Dead Girl || Billy Hargrove

T'es pire que moi

Pdv Sara

Ça fait maintenant 2 semaine que j'ai repris les cours et franchement c'est moins pire que ce que je croyais. Je veux dire j'ai eu la chance d'être vite intégrée grâce à Jonathan et Nancy et j'en suis très reconnaissante. D'ailleurs grâce à Steve aussi quand on prend la peine de vraiment l'écouter, c'est quelqu'un de très intéressant, enfin il dit beaucoup de conneries mais au moins il a le mérite de me faire rire.
Dans les précédents établissements dans lesquels j'ai été, on me regardait de travers parce que tout le monde me prenait pour une grosse camée qu'on a foutu en famille d'accueil, alors qu'ici, j'ai le droit à la même chose mais juste parce que je suis vivante. J'entends bien les chuchotements dans les couloirs qui circulent, j'essaye juste d'en faire abstraction.
Ah et comment pourrais-je oublier cette personne de mon décor, Billy Hargrove. Alors j'en suis à la limite du meurtre mais j'essaye de ne pas répondre à ses pics sachant très bien que ça lui ferait trop plaisir. Il est clairement invivable, en plus d'être lourd, il est violent, imbu de sa personne et impulsif à souhait.
Je suis actuellement en cours de physique et pour être honnête ça ne me passionne pas vraiment.
Le Prof : Bon avant que vous ne vous endormiez tous, on va faire des binômes pour une expérience puisque apparemment il n'y a que ça pour vous garder éveillés dit il désespéré.
Moi qui étais en train de réfléchir à une technique pour dormir discrètement, c'est foutu.
Le Prof : Alors, Nancy avec Jonathan, ensuite Carol avec Jessie, Sara avec...
Il se fait couper par Billy qui arrive, pour changer, en retard. Moi qui croyait qu'il s'était enfin fait chopper pour excès de vitesse, je suis déçue.
Le Prof : Eh bah avec Billy tiens.
Sara  : Quoi ?
Billy : Quoi Billy ?
Le Prof : Eh bien Mr Hargrove si vous arriviez à l'heure, vous seriez peut-être au courant. Je disais que vous alliez faire l'expérience avec Mlle Hopper.
Quand je vois une des fenêtres de la classe ouverte, je me demande si je ne devrais pas passer par dessus.
Billy : Ah
Ouais comme tu dis AH. J'arrive pas à savoir s'il est content ou pas. Je crois qu'après s'être fait envoyer chier par mes soins au moins 1000 fois dans la semaine, il commence à en avoir marre de moi. Quand ce jour arrivera,  je promets de ne plus jamais me plaindre.
Le Prof : Allez, ne restez pas planté là, prenez tous place avec votre binôme.
Je vois Billy râler quand sa place habituel se fait prendre par le binôme de son voisin de table. Ce qui signifie que Monsieur va devoir bouger jusqu'à ma table. Je souris satisfaite.
Il balance son sac par terre et s'assoit.
Sara : Tiens c'est bizarre que tu sois en retard, ça change de d'habitude dis je.
Il lève un sourcil et me regarde affalée sur ma table.
Bon je veux bien admettre que dans cette position, je perds un peu toute crédibilité.
Sara : Quoi ?
Billy : Rien, je me disais juste que je ne savais pas qu'en plus des vaches dans ce bahut, il y avait des baleines.
J'avoue que la comparaison à la baleine n'était pas totalement erronée.
Sara : La baleine, elle t'emmerde. Mais si t'es pas content, tu peux toujours appeler la SPA, je suis sûre qu'ils voudront bien accueillir, un chien comme toi.
Il me regarde droit dans les yeux, touché. Je suis surprise de le voir secouer la tête et de ricaner.
J'ai dû louper un épisode, celui du changement d'humeur.
Sara : Bon, on s'y met dis je en me redressant.
Billy : C'est pas comme si je t'attendais.
Sara : C'est vrai que la seule raison pour laquelle tu ne fous rien, c'est parce que tu m'attends. Je suis tellement confuse, comment donc, pourrais je me faire, un jour pardonner dis je ironiquement
Billy : Je ne sais pas, tu me proposes quoi.
Sara : C'était ironique. Tu peux crever avant d'obtenir quoi que ce soit de moi.
Billy : C'est ça, tu dis ça maintenant.
Sara : Ouais, bon passes moi la fiole.
Voyant qu'il ne réagit pas à ma demande, je me penche pour l'attraper.
Sara : Surtout ne réponds pas.
Billy : T'avais qu'à attendre.
Sara : On n'a pas le journée, Hargrove.
Je commence le mélange des différents composants de la solution quand Billy me dit :
Billy : T'es sûre que ce n'est pas plutôt du fer qu'il faut mettre ?
Je me retourne légèrement surprise, qu'il suive ce que je suis en train de faire.
Sara : Bah je ne crois pas mais je peux toujours vérifier.
Bon, il avait raison, pour une fois, je ne peux rien dire.
Sara : Du coup tu me le passes ?
Billy : Tu n'oublies pas quelque chose ?
Sara : Je ne vais pas te supplier pour que tu me passes une bouteille de fer dis je en me penchant, encore agacée.
Je sens le regard de Billy sur moi, alors que je galère à attraper la bouteille au bout de la table. À quoi ça sert d'avoir la possibilité de faire bouger des objets si on est obligé de se mettre dans une position pareille, pour une simple bouteille de fer.
Billy : Finalement, je crois que j'aime bien les travaux en binôme.
Comprenant, très bien pourquoi il dit ça. Je me relève.
Sara : Tu me dégoutes. Tu penses qu'à ça.
Billy : Eh oh c'est toi qui t'es mise dans cette position, je t'ai rien demandé moi. Je profite juste du spectacle.
Sara : C'est ce que je disais, dégueulasse. C'est à cause de ton manque d'aide que je suis obligée d'escalader la table donc je me passerai de tes commentaires sur mon postérieur. Je ne te l'ai pas foutu dans la tête non plus, tu te débrouilles pour regarder ce que tu veux. Ça ne marchera pas avec moi, l'humour graveleux comme ça, tu peux te le mettre où je pense.
Billy : Un " s'il te plait " et tu l'aurais eu ta bouteille.
Je lève les yeux au ciel, agacée.
Sara : Tu ne veux pas faire quelque chose au lieu de me regarder faire tout le boulot et me sortir tes phrases de gros lourd à deux balles.
Billy : Non, ça va tu le fais très bien toute seule.
Je donne, malencontreusement bien sûr, un coup dans la bouteille de vinaigre posée sur la table, qui se renverse sur Billy.
Billy : Mais putain tu ne peux pas faire un peu attention.
Sara : Oh mince dis je faussement confuse. J'ai vraiment pas fait exprès, tu ne m'en vois absolument pas désolée.
Billy : Vas te faire foutre.
Le Prof : Eh oh surveillez votre language et qu'est ce qu'il vous arrive Mr Hargrove ?
Billy : Je ne sais pas, demandez plutôt ça à l'atardée qui me sert de binôme.
Sara : Je t'emmerde.
Le Prof : Tous les deux, dehors. Mlle Hopper, vous allez accompagner Mr Hargrove pour qu'il nettoie ça. Et quand vous aurez fini, vous passerez chez le proviseur, pour lui expliquer comment tout cela est arrivé, n'est ce pas ?
Sara : Quoi, le proviseur pour ça ? C'est une blague j'espère.
Le Prof : Non mais si ça ne vous suffit pas, je peux vous donner des heures de colle en plus ?
Sara : Non c'est bon on y va. Allez bouge dis je à l'intention de Billy.
Billy : Ta gueule.
Une fois dans le couloir, Billy continue de m'engueuler.
