Départ.

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Judyïan est née deux ans après Cristal, et la petite Maïnda lui ressemble beaucoup, personne n'a su comme Maïnda a fait son arrivée dans la famille Jowel, Zaoï, l'a adoptée c'est tout, pour satisfaire le besoin de maternité de Mayïaa, mais c'est à Judyïan qu'elle ressemble tant. Elles ont les mêmes cheveux blonds vénitiens, les mêmes particules dorées dans les yeux, et ce qui en surprit plus d'une dans la famille, elles ont le parfait même caractère bien trempé.

Il y a bien longtemps, une vingtaine d'années a-priori, Judyïan, très têtue, n'en faisait toujours qu'à sa tête, elle n'aimait pas les règles si strictes de la famille et avait déjà une tendance, jeune adulte, à utiliser ses pouvoirs à tout va, sans penser une seule seconde aux conséquences. Zaoï, l'avait prévenue tellement de fois...
Malgré que ce soit formellement interdit, Judyïan, n'a pu s'empêcher de fricoter avec un humain. Gaëtan. Ils se cachaient pour se voir bien-sûr, mais la passion et le temps passé les a laissé confiants et moins vigilants et se sont faits surprendre.

Gaëtan, est beau, grand et bien charpenté. Il est né avec une langue très longue, qui lui donne un petit accent italien lorsqu'il parle. Sa langue lui est donné comme un don. Grâce à ce don il peut imiter tous les chants des oiseaux et ainsi communiquer avec eux. Il arrive avec un peu d'entraînement à imiter d'autres bruits d'animaux. Ce qui fascinait Judyïan, qui était éperdument amoureuse de son humain et de la nature...
Ils savaient tous les deux que leur amour serait mal perçu par leur communauté respective et avaient conscience que l'univers userait de sa foudre. Mais ils ont pourtant essayé de résister, leur amour était bien trop puissant, et ça, personne ne le comprenait.

Le couple s'est fait surprendre, par les frères de Gaëtan très puristes, pour qui, il est bien plus inadmissible de voir un humain avec un Céleste que deux femmes ou deux hommes entres eux. Après ça, ils ont brûlé la maison où vivait Judyïan, qui a pu s'échapper des flammes de justesse. Les Célestes se sont mis dans une colère monstrueuse, leurs énergies étaient tellement puissantes, que tous les éléments ont déclenché leur fureur. Les humains et Célestes se faisaient la guerre et s'entre-tuaient. On ne compte pas le nombre de vies perdues suite à cet événement tragique.

Zaoï a pour habitude de calmer le jeu, elle est tempérance avec le monde qui l'entoure. Elle est pour la paix et l'harmonie. C'est une femme d'une grande sagesse. Elle a su le prouver encore une fois ce jour-là D'un revers de la main, elle arrête le temps. L'humanité toute entière se fige, à sa simple commande, elle réussit à faire une pause dans cette violence sans précédent.

Après avoir réfléchi mûrement, elle a pris la décision d'isoler les membres restant de sa famille et de faire disparaître les hommes pour que plus jamais il n'y ait de conflits du genre et de séparer la ville de City Above en deux villages limités par un mur d'énergie statique impénétrable. Missunder et Downtown, afin qu'aucun étranger, des humains par exemple, ne vienne perturber leur future tranquillité.

Comme tout le monde le sait, on ne peut pas modifier la nature profonde de l'univers sans conséquences. Après ce jour, toutes les femmes de la lignée Jowel, ont physiquement prit l'apparence de l'âge qu'elles avaient acquise en sagesse... Ce qui fait que Zaoï atteint l'âge de trois cents ans. Ses filles quant à elles, avaient entre cent et cent cinquante ans environ. Elles sont devenues... Immortelles ou presque. L'univers leur fait comprendre qu'elles seront les témoins éternels de la misère du monde.
Elles se sont protégées du mieux qu'elles pouvaient en restant entre elles, dans leur village.

Zaoï a senti que l'univers était perturbé depuis l'arrivée de Maïnda, mais elle n'en tiendra pas rigueur jusqu'aujourd'hui.

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Maïnda se précipite à l'étage pour préparer ses affaires et rejoindre Kalinda. Elle manque de tomber deux fois dans l'escalier et au moment d'entrer dans sa chambre, elle est projetée en arrière violemment. Elle tente de se relever une première fois, mais avant qu'elle n'eut le temps de se lever, elle se sentit plaquée au sol par une force invisible.

Allongée sur la moquette, la température de son corps augmente rapidement, sa peau la brûle. Elle hurle de douleur. Elle voit de la fumée épaisse sortir de tous les pores de son enveloppe charnelle. Son corps chauffe de plus en plus, ses muscles se contractent. D'abord ceux du visage, puis la nuque, les épaules, les bras, le ventre, les jambes. Étalée sur l'appeau laineux du couloir, le corps déformé par les contractions, elle lutte de toutes ses forces, prise de panique, elle veut rejoindre la salle de bain pour aller sous la douche froide, mais la douleur est si intense qu'elle perd connaissance.

Lorsqu'elle reprend ses esprits, elle réussit à se traîner jusqu'à la salle d'eau. Elle doit partir delà au plus vite. À peine le temps de se rafraîchir, elle entre avec hâte dans sa chambre, sans être projetée cette fois-ci. Elle fourre dans son sac à dos, quelques vêtements de rechange, des pulls, des baskets, quelques chaussettes et sous vêtements et deux pantalons. Elle range son couteau dans la pochette avant, elle prend les quelques économies qu'elle avait réussi à faire en travaillant à la bibliothèque.

Son corps est toujours douloureux, elle ressent les courbatures et ne peut bouger avec aisance. Elle enfile un jean, ses rangers, son pull à capuche, elle attache ses cheveux en chignon décoiffé, habituellement tendance, dans ce cas c'est plutôt par précipitation.

Arrivée au rez-de-chaussée, elle fait un tour dans la cuisine, prend une gourde d'eau, quelques denrées pour survivre, même si elle espère trouver quelque chose à manger sur place, pour ne pas trop se charger. Elle cherche les clés de la voiture, fouille dans tous les tiroirs de l'entrée, du salon, de la cuisine, fini par les trouver dans la poche de la veste de Zaoï. Elle s'est dit qu'elle saurait conduire, d'avoir vu sa grand-mère et ses tantes faire des centaines de fois.

Mais au moment de sortir de la maison, Maïnda ressent à nouveau cette chaleur s'étaler de sa poitrine jusqu'aux extrémités de ses fines mains. Des images apparaissent dans sa tête, comme l'endroit où elle doit se rendre, notamment. Elle ne lutte pas contre cette sensation qui lui semble étrangement familière. Serait-ce ça son pouvoir ? Elle l'attend toujours. Maïnda n'a encore pas pris le temps d'analyser ce qui vient de se passer et doit décamper à tout prix, maintenant, elle ne se sent pas rassurée du tout.

Son objectif est de rejoindre Kalinda et elle est prête à faire n'importe quoi pour ça !

Les oubliés de Missunder [CORRECTION/REECRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant