Cela faisait maintenant six mois qu'elle était prisonnière des russes. À son plus grand malheur, ils s'obstinaient à mener des expériences sans résultats. Elle avait été isolée des autres prisonniers pour une raison qui lui était inconnue et ses seules interactions humaines étaient avec les soldats qui la malmenait.
Elle était seule, perdue dans son pire cauchemar.La femme faisait peine à voir: ses cheveux gras étaient sales et emmêlés, ses habits n'étaient que de vieux bouts de tissus déchirés d'un blanc si sale qu'on en reconnaissait à peine la couleur d'origine, son visage auparavant si doux était couvert de bleus, d'égratignures, de saleté et de sang séché.
Ce n'était que le reflet de son esprit: elle était terrorisée, désespérée, mais cultivait aussi une profonde haine envers ses bourreaux.
La femme n'avait pas remarqué de changements drastiques dû aux expériences, mis à part ses longs cheveux devenus blancs.
Elle était persuadée que les essais allaient se multiplier, qu'elle ne développerait jamais de pouvoirs et qu'elle finirait par en mourir. Si seulement...
Elle attendait patiemment sa mort, jusqu'au jour où un énième homme était venu la chercher pour l'emmener dans la salle d'expériences du Dr. Zola.
À l'instant où sa main dure aurait dû empoigner l'épaule douloureuse de la surnommée soixante-dix, le soldat s'était écroulé à terre en hurlant à pleins poumons. Il se tordait dans tout les sens comme un misérable ver.
La jeune femme eut un brusque mouvement de recul, dans l'incompréhension.Alertés par les cris de douleur de leur compagnon, trois autres soldats arrivèrent en courant, armes en joue: ils subirent le même sort avant même d'avoir eu le temps de se servir de ces dernières.
Les victimes s'enchaînèrent jusqu'à ce qu'une fléchette anesthésiante ne se loge dans le cou de la femme, la plongeant dans le sommeil sans rêves qu'elle ne connaissait que trop bien.
Lorsqu'elle se réveilla, la femme était enchaînée dans une immense pièce sombre, à l'instar de tout ce qu'elle avait vu dans cette base. Les chaînes pendantes du plafond qu'elle était incapable de distinguer la maintenait en suspension, le bout de ses pieds touchant à peine le sol.
Au bout de quelques heures à essayer de se dégager rageusement de ses entraves, elle abandonna, des gouttes de sang coulant de ses poignets tombant sur le sol froid dans un bruit régulier.
Elle resta dans cette pièce durant on ne sait combien de jours, de semaines peut-être, où elle fut contrainte d'apprendre à contrôler et utiliser ses dons.
Maintes et maintes observations, tests et entraînements plus tard, elle était retour sur le lit d'hôpital et fut surprise de voir qu'on ne la rendormait pas.
-Qu'est-ce qui m'arrive ?.
-Tu trompes le cerveau humain, tu fais ressentir des sensations inexistantes, de la douleur par exemple, à tel point que tu as rendu trois de mes soldats fous. Tu peux faire voir des visions, des souvenirs. Tu fais ce que tu veux de leur esprit. Tu seras très utile.
-Laissez moi partir d'ici, ou je vous rend encore plus fou que vous ne l'êtes déjà, cracha-t-elle, furieuse.
-D'où la petite précaution que je vais prendre, répondit l'homme avec son horrible sourire sadique.______________________
Tuer
Lors de son réveil, soixante-dix était encore une fois de plus attachée au centre d'une immense pièce entièrement composée de pierre dans laquelle elle n'était jamais allée. Il y faisait un froid difficilement soutenable, qu'elle aurait presque pu remarquer si elle n'était pas en train de se faire frapper à répétition par deux hommes.
Les expériences n'étaient que le début.
Hydra « l'éduquait à respecter les ordres».
En réalité, Hydra la brisait.~
-Pitié, arrêtez... Pleurait-elle en peinant à reprendre sa respiration.
Son bourreau n'écouta pas ses larmes, saisit à nouveau sa tignasse blanche avant de remettre son visage dans la cuve d'eau glacée dans laquelle tout le reste de son corps était plongé.
Elle tenta de reprendre une dernière inspiration, mais ce fut de l'eau qui emplit ses poumons. S'étouffant, elle se débattu avec encore plus de force que quelques secondes auparavant, mais c'était peine perdue.
Elle avait tellement peur, elle était tellement épuisée qu'elle n'arrivait même plus à se défendre.Pitié... Ce mot n'avait aucun sens sans cet endroit.
Ici, c'était obéis, subis, ou tu regretteras d'être en vie.
Dès que sa tête fut à nouveau sortie de l'eau glacée, elle cracha toute l'eau contenue dans ses poumons avant de s'évanouir, son corps, malgré sa résistance et sa force surdéveloppée, ne supportant plus cette torture.
Tout les jours, tout le temps. C'était devenu son quotidien.
Avant toute cette torture à répétition, elle espérait de sortir de cette base, maintenant, elle espérait mourir. Pouvoir se reposer sans souffrance pour toujours, en paix, mais ils étaient bien trop sadiques pour lui offrir ce soulagement.
Ses sentiments, ses émotions, ses peurs, la quittaient peu à peu, comme si son humanité partait avec le sang qui coulait de ses blessures, la transformant en une simple coquille vide dénuée de toute humanité.
Au bout d'un mois, elle ne pleurait plus, n'implorait plus, ne criait plus. Maintenant, elle serrait les dents en encaissant les coups sans même ciller. Ils avaient réussi à faire ce qu'elle pensait impossible.
C'était terminé, elle n'était maintenant plus qu'une vulgaire arme.La saison suivante, elle était prête. Surentraînée, forte, résistante, mais surtout, bien trop docile.
Ils avaient créé un monstre, et ils lui offrirent un nom: Daerya.
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✪ Rebirth { Bucky Barnes } ✪
FanfictionNuméro du sujet: #70 Nom de code: 70-DV Début de l'opération: Hiver 1942 Localisation: Base secrète d'Hydra, Sibérie „What is she ?" „A monster." ____ • Marvel Fanfiction - Bucky • Commencée le: 01/08/19 Début de publication le: 22/08/19 Je ne poss...