Epilogue

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PDV Théa 

Toute l'adrénaline est descendue. 

Je regrette énormément. 

Après avoir prononcé ces phrases sadiques, je le reconnais, j'ai assommé Lenny d'un coup de poing et en ai fait de même avec Margaux et Jeanne. Je ne voulais pas laisser de témoins. Ensuite j'ai réalisé ce que j'avais fait et ce que pouvaient être les conséquences. J'ai eu peur. J'ai pris mon courage à deux mains et ai appelé le samu. 

Je suis maintenant à l'hôpital, dans la salle d'attente. Mes amies sont en soin intensifs. Mes mains sont humides et tremblantes, et je lutte pour ne pas pleurer devant autant de monde. Ils doivent bien se moquer de moi. De toute façon, je n'ai plus rien à perdre. Mon avenir est fichu. Qu'est-ce que je vais devenir ? Mon père aura tellement honte de moi. Ma mère aussi, si elle était encore en vie... 

Il est temps de passer aux aveux. 

Je ne sais pas si vous êtes prêts. Moi si, en tout cas. Depuis longtemps j'attend ce moment fatidique. Ce secret est trop lourd à porter. 

J'ai tué Summer.

OK. Je respire, maintenant que c'est fait je vais pouvoir m'expliquer. 

Vous êtes choqués, ou pas, vous vous y attendez, ou pas, ou bien vous avez peur de moi. Mais j'ai mes raisons. Tout d'abord, Summer n'était pas une bonne personne. Vous pensez le contraire, vous vous trompez. Les apparences sont les apparences. On me qualifie de gentille et de timide, ce sont des étiquettes. Summer n'était ni adorable ni parfaite. C'était un monstre. Elle me mettait de côté et le faisait exprès. Elle n'était pas une soeur convenable. Elle était manipulatrice. Elle a arrangé un rendez-vous entre son père et la mère de Lenny pour se rapprocher d'elle, et ça a bien fonctionné. Il faut dire que ça m'a bien blessé, aussi. Tout le temps collées, on ne les voyait jamais l'une sans l'autre. Il fallait que je le fasse, que je me débarrasse de cette créature. 

Alors je l'ai tué.

C'est aussi simple que ça. 

Je n'ai pas de regrets par rapport à ça. Je regrette juste que mes amies ne soient pas de mon avis. 

Dommage.

Soudain, une infirmière fit irruption dans la salle d'attente.

-Théa, appelle-t-elle. Une patiente voudrait vous voir.

J'hoche la tête. Elle repart. Mais au lieu d'aller dans la chambre d'hospitalisation de celle qui m'appelle, je vais vers la sortie. Je traverse le hall, dit au revoir au gardien et sors. 

Devant l'hôpital, il y a un pont. Un très grand pont qui donne sur le lac. 

Je marche jusqu'à arriver au milieu. Je monte sur la rambarde. Devant moi, rien. Le vide et peut-être la mort encore plus loin.

Avant de me jeter, je voudrais dire encore une dernière chose, à propos de mes amies. Jeanne, Margaux... Surtout Lenny. 

Elles sont innocentes. 


INNOCENTES.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant