Repousser ses limites

Chapitre 7: le départ

C'est le grand jour. Après des semaines de négociations avec mes parents dans lesquelles j'ai démontré tout mes talents de persuasion, j'emménage enfin au Sport Étude la Ville pinte, en Normandie. J'ai finalement convaincu ma famille, discuté avec la directrice de l'établissement et une fois mon inscription validée et les procédures de changement de lycée finies, je pars m'y installer ce dimanche de novembre.

Je suis d'ailleurs dans ma chambre en train de finir ma valise, et espérer n'avoir rien oublié. Je fourre mes dernières chaussettes dedans, glisse ma trousse de toilette et mes affaires de cours, avant de la refermer difficilement. Elle est pleine à craquer, et il y a encore un gros sac qui m'attends en bas, sans compter tout mon matériel d'équitation. Je ne retournerai pas chez moi avant les prochaines vacances, celles de Noël donc, dans plus de deux mois, et entre mes habits pour le lycée et celles pour monter, cela a très vite pris beaucoup de place. Une fois mon dernier bagage bouclé, je prends le temps d'observer une dernière fois l'endroit qui m'entoure, de m'imprégner une dernière fois de ce lieu qui m'a vu grandir. J'ai le coeur serré en réalisant que j'abandonne une partie de ma vie, mais je suis plus que prête à en écrire un nouveau et à profiter de chaque moment.

L'appel de mon père me sort de mes pensées, et je chasse la nostalgie qui commençait à m'envahir pour me reconcentrer sur ce qui m'attend.

- Alex, bouge !

- J'arrive !

Je sors de ma chambre puis de l'appartement ma valise à la main, fais un dernier câlin à mes chats qui vont terriblement me manquer, et embrasse ma mère qui me fais promettre d'envoyer des nouvelles régulièrement. En effet, seulement mon père m'emmène, et j'ai déjà dit au revoir à mes sœurs ce matin.
Après avoir chargé mes dernières affaires dans le coffre de la voiture, qui est désormais complet, je m'installe sur le siège avant et nous partons enfin.
Le sport étude est à un peu moins de deux heures de route, et celle-ci se déroule sans problème. Je suis terriblement impatiente d'arriver, je comptais les jours depuis l'approbation de mes parents. Nous sommes deux petites semaines après le Mans, et je suis plus que prête à commencer cette vie dont j'ai toujours rêvé. Pouvoir monter chaque jour, passer toujours plus de temps avec des chevaux, ma ponette. Progresser toujours plus, devenir sans cesse meilleure. Quitter mes parents ne m'angoisse absolument pas, j'ai hâte de cette nouvelle liberté qui s'offre à moi au contraire, et hâte de rencontrer des nouvelles personnes.

Nous arrivons finalement vers 13h. Le grand portail blanc, où plutôt grisâtre maintenant, et ouvert et nous pénétrons dans l'enceinte de l'établissement.. J'ouvre des grands yeux, émerveillée, et observe tout ce que je peux. Les grands arbres à gauche, et plus loin les écuries que l'on distingue. A droite et devant, une grande et vieille bâtisse en pierre, comme un ancien corps de ferme, qui doit être l'internat. J'ai vu des photos, mais rien ne vaut la réalité. Nous sortons de la voiture, et une dame avec des lunettes écaillées arrive vers nous avec un grand sourire.

- Bonjour, vous devez être la nouvelle, Alexia ! Je suis la directrice, Mme. Rosès, enchantée Dit elle en s'adressant à moi. Et bonjour M... Montiar ?

Mon père lui répond immédiatement

- Oui, c'est cela ! Ses affaires sont dans le coffre, nous les descendons ?

Elle approuve, et continue

-Je vais appeler April, l'une des pensionnaires, et ta colocataire à partir d'aujourd'hui. Elle te montrera la chambre, et pendant ce temps nous allons signer les derniers papiers 

- Parfait

- Merci madame

- Mais de rien ! Elle va arriver. Vous venez ? conclut-elle en s'adressant à mon père.