Les oubliés de Missunder [CORRECTION/REECRITURE]

Le Mexique.

Les filles sont désormais au Mexique. Le voyage a été long et éprouvant. Pour de si jeunes Célestes, elles ont puisé toute leur énergie et avant de repartir, elles doivent absolument recharger leur batterie. 

Maïnda se sent particulièrement faible à ce moment là. Kalinda la porte. Elles doivent absolument trouver un petit motel pour pouvoir se rafraîchir. Ce n'est pas ce qui manque dans cette grande ville. 

Mexico ! 

La ville la plus touristique à cette époque de l'année. Une fois reposées, elles prennent le temps de réfléchir à la situation. Maïnda se dit que les tantes sont malines et que vu qu'elles ont laissé les indices sur leur voyage, il faut s'attendre à ce qu'elles soient retrouvées incessamment sous peu. Elles n'ont pas assez d'énergie pour se rendre au canada. Il faut de ce fait, qu'elles trouvent comment échapper à leur famille si elle venait à débarquer ici. 

Se cacher ?

Maïnda sait que si sa grand-mère la trouve, elle n'aura aucun mal à rentrer en contact avec elle. Elle saisit, quand elle a communiqué avec Kalinda, la portée des pouvoirs que pouvait avoir Zaoï...

Kalinda, ressent les mêmes symptômes que Maïnda lors de la naissance de son pouvoir. Elle aussi peut se téléporter à l'endroit qu'elle veut et peut également communiquer à travers la pensée. Tout du moins elle en a fait le test tout à l'heure avec Maïnda. Peut-être que c'est un truc juste entre elles ?

Peut-être que les familles n'iront pas les chercher toute suite ? Peut-être qu'elles chercheront ailleurs, pensant à un leurre ? Que peuvent faire les jeunes rebelles pour prendre quelques jours pour souffler et reprendre des forces. Ce voyage intersidéral les a éreintées !

*****

Cristal, sereine, ramène tout le monde à la maison. Sans dire un mot, elle s'installe en cuisine devant le piano, elle dépose un chaudron en cuivre sur la gazinière, ajoute de l'eau, des herbes, des épices, des ingrédients non-identifiables, attend, mélange, patiente, mélange encore...Elle chantonne tout en remuant la louche dans les sens inverses des aiguilles d'une montre. Il n'y a aucune coutume à ce sujet, mais Cristal est convaincue que ça donne un meilleur goût au bouillon !

Pendant ce temps, les femmes, préparent de leur côtés quelques vêtements, quelques vivres, dans des valisettes. Comme ce sont des femmes très distinguées, elles aiment assortir la couleur de leur robes avec leurs accessoires, Maydina a une robe bleue, sa valise est bleue... Zaoï prépare les bagages de Cristal, qui n'a pas le temps de le faire. Trop occupée à préparer sa potion.

Le bouillon filtré, Cristal, sert des tasses à chacune des ses sœurs. D'un coup d'un seul, elles engloutissent le liquide bouillant et se tiennent sur le parvis de la demeure main dans la main, direction le Mexique. 

Zaoï et les autres apparaissent dans la ville de Mexico, évidemment toujours à la recherche de Maïnda et de son amie Kalinda. Les Stone quant à eux sont restés sur place pour chercher dans les alentours de la ville, se tenant prêt pour rejoindre la famille Jowel si besoin.

Elles interrogent les habitants, qui gardent le silence, tournent plusieurs heures dans les rues, en arpentant chaque recoin, espérant tomber sur un indice ou plus miraculeusement sur les jeunes filles directement, mais sans succès. La nuit tombe, les lampadaires s'allument les uns après les autres, les commerces se vident et descendent leur rideaux de fer. Les gens rentrent chez eux. Peu à peu, Mexico prend une autre apparence. L'atmosphère est plus légère et la musique fait danser les plus fêtards. Elles ont bien envie de danser, elles aussi, mais elles doivent se mettre à l'abri en sécurité. Elles sont plus vulnérables hors de leur territoire et veulent préserver leurs forces.

