Chapitre 8

1.3K 91 0
                                    

L'humeur de Louis se détériora d'autant plus au fur et à mesure qu'il attendait qu'Harry revienne de sa séance. Principalement, elles ne duraient pas plus d'une heure. Il n'était pas sûr qu'elles pouvaient durer plus longtemps. Le fait était qu'à 20:30 précises, tout les détenus devaient être dans leurs cellules pour que les gardiens puissent faire la ronde et l'appel. La réunion se terminait normalement à 20:00, ce qui ne laissait qu'un court temps à ceux qui y participaient pour retourner dans leurs cellules avant l'appel.

De ce que Louis pouvait en dire, la réunion avait largement dépassée les quarante-cinq minutes de retard. Chaque minutes qui défilait augmentait le sentiment de colère qu'il ressentait en lui, se transformant en quelque chose de plus sombre, de plus consumant. C'était le mot exacte. Il se consumait de colère. Il se leva et empoigna un drap dans l'un des petits tiroirs de la cellule dans une volonté de l'étendre derrière les barreaux, cherchant désespéramment de la paix et de l'intimité. Les gardiens autorisaient cette pratique, laissant les prisonniers le faire pour un court moment chaque jours de la semaine. On décidaient de le faire ou pas. D'après certains détenus, le signe du drap blanc indiquait que les occupants de la-dite cellule étaient distraits à des choses particulières. Cependant pour d'autres -et heureusement- ce n'était qu'un moment de tranquillité, attirant encore plus de contrôles de la part des gardiens certes mais cela valait toujours le coup.

Le gardien le plus proche de sa cellule lui lança un regard appuyé lorsqu'il le vit étendre le drap sur les barreaux.

"Laisse moi tranquille, putain. Je demande juste à respirer." cracha t-il avec tension.

Aussitôt qu'il tourna le dos, un "ting" assourdissant retentit contre le métal des barreaux. Il se figea et se tourna avec colère, remontant le drap pour y apercevoir un de ses codétenus, Payne. Celui-ci lui rendit un regard glauque. Il était ce que les gardiens appelaient AG -pour Agitateur, une sorte de mec qui aimait provoquer l'agitation sanglante entre détenus juste pour s'amuser. Il était le soumis de Carson. Du gabarit de Louis environ, plus costaud en muscle, arborant constamment un putain d'air sournois.

Ce n'était pas que Louis ne voulait pas parler avec lui. En fait, si. Il ne désirait voir personne, à cet instant. Bordel. Pas le moment. Du tout.

"Barre-toi de ma cellule." siffla Louis avec un regard noir.

Payne fit un sourire furtif, passant sa langue entre ses dents. "Bah putain, c'que t'es susceptible toi aujourd'hui."

"N'est-ce pas ?" Louis rétorqua avec irritation. "Alors bouge toi de là."

"Seigneur. Harry ne t'as pas baisé d'puis une demi-journée et t'es dans un tel état ?" répondit le brun du tac-o-tac.

"Qu'est ce que tu viens de me dire ?"

Chacune des fibres de son corps le brûlait à présent, lui transmettant l'envie foudroyante d'enterrer son poing directement dans le nez de son interlocuteur. Il était tellement tendu que ça en devenait presque douloureux. Mais s'il faisait quelque chose à cette saleté, sa punition sera, inévitablement, celle de passer la nuit au trou. Et ce n'était pas ce dont il avait besoin pour le moment.

"Rien que par les couinements et gémissements que tu lâches chaque soirs, salaud de Tomlinson, je peux facilement deviner à quel point tu dois adorer te faire prendre par ce putain de monstre." Payne lui lança un étrange regard. C'était presque de l'envie. Louis allait vomir. "J'aimerais bien essayer de me faire prendre par lui, un d'ces quatres. Rien qu'pour voir c'qu'il a d'aussi spécial."

Louis serrait les poings tellement fort qu'il était presque en train de s'entailler la paume. Il utilisait ses dernières forces pour ne pas devoir se jeter sur Payne. Il en était dépassé; un soupir chevrotant s'échappa de sa bouche. Il en était sûr : la phrase adorer te faire prendre tournerait et retournerait dans sa tête jusqu'à ce qu'il en devienne fou.

Prison Universe Où les histoires vivent. Découvrez maintenant