CHAPITRE 7 :

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PDV de grâce :

-Je ne savais pas que tu savais conduire. Remarqua Becky qui venais de briser le silence pesant dans l'auto.

-Tom m'a apprit pour que je puisse partir de mes propres moyens si il y avait un quelconque problème.

Ma voisine de voyage hoche la tête en silence et se renferme aussitôt dans sa bulle. Depuis que nous sommes partie, il y a deux heures, elle n'a pas décroché un mot et ça m'inquiet. Parfois, des larmes solitaires viennent percer ses sombres pensées et la ramène un court instant à la réalité mais sinon... Sinon aucun signal radio. Je me reconcentre sur la route et pour suivre les panneaux indiquant Londres comme Thomas me l'a recommandé tantôt :

« Suis Londres pendant cents kilomètres puis à l'embranchement, prends à ta gauche vers Swindon. Quelques kilomètres plus loin, tu verras fléché Bibury ; ça sera là.»

-Swindon. C'est par là... Chuchotais-je par peur de la déranger dans ses pensée.

Elle ne répondit pas et la voiturette tourna sur le chemin gravionneux de Swindon. Lorsque, quelques kilomètres plus loin, nous arrivons, j'arrête le moteur mais ne descends pas de la voiture. Ce n'est pas à moi de faire le premier pas. A côté de moi, je peux entendre le souffle saccadé de Rebecca qui, au final, se persuade d'y aller. Elle pousse la portière de l'auto et pose enfin le premier pas sur la terre de ses ancêtres.

Toujours dans l'auto, je la vois se frotter le visage, peut-être pleure-t'elle, puis je la vois gravir les marches de la grande bâtisse avant de disparaître derrière la grande porte.

Après quelques minutes, je décide enfin de sortir à mon tour et de monter les marches du manoir. En entrant dans la salle principale, je suis frappée de plein fouet par l'histoire que renferme cette maison ; sur les murs sont exposés des dizaines de tableaux que Rebecca doit connaître mais dont même les nom ne m'évoquent rien. Lorsque je pénètre dans le salon, tous les canapés ont étés retournés et le sol est recouvert de porcelaine ; surement des anciennes assiettes. Le lustre est totalement éclaté sur la grande table en marbre et les chaises Victoria sont totalement éventrés... Je m'imagine très vite la barbarie des nazis lorsqu'ils l'ont emmenée elle et sa famille au camps. Je laisse échapper une larme mais la refoule très vite lorsque des bruits de pas m'indique la présence de Rebecca à l'étage.

Lorsque je pénètre dans la première chambre, face à l'escalier ; je découvre Rebecca au milieu d'un tas de photos. Lorsque je m'approche d'elle, je peux distinguer les spasmes qui lui secouent les épaules ; elle pleure. Sachant pertinemment que je suis de trop dans l'histoire, je recule et ferme la porte de la chambre avant de redescendre. En bas, je remarque un téléphone fixe qui fonctionne encore par miracle et décide d'appeler Tommy. Je demande à la femme qui s'occupe des communication et attends quelques secondes.

-Allô ? La voix de Tom m'arrive enfin

-Tom c'st Grâce.

-Alors, comment va-t-elle ?

Je soupire :

-Elle est totalement déboussolée ; et je ne pense pas avoir ma place dans cette maison. Ce n'est pas mon passé Tom !

-Et tu suggères quoi ? Demande t'il après quelques secondes de réflexions

-Elle va m'amener à la gare et de là je vais prendre un train pour Birmingham.

-Tu l'abandonne ?

-Non Thomas... Je l'aide.

Sans lui laisser le temps de riposter, je raccroche et retourne voir Becky dans la chambre. Lorsque j'ouvre la porte, je la vois étalée de tout son long, pleurant en silence face à une robe. Surement a-t'elle appartenue à sa mère :

Au nom du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant