Chapitre 7

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Treize ans.

Louis se mordit l'intérieur de la joue en signe de frustration. Il observa autour de lui : la Cour était immense, les bancs derrière lui étaient emplies de personnes qui venaient s'enquérir de son sort. Autour de la prison, il le voyait à travers les grandes fenêtres, un large terrain vide qui semblait pouvoir contenir au moins une trentaine de bâtiments s'étendait jusqu'à hors de vue. Quelque part, il savait que la civilisation normale poursuivait son train de vie : certains se préparaient à aller travailler, d'autres quelque parts grondaient leurs baby-sitters, pour avoir laissé leurs petits déverser du jus sur le tapis; plus loin peut-être, il se pourrait même qu'un couple s'échangent leur vœux de mariage en haut des marches d'une mairie toute blanche.

Louis fit une moue amère. Il était coincé ici pour treize putain d'années. Les gardes l'emmenèrent avec force dans ses quartiers. Il ne pût même pas traverser la Cour la tête haute : la chaîne de métal autour de son cou s'agitait à chacun de ses pas -précipités, à cause de la poigne ferme des hommes qui l'entraînait au trou- et bientôt ils atteignirent la grille blindée qui s'ouvraient sur son bloc. Il entendit quelques voix familières de ces codétenus par-ci par-là, des ordres criés par des gardiens postés de tout part dans le bloc, des prisonniers qui se bousculaient entre eux.

Ça. Pendant treize ans. Il laissa échapper un lourd soupir et ses pas le guidèrent automatiquement vers la petite salle de sport des prisonniers, hautement surveillés bien sûr -à cause du matériel très dangereux qui pourrait bien être mortel, considéré sous un autre angle- où son compagnon de cellule y faisait son sport matinal.

Le bruit du métal contre du métal attira son attention vers où Harry était en train d'élever une barre de traction, la sueur perlant sur son front, rendant sa peau brillante par l'effort. Il avait retiré son gilet d'uniforme orange et demeurait simplement en tee-shirt. Louis se mordit la lèvre inférieur, gardant les yeux plissés de désapprobation à la perception des regards que son compagnon de cellule attiraient sur lui. En fait, il essayait d'éviter au maximum toutes interactions avec ses codétenus; et l'attention qu'Harry recevait à ce moment n'aidait absolument en rien. Un détenu se retira d'un des groupes postés devant la salle de sport et avança droit devant Harry. Il était tout en muscles, solidement bâti, et le sentiment amer que Louis avait ressentit plus tôt remonta de plus en plus en lui. Il était connu que Styles et Tomlinson étaient ceux qui se mêlaient le moins des affaires des gens dans la prison. Ils ne se socialisaient pas, se suffisant à eux mêmes. Et bien sûr que ce n'était pas un problème pour Harry, qui s'était évertuer à ne pas tenir compte de la présence de ces codétenus bien avant que Louis n'arrive, durant deux longues années. Toutefois et maintenant que Louis en faisait parti, Harry était devenu comme son ombre ici dans la prison; et le simple fait qu'une personne tente de pénétrer dans la bulle qu'ils avaient formés donnait à Louis l'envie de les garder d'autant plus hors du lot.

Ce n'était pas comme si Louis n'était plus dérangé pas ses codétenus. Il l'était toujours, certes moins grâce à son compagnon de cellule, mais il l'était et il avait d'ailleurs adapté son comportement face à ce genre de situation.

Ses sens se mirent automatiquement en alerte lorsqu'il vit devant lui Musclor s'arrêter tout juste devant le banc ou Harry était assis, disposant ses jambes de chaque côté des genoux de son codétenu, dans une allure outrageusement provocante. Louis ne le connaissait pas tant, il s'agissait d'un bleu -et il avait pu remarquer il y a quelques jours les regards envieux que lui jetait le nouveau détenu à chaque fois qu'il était avec Harry (donc constamment). Cependant il n'avait jamais été aussi directe, et Louis commença à avancer vers eux, débarquant en plein milieu d'une phrase qui le visait abruptement.

"-ne sait putain de pas pourquoi tu t'emmerde avec une poufiasse comme Tomlinson. T'es juste putain de con, un beau con. Je pensais que tu pourrais avoir besoin d'une belle pièce comme moi. Donne Tomlinson à quelqu'un d'autre."

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