Meurtre au paradis

Arrivés dans le port, ils furent accueillit par le commissaire Lafond et quelques-uns de ses hommes.

Pendant que Marc, Kévin et Ludo descendaient du bateau, des policiers s'étaient chargé d'emmener le matériel au poste.

-Inspecteur Claudin je présume ? demanda le commissaire.

-Oui, enchanté commissaire, lui répondit-il en lui serrant la main.

Une fois la poignée de main effectuée :

-Voici, l'inspecteur Terois et le médecin Jolin. Ces deux hommes vont m'assister tout au long de l'enquête.

-Enchanté messieurs, si vous voulez bien, ne perdons pas de temps, je vous emmène voir le corps, dit-il en désignant les voitures de patrouilles.

Les hommes s'installèrent tous dans même voiture que celle du commissaire.

-J'espère que vous règlerez vite cette affaire, je ne veux pas que cela s'ébruite de trop. Pour l'instant seul le témoin est au courant de l'accident et je veux que cela reste comme ça le plus longtemps possible, je ne souhaite pas créer une panique générale qui pourrait dévaster la vie paisible des habitants et de quelques-uns des touristes.

-Je comprends commissaire, mais comprenez également que nous prendrons le temps qu'il faudra et que j'estimerais nécessaire au bon déroulement de cette enquête, en aucun cas nous ne bâclerons cette affaire.

Lafond ne savait pas quoi répondre et ne répondit rien. Il pouvait objectivement comprendre qu'il fallait traiter cette affaire avec le plus de sérieux.

Kévin pouvait voir de sa fenêtre la mer longée par la voiture de police dans laquelle il se trouvait.

Ludo quant à lui avait une vue sur les maisons. Il aurait évidemment préféré la mer mais les maisons lui convenaient. Il put ainsi remarquer qu'elles se ressemblaient presque toutes. Quelques-unes marquaient la différence mais globalement, elles étaient similaires. Ludo trouva cela très monotone et triste. Ces maisons pour lui devraient toutes être plus ou moins différentes afin de marquer un changement ou une personnalité. Ces maisons pâles devraient rayonner dune couleur se mariant tout à fait avec le cadre. Mais tout cela ne restait que son avis personnel.

Puis son regard se posa sur la façade de la bâtisse qui était en face de lui.  

C'était une façade rouge avec un écriteau sur la devanture «A LA  BOUCHERIE DE JIJI ». Puis la voiture s'arrêta, juste devant.

-Excusez-moi, demanda Ludo, mais pourquoi sommes-nous arrêter devant cette boucherie ?

-Comme stipulé dans le rapport qui vous a été envoyé, nous n'avons aucun matériel sur cette île, donc nous n'avons pas de morgue. Nous avons donc placé le corps dans la chambre froide du boucher. C'était le seul endroit pour pouvoir le conserver. Bien entendu, la boucherie a été fermée au public et nous avons récupéré les clefs afin de pouvoir y effectuer des rondes et pouvoir y accéder.

-C'est original comme solution de secours, reprit Ludo.

-Bien allons-y, dit Marc.

Les quatre hommes sortirent de la voiture et se dirigèrent vers l'entrée principale de la boucherie.

Lorsqu'ils entrèrent dans la boucherie, l'odeur fétide leur monta au nez. Cette puanteur de chair en décomposition était déjà désagréable naturellement, mais du fait que le corps ai été recouvert deau de mer et donc la corrosion du sel sur la chair accentuait encore plus cette odeur infecte.

La boucherie avait été entièrement vidée, il ne restait plus rien sur les étalages.

Le commissaire leur indiqua la chambre froide et les laissa passer en premiers.

Ludo sapprocha de la porte et tira à lui la poignée.

La lumière s'échappa du creux de la porte indiquant bien que la chambre avait bien été laissée en fonctionnement.

Lorsqu'il ouvrit totalement la porte, l'odeur leur explosa aux narines.

Cette envie nauséeuse commençait déjà à grandir chez le commissaire qu'il recula et tout en partant il dit :

- Je vais faire apporter votre matériel. On se retrouve dehors.

Puis, il quitta la boucherie.

Pendant ce temps, les trois amis se placèrent autour du corps disposé au sol de la chambre.

Il était placé très maladroitement sur le dos, ses bras se croisant sur son torse, la tête penchée sur le côté.

Son aspect était effectivement très macabre et cela semblait nourrir l'esprit de Ludo d'une certaine fascination.

Il adorait les challenges et il lui sembla que ce corps allait lui donner du fil à retordre.

-Bien, pour commencer, sexclama Ludo, il va me falloir une table. Sans cela, je ne peux pas travailler efficacement.

Il quitta la pièce, laissant les deux inspecteurs seuls avec le cadavre en décomposition.

Il sortit de la boucherie, chercha un instant du regard le commissaire puis, l'ayant trouvé, se dirigea vers lui.

-Commissaire, avez-vous un magasin de meubles, ou une sorte de magasins « salon de jardin » ?

-Oui bien sûr, il y en a un au niveau de la zone commerciale à 10 minutes de voiture d'ici, pourquoi ?

-Il me faut une table pour pouvoir autopsier correctement le corps que vous avez repêché.

-Bien si cest une affaire urgente, je peux vous y emmener maintenant.