Billy : Tu ne pouvais pas faire attention Hopper ?
Sara : Tu faisais tellement rien, que j'en ai oublié que t'étais là donc c'est de ta faute et en plus tu ne pouvais pas t'empêcher de gueuler hein, t'es trop con.
Billy : Et après tu dis que c'est moi qui te provoque. T'es pire que moi.
Sara : Oh que non je ne suis pas comme toi, il n'y a pas pire que toi dis je en m'adossant à la porte pendant qu'il passe de l'eau sur son tee shirt.
Je le regarde galérer et je jubile, bien fait. J'ai le droit à une jolie vue sur ce que laisse apparaitre son tee shirt mouillé. Il baragouine des insultes à mon égard quand je lui dis :
Sara : Ta mère t'a jamais appris que c'était pas bien de dire des gros mots.
Il arrête ce qu'il était en train de faire et s'approche dangereusement de moi. Je ne sais pas ce que j'ai dit mais ça ne lui a pas plus.
Sara : Je ne sais pas à qui tu comptes faire peur mais saches que ce n'est pas vraiment efficace.
Billy : Je t'interdis de parler de ma mère.
Sara : Oh j'ai dit un truc qui ne fallait pas. T'aimes pas qu'on parle de ta maman, c'est ça?
Il lève le poing vers moi et l'écrase sur la porte contre laquelle je suis adossée. Bon j'avoue que là, j'ai eu peur.
Billy : Ferme ta putain de gueule. Quand je te dis de ne pas parler d'elle, tu la fermes. La prochaine fois, ce n'est pas le mur que je viserai.
Il s'en va en furie et je reste plantée là, un peu sonnée.
Bon, j'avoue que je n'étais pas obligée d'insister sur le sujet, qui apparemment est sensible, mais c'était trop tentant. Je me rends compte que je n'aurais sûrement pas dû dire ça parce que j'ai touché une corde sensible. La sonnerie retentie et je retourne vers la classe quand je vois Steve en sortir avec mon sac en main.
Sara : Oh merci, t'es adorable, fallait pas.
Steve : Oh tu sais ça ne m'a pas coûté grand chose, je vais survivre. Alors tu ne t'es pas trop faite engueuler ?
Sara : Par Billy ? Si, mais tu connais le personnage.
Steve : Non, par Hargrove, je m'en doutais mais par le proviseur.
Je l'avais oublié lui.
Devant tirer une tête assez drôle apparemment Steve me dit :
Steve : Ne me dis pas que t'as oublié dit il en rigolant.
Sara : Absolument pas, je ne vois pas de quoi tu parles dis je rigolant à mon tour.
Steve : Bien sûr, en tout cas, j'en connais un qui n'était pas content en venant chercher son sac. Je ne sais pas ce que vous vous êtes dit, mais Billy était furax
Sara : Ça change.
La journée se déroule ensuite sans accro. La seule fois où j'ai revu Billy dans la journée j'ai eu le droit à un regard de travers qui en dit long sur son humeur et je n'ai pas pris la peine de relever.
Je sors de l'établissement accompagnée de Steve. Nancy et Jonathan étant restés au club photo pour je ne sais plus quel projet.
Je les attend donc avec Steve, appuyée sur le capot de ma voiture, une clope au bec.
Steve : Merde, j'ai oublié de passer au secrétariat pour mon papier de bourse pour l'université dit il en se tapant la tête du revers de la main.
Sara : Bah vas y, t'as encore le temps, je ne bouge pas.
Steve : T'as raison je vais me grouiller, merci.
Sara : Je t'en prie.
Je me retrouve donc seule, toujours la clope au bec quand je vois s'approcher Carol et d'autres pétasses dont je ne connais même pas les noms.
Carol : Bah alors, on est toute seule la morte.
Sara : Quelle perspicacité Carol, je te félicite. J'attends juste quelqu'un donc t'es pas obligée de rester là surtout si c'est pour me dire ça.