UN

153 43 37
                                    

- Vous êtes Jeanne Dubois, c'est bien cela ? me demande une voix.

Je m'asseois.

-Oui. 

-Vous avez 16 ans... 

-Oui. 

-Et vous habitez la rue Marcel Pagnol, complète le policier. 

-Oui.

-Vous étiez très proche de Summer Hayer, demande-t-il. Je me trompe? 

-Nous sommes amies. Enfin, nous l'étions, je corrige un peu confuse.

-Parfait. Alors... Pouvez-vous me dire pourquoi cette fille est morte ? 

J'arrête un instant de respirer. Je peine à articuler :

-Sauf votre respect monsieur, je n'ai pas la boule de cristal.  

-Mais vous étiez son amie. Vous aviez la clé de son appartement. 

-En cas d'urgence, shérif. 

Il lève les yeux au ciel. Ce gendarme me paraît assez impatient. 

-Je m'appelez pas comme ça.

-Pardon... 

-Vous devez forcément avoir une petite idée? s'enquit-il en se levant de sa chaise, les sourcils froncés. Quelqu'un la détestait ? 

Il me regardait de haut à présent. Génial...

-Je ne pense pas. Personne ne détestait Summer.

-Son décès affirme clairement le contraire.

J'hausse les épaules, perturbée.

-C'est vrai. Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé.

-Avez vous des soupçons ?

Je secoue la tête.

-Je n'accuserai personne. 

Il serre les dents avec agacement.

-Jeanne... Cela vous dérange si je vous tutoie ?

Je secoue la tête en signe négatif.

-Bien. Un meurtrier est actuellement en liberté. Quand on effectue un crime, on peut en faire un deuxième, un troisième... Ce qui est arrivé à Summer, ça peut arriver à toi, tes parents... Je fais appel à toi parce que tu pourrais avoir des informations. Je ne compte pas te mettre en prison.

-J'espère bien, je n'ai rien fait ! je proteste, choquée.

-Nous voulons juste des pistes, enchaîne-t-il en marchant autour de la table. Un détail pour toi peut nous mener à la vérité. Peux-tu me décrire les rapports que Summer entretenait avec tes amies et toi ?

Je secoue la tête, perdue, et tente de prononcer une réponse : 

-Je m'entendais très bien avec elle. Lenny habitait sous le même toit qu'elle : elles sont demi-soeurs. Théa et Jeanne l'adorait aussi. Aucune de nous n'aurait pu la tuer, c'est sûr et certain.

Je soutiens son regard et affirme : 

-J'en suis sûre.

Il soupire bruyamment.

-Vous pouvez sortir.

Avec plaisir...

INNOCENTES.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant