HUIT

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PDV Lenny

Nous sommes un soir. C'est un soir bien après la mort de Summer, et je suis toujours en dépression. Même si ça ne me ressemble pas, de déprimer.

C'est largement justifié, il me semble.

Ma mère et Frédéric, le père de Summer, ont insisté pour que j'invite mes amies à dormir à la maison. J'ai franchement, franchement pas envie, mais je l'ai fait pour leur faire plaisir. 

Alors j'ai annoncé à Jeanne, Margaux et Théa que j'organise une pyjama party. Leurs réactions ont toutes été différentes. 

-C'est une super idée, Lenny, assure Théa, toujours chaleureuse avec moi.

-Si ça te fait plaisir, accepte Jeanne, neutre. 

-À condition que tu fasses de la limonade ! négocie Margaux avec sa bonne humeur habituelle. 

C'est ainsi que je me suis engouffrée dans une longue soirée. 

La première soirée avec mes amies sans Summer.

Je crois que c'est ça, aussi, qui me fait le plus peur. 

J'ai entendu que parfois, quand les gens meurent, leurs fantômes traînent encore dans les pièces de leur ancienne maison. Je frissonne lorsque je pense à cette idée.

Mais je continue mes efforts, je fait de la limonade pour Margaux et je prépare des trucs à grignoter, j'installe des matelas et des coussins dans ma chambre. À dix-neuf heures pétantes, quelqu'un sonne à la porte. 

-Je vais ouvrir ! s'exclame Penny. 

-Non, c'est moi ! a renchérit Jenny.

Mes deux petites soeurs se précipitent vers l'entrée. Finalement les deux ouvrent en même temps, leurs mains collées sur la poignée, et Théa apparaît sur le pas de la porte. Elle tient une boîte entre ses mains et sourit.

-Hey, Théa ! je la salue en essayant d'être sympathique.

-Coucou, Len, me salue-t-elle en me confiant la boîte. J'ai ramené des pop corns. 

-C'est gentil. 

Cinq minutes plus tard, Margaux toque à la porte. A la seconde où j'ai ouvert la porte, elle a avancé dans l'entrée, comme une tornade.

-Salut ! Je suis trop trop excitée ! C'est la pleine lune ! Tu as fais de la limonade ? 

Elle rentre en sautillant. Quelle pile électrique !

-Oui, t'inquiète pas. On attend Jeanne et on monte. 

Jeanne arrive ensuite. 

-Salut. Je vous préviens, on regarde pas votre série débile. Je suis venue pour me détendre. 

-Jeanne se détendre, waouh ! je plaisante. Quel grand pas pour l'humanité. 

-T'es toujours pas drôle, Lenny, me signale gentiment Margaux suivi d'un clin d'oeil. Et toi, c'est pas une série débile, ça s'appelle "Pretty Little Liars" et c'est génial. 

-Peu importe. C'est une histoire déprimante. 

-Oui, c'est une histoire d'une bande d'amies où une des filles disparaît, et elle vient hanter les autres sous forme de messages, récite Théa. 

Jeanne lui lance un regard noir.

-Quoi ? J'adorais ça, avant, avoua-t-elle en rougissant. 

-Bon, on monte ? je demande. 

Nous allons dans ma chambre, mes petites soeurs dans les pattes. Mais je n'ai aucune idée de ce que je m'apprête à vivre... 

INNOCENTES.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant