Gay gay gay.
Ce mot n'arrêtait pas de trotter dans ma tête.
Gay gay gay.
Jonas Jonas Jonas.
J'étais content de savoir ce qu'il n'allait pas avec moi, pourquoi je n'étais pas bien à chaque fois que je me tenais aux côtés de Jonas. J'avais juste peur que tout le monde le découvre. Surtout lui. Cela me rendait mal, pendant environ une semaine, je ne suis pas sortit de chez moi, mon teint virait au gris et mon corps faiblissait. Silvio, le Sex symbol de Recanati se transformait en serpillère. Au bout d'un moment, ma mère commença à sérieusement s'inquiéter. Un matin, elle ouvrit en grand les rideaux de ma chambre me réveillant en sursaut.- Ouèche ! criais-je. Mais t'es sérieuse ?! J'étais en plein rêve, là !
Maman s'assit au bord de mon lit et me caressa le front.
- Tu vas bien? me demanda-t-elle, douce.
- Non. répliquais-je. Tu as interrompu ma discussion avec Timothée Chalamet.
Elle sourit tout en continuant de me toucher les cheveux.
- Quelqu'un t'attend dans le salon. annonça-t-elle.
Je me levai d'un bont : Jonas! J'étais sûr que c'était lui. Et en effet : le Blondinet était assis sur un des fauteuils en cuir de la salle de vie, et un sourire timide apparu sur son visage quand il me vit. Je me dirigeai vers lui, le cœur battant.
- Salut...
Je le toisai.
- Je voulais m'excuser. dit-il.
- Tu fais bien, mon coccyx en a prit un coup. répliquais-je méchamment -alors que c'était faux!
Je m'étais juste fait un tassement de vertèbres (nan c'est faux).
Jonas dansa sur ses jambes, ne sachant que faire. Je lui proposai alors de venir se balader avec moi, ce qu'il accepta précipitamment avec un peu trop d'entrain.- Tu me laisses le temps de mettre un t-shirt et un pantalon, ok? Je ne vais pas exhiber mon beau corps comme ça, je vais rendre des gens jaloux.
Nous enjembâmes alors ma Vespa et j'emmenai Blondinet au bord de la mer. Pas celle où nous nous étions baignés habillés, une autre où nous pouvions pêcher. Je ne sais pas pourquoi je l'avais emmené là-bas, en plus je ne sais pas pêcher.
Assis sur le sable froid, le vent soufflant dans nos cheveux, nous étions occupés à observer une femme en maillot de bain allongée à plein ventre entre des rochers, la main dans un creux en train de remuer l'eau.- Qu'est-ce qu'elle fait? me demanda soudain Jonas.
- Je ne sais pas. répondis-je. Elle chasse le crabe, sans doute.
Jonas colla son épaule contre la mienne et attrapa mon petit doigt qui était posé sur le sable avec le sien. Je m'écartai, non sans rougir, mais le Blondinet resta collé à moi. Il se tourna vers moi, si proche que je pouvais sentir son souffle chaud sur mon menton. Il murmura dans mon oreille :
- Tu me plais.
Je devins rouge d'un seul coup.
- Mais je ne suis pas une fille. répliquais-je.
- Et alors?
J'avalai difficilement ma salive : jamais on n'avait été aussi direct avec moi en ce qui concerne l'amour, et cela me déroutait un peu.
Je me tournai vers Jonas : ses grands yeux gris me fixaient et je ne pu soutenir son regard. Mes jambes me soulevèrent alors précipitamment et je me dirigeai vers ma Vespa, enfonçai mon casque sur ma tête et montai sur mon engin. J'appelai Jonas et lui annonçai que je l'emmenais autre part. Il sauta de joie, monta sur la Vespa et entoura mon corps de ses bras.Quelques instants plus tard, nous nous retrouvîmes sur une petite colline sur laquelle j'avais déclaré ma flamme qui avait été défectueuse à une fille il y a de nombreuses années auparavant (j'avais neuf ans, la fille onze, elle avait rigolé et était partie, me laissant tout seul à la merci des coups de soleil). Le vent soufflait, j'écartai mes bras pour m'aérer, je sentais le regard de Jonas sur moi, je ne pouvais plus le faire attendre et avouai à mon tour :
- Tu me plais aussi.
Jonas sourit alors de son sourire magnifique et vint dans mes bras écartés. Surpris, je ne savais pas quoi faire, puis, attendris par ce petit blondinet qui venait de sauter dans mes bras, je l'enlacai à mon tour. Il releva la tête et me demanda :
- Est-ce que je peux t'embrasser?
Je souris et acquiesçai.
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Juste le temps d'un été
RandomComme tous les étés, Silvio, dix-sept ans, passe deux mois en Italie dans la ferme de sa famille. À l'ombre des mouches et des vaches, il va faire la rencontre improbable d'un Jonas. Juste le temps d'un été.