Pont de vue de Rebecca
Cela fait trois jours que je suis arrivée et Polly, enfin ma mère, ne me lâche pas d'une semelle. Son inquiétude est palpable, presque oppressante.
— Avale Rebecca, il faut que tu reprennes des forces, tu es toute frèle ! dit-elle en me tendant un repas.
Je repousse l'assiette doucement.
— Je n'ai plus faim, Polly.
— Mais chérie, je ne veux que ton bien, tu le sais ça ? insiste-t-elle, son regard suppliant, la cuillère en suspens.
— Oui, je sais, mais comprends moi aussi s'il te plaît. C'est une habitude à reprendre et elle est difficilie ! répondis-je, tentant de cacher mon agacement.
À ce moment-là, Arthur entre dans le salon. Polly lui lance un regard noir.
— Tu n'es pas censé être au travail, toi ? demande-t-elle, agacée.
Arthur rigole légèrement en posant son couvre chef sur la table.
— Si, mais les voisins m'ont demandé de vous séparer avant qu'un coup de feu ne parte, plaisante-t-il.
Polly jette pratiquement la cuillère qu'elle tenait en main et déclare, irritée, avant de partir :
— Très bien, j'abandonne. (À Arthur) T'as qu'à la nourrir toi-même !
La porte se claque derrière elle. Arthur soupire longuement avant de s'asseoir à côté de moi.
— T'en fais pas, c'est juste qu'elle... Elle ne le dit pas mais elle a peur de te perdre. Tu sais, c'est encore un peu tabou de parler de ce qui s'est passé... là-bas. En fait, concrètement, personne ne sait vraiment. Ils pensent que c'est un camp de vacances qui a mal tourné.
— Pour avoir mal tourné, ça a mal tourné, oui ! dis-je en rigolant nerveusement, tentant de masquer la douleur qui remontait.
Arthur me regarda avec une compassion sincère.
— Il faudrait que tu manges, genre, dix grammes de plus par jour. Tu voudrais essayer ?
Je hochais la tête silencieusement, de bas en haut.
— Et il faut que tu marches, que tu te dépenses, que tu visites la ville pour avoir faim en rentrant. Si tu visites la ville, ne la visites juste pas seule, d'accord ? Prends John ou Michael avec toi.
Michael ? Depuis notre dernière -ou première conversation- je ne m'étais pas présentée devant lui. Et lui, n'avait pas essayé de se présenter devant moi. Avait on honte ?
— Michael n'attends que ça Backy, de te voir...Il sourit sous sa moustache et remis sont chapeau de laine sur la tête. Bon, je vais bosser, sinon c'est moi qui vais me faire descendre par Tommy.
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Au nom du sang
FanfictionBirmingham, 1944. Alors que la famille Shelby assoit son pouvoir par la terreur de leur gang nommés les "Peaky Blinders", de vieux souvenirs douloureux refont surface. Rebecca Gray, membre de la famille présumée morte réapparaît et expose malgré ell...