DOUZE

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PDV Jeanne

Hier soir je suis rentrée chez moi, agacée. Toute cette ambiance me pesait. J'en avais plus qu'assez, sans pouvoir exactement expliquer pourquoi.

Ce matin je me suis réveillée avec un affreux mal de tête, sûrement dû au fait que mon frère Clovis écoutait du rap à fond la caisse dès huit heures. 

Oui, mon frère s'appelle Clovis et moi, Jeanne. Ces prénoms s'expliquent par la profession de nos parents : professeurs d'histoire. Au fond, ça ne me déplaît pas. Mes amies me taquinent en me répétant que s'ils étaient professeurs de français, je m'appellerai Juliette et lui Roméo. 

Je me suis levée et ai frappé à la porte de sa chambre.

-Clo, tu peux baisser le son, s'il te plaît ? 

Il a immédiatement opéré et m'a même ouvert la porte. Waouh ! Quel élan de générosité ! 

-T'as une sale tête, toi, m'a-t-il dit en guise de bonjour. Qu'est ce que tu as bouffé chez ta pote hier ? 

Je me suis retenue de lui faire remarquer que ses cheveux bouclés étaient toujours en broussaille et qu'il avait des traces d'acné sur le front.

En rien il ne me ressemble. Je me demande comment fonctionne la génétique. Il a de grands yeux verts et des cheveux blonds, tandis que je suis brune, aux cheveux raides et yeux bruns. 

-Je suis pas restée longtemps chez Lenny, si tu veux savoir. 

Il s'est appuyé contre le mur, curieux : 

-Pourquoi ?

J'ai soupiré, exaspérée.

-Je t'en pose, moi, des questions ? 

Il haussa un sourcil. 

-Vous vous êtes disputées, c'est ça ? s'enquit-il.

En plein dans le mille.

J'ai fait la moue. 

-Ouais.

-Pourquoi ? répète-t-il.

-C'est pas tes affaires, dis-je en haussant les épaules.

Sur ces mots, je tourne les talons mais il me retient par le bras.

-Attends ! s'exclame-t-il. 

Il réfléchit un instant.

-Tu veux arranger les choses ? 

J'ai haussé les épaules. 

-Laissez vous une chance de vous expliquer ? suggère-t-il.

-C'est trop tard, Clovis. 

-Rien n'est jamais perdu., réplique-t-il du tac au tac. Pourquoi ne pas organiser une fête ?

Il m'énerve... 

-C'est pas mon fort. 

-Jeanne ! proteste-t-il avec de grands yeux. Fais un effort ! 

J'ai soupiré. 

-Bon, je vais voir.

Il sourit, l'air satisfait.



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