Les oubliés de Missunder [CORRECTION/REECRITURE]

La piscine.

Impossible de rentrer en contact avec sa petite fille, elle a tout essayé. Tout ceci demande un énergie énorme à Zaoï, qui se sent très fatiguée. Cela fait deux jours qu'elles sont à leurs trousses, les Jowel sont sur les rotules, mais si les enfants sont en danger, elles n'ont pas le temps de bailler aux corneilles.

Elles n'ont pas vraiment récupéré de la nuit précédente. Il y avait beaucoup trop de bruit dans les chambres voisines, des enfants qui courraient à l'étage, la musique d'Opéra incessante. Lorsqu'elles sont descendues pour en parler à la veilleuse, ce matin, celle-ci ne semble pas avoir entendu quoi que ce soit. Elle leur précise que les chambres voisines n'étaient pas louées et que vu leur âge avancé, ça doit venir de cela, de leur médicament pour leur cœur peut-être. Quelle insolence, se dit Zaoï !

Cristal est du genre maniaque, le camping n'est pas vraiment sa tasse de thé. Sa passion à elle c'est l'ordre, la propreté, l'organisation, la minutie, mais alors le camping pour elle c'est tout l'opposé du confort qu'elle aime tant. Elle a du minimiser sa garde robe, elle qui en est si fière. Elle a une tenue pour chaque jour de l'année, et chaque année, chaque premier de l'an, elle mélange toutes ses toilettes, pour avoir l'impression de nouveauté. En réalité, cela fait 30 ans qu'elle ne s'est pas acheté quoi que ce soit, tant elle aime ses vêtements. Cristal est très distinguée, c'est la plus coquette de toutes les sœurs, même pour travailler dans le jardin, elle porte une robe, des souliers aux couleurs assorties et un foulard dans les cheveux, dans les mêmes tons. Jamais on ne pourra voir sur Cristal, une mèche rebelle ou un bout de salade entre les dents. Ô grand jamais ! Son maquillage est toujours impeccable, elle n'hésite pas à faire des retouches dans la journée pour être toujours pimpante. Elle sait que là, pendant cette aventure, elle va devoir faire de nombreux, très, très nombreux sacrifices. Mais sa nièce en vaut largement la peine...

Pour Cristal la rigueur fait sa réputation, elle est celle qu'il faut consulter quand on a un soucis, la personne qui a une solution à tous les problèmes. C'est ce qui la rend joyeuse, elle ne laisse rien au hasard, donc rien qui peut perturber son bonheur. Jusque là... Elle, d'habitude si calme et si posée, tourne en rond et n'arrive pas à réfléchir, elle n'arrive ni à se reposer, ni à méditer, ni à quoi que ce soit. Elle se fait bien trop de mouron pour sa petite nièce adorée.

Cristal cherche partout dans les quelques notes qu'elle a dans son calepin, dans sa mémoire et dans ses tactiques pour résoudre un problème, comment peuvent-elles faire pour être à nouveau toutes réunies et n'a pas pour habitude de mettre autant de temps à trouver un solution.

Maïnda et Kalinda, se sont réintégrées à Cancun, sur une plage magnifique de sable blanc, l'eau turquoise, les vagues qui claquent, la brise effleurant leur visage et surtout un détail plus que surprenant, cette plage est totalement déserte. Personne. Pas un chat. Et vu l'endroit touristique et la réputation de cet endroit, les filles sont particulièrement soucieuses de cet inhabituel calme.

Elles décident de marcher vers la terre, se rapprocher des boutiques, des restaurants, pour tenter de comprendre pourquoi cette plage est déserte. Quelques centaines de mètres dans le sable, elles rejoignent la terre ferme et marchent dans une rue bétonnée. Il n'y a toujours personne. Au début elles pensent que les commerces sont fermés, mais plus elles s'avancent, plus elles constatent que les gens semblent avoir quitté l'endroit en laissant tout en plan.

Elles se retrouvent devant un bar, porte grandes ouvertes, lumière allumée, la musique qui tourne dans le lecteur. Mais pas l'once d'un être vivant dans les parages. Elles pénètrent dans le bar, à la recherche de quoi se nourrir, faire quelques réserves à mettre dans leurs sacs, remplir les bouteilles d'eau, et repartir où il y aurait d'autres gens...