Deux semaines après la vie de Louis passa du sentiment le plus doux quant à son avenir et à la fin de sa peine -avec l'offre de poste de la part du Dr Borland et le fait qu'Harry le laissait désormais seul-à la catastrophe totale.
En effet, il n'avait toujours pas de nouvelle du docteur et ça commençait vraiment à lui taper sur le système. Pourquoi lui proposer une offre si c'était pour ne pas le rappeler par la suite ? Pourquoi lui faire miroiter un soupçon de liberté si c'était pour le laisser sans nouvelle ? Peut-être que tout ça n'était qu'un coup monté, que de devoir lui caresser dans le sens du poil pour après en savoir plus sur Harry. Mais ça n'avait aucun sens. Pourquoi les choses de sa vie devraient t-elles toutes se retrouver liées à Harry ?
Était t-il possible qu'un jour l'univers lui accorde la possibilité de profiter de la liberté et de la paix que son compagnon de cellule lui donnait enfin en ayant arrêté toutes interactions avec lui ? Ne serait-ce qu'un tout petit moment ? Malheureusement cela semblait de plus en plus impossible, improbable.
Tout le monde semblaient avoir remarqué leur changement de comportement. Lequel pour être honnête était putain de visible. Les yeux d'Harry, ces mêmes yeux verts qui avaient l'habitude de l'observer comme s'il était le soleil lui-même; le corps musclé de son codétenu qui était constamment agglutiné à lui, le suivant comme s'il était plus important que son ombre -tout ça avait laissé place à un vide immensurable; à rester seul avec lui-même avec pour seul compagnie la présence silencieuse et menaçante des différents gardiens de la prison.Comme si cela ne suffisait pas, Payne faisait son lèche-cul et Louis était à cause de ça à deux doigts de lever totalement la main sur lui. Il devait déjà dealer avec la situation de merde dans laquelle Borland l'avait laissé, et surveiller du coin de l'œil Monsieur Muscle qui tentait de trouver sa place dans l'entourage d'Harry. Ah et cerise sur le gâteau : les détenus avaient recommencés à lui faire la misère. Ils avaient tous bien compris qu'il y avait anguille-sous-roche entre son compagnon de cellule et lui, aussi ils le regardaient tous comme s'il n'était qu'une vulgaire pêche bien juteuse n'attendant que d'être croquée.
Maroneck -c'était le nom de Monsieur Muscle- planait autour d'Harry comme un vautour. Louis ne pouvait se retenir de serrer les dents et les poings lorsqu'il le voyait faire. Il n'allait pas se mentir : il crevait d'envie de savoir ce qu'ils se disaient, tout les deux. À chaque fois qu'ils étaient face à face, Harry resterait devant Maroneck, les poings enfoncés dans son pantalon orange, semblant à peine conscient de ce qui sortait de la bouche de son interlocuteur. Et cela rassurait Louis dans un sens, le fait de voir qu'il n'avait même pas l'air de se préoccuper de ce qu'il disait. Mais il n'empêchait qu'il avait ce besoin de s'immiscer dans leur conversation -et au passage écraser son poing sur le nez de Maroneck, ce qui était limite risible étant donné son petit gabarit face à cette montagne de muscles. Et de toute manières, qu'allait t-il pouvoir lui dire ? Il n'avait aucun droit sur Harry. N'est-ce pas ?
De plus, les paroles du docteur Borland avaient finit, en fin de compte, à s'imprimer dans sa cervelle. Peut-être bien que c'était une bonne chose, finalement, que de se séparer de son compagnon de cellule. Peut-être même que c'était pour leur bien à eux deux. Harry devait apprendre à survivre seul -à être tout seul dans cette prison dans laquelle il était requis d'avoir minimum un soumis sous le coude pour pouvoir survivre. En revanche et ce qui était le plus difficile dans l'histoire était de savoir comment il allait survivre lui. Un dominateur qui n'avait pas de soumis était une chose, le contraire était carrément inenvisageable à Warden. Il ne pouvait absolument pas s'en sortir dans un monde où il n'était affilié à personne.
***
Deux semaines s'écoulèrent et Louis s'étonna du fait qu'il avait encore des cheveux sur la tête. Il était constamment stressé, toujours sur le qui-vive, avec d'un côté Borland, Payne, Moraneck; qu'il rêvait pouvoir écraser sous son talon -comme des fourmis.
Et de l'autre côté le pire du lot : Harry putain de Styles. Rien qu'en pensant à lui, Louis sentit des vagues d'anxiété et d'anticipation électriser sa peau comme des foudres pendant un orage. Il en devenait fou chaque soirs, craignant le jour où son compagnon de cellule cessera de faire la tête et reviendra. Il n'en dormait carrément pas de la nuit, les passant à s'en saigner les ongles.
Il était effrayé par cette pensée, effrayé qu'Harry revienne le prendre sans son consentement. Il détestait ce sentiment d'anticipation, le fait de savoir que ça allait arriver sans savoir quand. Pourtant quelque part, dans une partie enfouie de son esprit, il savait que s'il revenait, il en serait un tant soi peu soulagé : plus personne ne lui chercherait des ennuis, le monde de Louis se reconstruira à nouveau. Il devait être soumis à quelqu'un, il savait qu'il le devait, ce qui dans un sens le rendait impatient. En fait, quand il se surprenait à ressasser tout ça, il se rendait compte à quel point il pouvait se sentir si déstabilisé et dérouté par ses sentiments contradictoires.
Il voulait être clamé à une personne -à Harry- mais en parallèle se préparait à lutter avec toutes les fibres de son être quand son codétenu essaiera de le prendre, puisqu'il en avait marre d'être autant faible. Il voulait se battre pour une liberté éphémère -qu'il n'aura sûrement pas, ou du moins se battre pour l'illusion de la liberté. Voilà tout ce que Styles lui faisait ressentir.
Il voulait être individuel, voulait penser par lui-même, mais était également accro à cette sensation qu'il ressentait en formant l'entité HarryetLouis.
Louis secoua la tête pour sortir de ses pensées qui embrumaient son cerveau, s'enfonçant de plus en plus en lui jusqu'à se loger dans une boule d'angoisse à l'intérieur de sa poitrine. Il savait ce qui était en train de se passer, cela lui arrivait souvent quand il avait besoin de souffler.
Il ravala un rire amère tout en avançant vers les barreaux de sa cellule pour y étendre un drap. Car il y avait aussi ce problème : comme il était dorénavant seul, cela incluait pouvoir se donner du plaisir seul. Son corps continuait à avoir des soubresauts d'orgasmes chaque nuits, ayant été préalablement habitué à en recevoir sous les caresses expertes de son compagnon de cellule. À cette pensée l'arrière-goût familier de la nausée envahi sa poitrine. Ce n'était pas qu'il aimait être prit par Harry et particulièrement par lui, loin de là. Il pouvait tout aussi bien s'en sortir seul.
***
"Je m'excuse pour le temps que j'ai pris avant de revenir vers toi. Disons qu'il y a eu nombreuses autre démarches à faire, mis à part celle d'obtenir l'approbation de Warden. Après toi-"
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Prison Universe
FanfikceLa dernière chose à laquelle Louis s'attendait fût de se retrouver derrière les barreaux. Là dedans, il devait apprendre à se faire respecter dans une prison où la loi du plus fort régnait. Et comme si les choses n'étaient pas déjà difficiles pour l...