'il reçut à l'arrière du crâne le mit directement K.O. Il sombra dans l'inconscience et le noir total durant une poignée de secondes. Sa nuque ne supportait plus le poids de sa tête.
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Ses assaillants se rapprochèrent encore de lui et il ferma les yeux. Les moments qui suivirent se déroulèrent très lentement, comme si une personne appuyait sur la touche ralenti. Son cœur cognait dans sa poitrine, sur ses tempes, dans sa gorge; partout, et il avait l'impression qu'ils devenaient de plus en plus irréguliers et qu'il s'écoulait encore plus de temps que d'habitude entre deux battements. Un poids s'échoua sur son corps et il su qu'il était à quelques pas de la mort.

Ces connards étaient en train de lui réduire chaque secondes de vie jusqu'à ce qu'il pisse le sang de chaque trous de son corps et que ses organes se rompent. Son visage deviendra froid et bleu, victime de leur violence, et ses yeux se fermeront enfin sur la misère de sa condition jusqu'à ce que sa mort l'emporte calmement dans le repos éternel. Ou dans l'enfer éternel.
La mort n'était pas calme, ni paisible comme les livres ou les films le faisaient comprendre. Non, elle était avide, agonisante, vous entraînant vous et chacun de vos atomes dans une agonie ignoble. Et Louis voulait lutter. Il le voulait mais il sentait la vie lui échapper.

Les bottes se mirent dans un même rythme à s'abattre sur son corps, et dans un ultime geste de protection il se mit en position fœtale, enroulant sa tête de ses minces bras du mieux qu'il le pouvait. Il voulait vivre. Il allait vivre.

Tout se passait comme dans un brouillard, dans un monde hésitant entre la conscience et l'inconscience. Il continuait d'exister, pour combien de temps il ne le savait -au moins jusqu'à ce que les coups s'arrêtèrent brutalement de pleuvoir autour de lui.

Lentement, à peine conscient, Louis cligna des yeux pour tenter d'effacer le flou de sa vision et tenta de traîner à nouveau son corps presque mort sur le sol. Sa main buta contre le corps encore chaud d'une personne étendue près de lui. Il contempla incompréhensiblement le corps du premier sbire -mort- à ses côtés, le sang s'écoulant de sa nuque entre le carrelage du sol. Comment ceci s'était t-il produit ? Était t-il en train de délirer ?
Il entendait des bruits, des grognements. L'image commença peu à peu à s'imprimer sur sa rétine à travers la frange de ses cils et la brume de ses pensées. Harry était là. Il était à cheval sur un corps, frappant des coups de poings sans s'arrêter, encore et encore, comme animé par une folie destructive. Le sang du corps qu'il attaquait éclaboussait son tee-shirt, son visage, mais il s'en fichait. Le chef des sbires essayait de l'attaquer par derrière tandis qu'Harry était toujours en train de cogner la personne à terre -sûrement déjà morte considérant l'inertie du corps- et Harry réagit directement.

Il se jeta littéralement sur le chef qui l'attaquait, et leurs bras et jambes se lièrent dans le combat au sol. Harry prit rapidement le dessus, le clouant sur le sol, élevant quelque chose entre ses poings. Louis observait. Il regardait avec émerveillement le bras puissant d'Harry monter et descendre, poignarder la poitrine du gars en-dessous de lui, le sang giclant comme une pluie autour de lui. Les mouvements de ses bras, et les grognements qui s'échappaient de sa bouche sonnaient comme une symphonie aux oreilles de Louis. Harry lui-même semblait évoluer dans une pièce de théâtre ou au cœur d'un cadre de peinture. Il était beau. Il était magnifique. Et ce que Louis voyait maintenant était la plus belle chose qu'il avait pu voir de toute sa vie. Il n'avait jamais vu son compagnon de cellule aussi sombre et déterminé. Aussi féroce, aussi puissant. Il en était à couper le souffle.

Sans prévenir une petite plainte de douleur s'échappa d'entre ses lèvres, ce qui immobilisa directement Harry par surprise. Son regard vert vint le trouver instantanément après et Louis le soutint. Les longs cheveux d'Harry étaient presque plaqués contre son front et la ligne sombre de ses sourcils froncés accentuaient l'intensité dans son regard qui fût, à cet exact instant, plus que bienvenue.

Chaque parcelles de peau du corps de Louis commença à brûler d'autant plus ardemment qu'avant et le degré de douleur lui fit presque tourner de l'œil, mais en même temps, il ne pouvait détacher son regard de celui d'Harry, qui était en train de le faire sentir plus vivant qu'il ne l'avait jamais été.

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