Tout en haut d'une rue pavée, elles aperçoivent un panneau lumineux, avec l'inscription "chambres à louer". Usant de leur dernières forces pour gravir cette pente, elles s'imaginent allongées sur des matelas confortables après avoir pris une bonne douche chaude, parfumée à l'essence de rose. Elles rêvent toutes de se prélasser, de se détendre et surtout de dormir.

Cette montée leur semble interminable. Plus elles montent, plus elles ont la vague impression que le panneau s'éloigne. Était-ce une impression étrange ou simplement la fatigue qui rendait d'avantage pénible ce périple ?

Maïnda et Kalinda sont endormies depuis trois heures maintenant, aucune d'elle n'a bougé d'un poil. Leur respiration est calée sur le même rythme, parties dans leur rêves, elles envisagent la suite de leur voyage.

4:02, leur corps se contracte, l'atmosphère de la pièce devient lourde, l'oxygène vient à manquer. Les doigts se crispent dans le vide, autant que leur visage est déformé par les contractures.

Elles dorment toujours, la douleur ne semble pas les déranger. En parfaite synchronisation, elle se relèvent, assises sur le lit, toujours inconscientes, le corps complètement raidi. Elles tournent la tête à droite, puis à gauche, les gestes sont orchestralement chorégraphiés. Quelques secondes seulement et les deux filles s'allongent à nouveau pour poursuivre leur nuit, sans s'être rendues compte de rien. Le reste de la nuit est plus agité, elles bougent beaucoup, gémissent et grognent...

Au réveil, elles ressentent cette sensation étrange au fond d'elles. Elles ne se souviennent pas vraiment de leur rêve, mais sentent pourtant que quelque chose est différent. Maïnda, ouvre les yeux et observe la pièce, en long, en large et en travers. Elle ne voit que son amie étendue à côté d'elle en position fœtale, en train d'émerger.

Un nouveau pouvoir est né cette nuit.

Une minuscule fenêtre éclaire la pièce, laissant entrer très peu de lumière. Le rayon de soleil qui réussit à y pénétrer est flouté par la poussière flottant dans l'air. On ne voit pas très bien la couleur des murs, probablement jaunit par le tabac des précédents locataires, elle ne devinent pas non plus l'épaisse couche de calcaire dans le fond du bac à douche. Mais c'est suffisamment éclairé pour y voir si quelqu'un s'est introduit dans la chambre pendant leur sommeil.

Kalinda ouvre les yeux et observe également autour d'elle, comme si elle sentait une présence inhabituelle. Elle demande d'ailleurs à Maïnda, si elle aussi se sent étrange, si elle discerne quelque chose de bizarre dans cette pièce. Elles ont pourtant dormi huit heures d'affilées et endurent la fatigue comme après un marathon. Elles sont à bout de force.

L'hôtel dans lequel elles ont squatté cette nuit ne fait pas de service de restauration, elles sont donc contraintes de sortir du bâtiment, pour trouver de quoi se nourrir. Maïnda fouille dans son sac et sort un billet et quelques pièces de monnaies qu'elle enfonce dans sa poche de pantalon. 

- Il va falloir passer à la banque pour changer la monnaie, les euros au Mexique ça ne vaut rien, clame Maïnda.

- J'ai aussi pensé à prendre un peu d'argent, mais je n'avais pas pensé du tout au change. J'espère que nous aurons de quoi tenir. D'ailleurs hier soir le réceptionniste ne nous a rien dit pour l'argent.

- Il doit pouvoir faire le change lui même sûrement. Mais bon ce n'est pas important de toute manière j'ai vu qu'il y avait un bureau de change au coin de la rue.

Mexico est une grande ville, très active, la population est dense, et dès le matin, les musiciens enchantent les rues de la capitale.

Elles s'arrêtent pour écouter et danser sur les rythmes latins, elles rient aux éclats avec insouciance. Kalinda se stoppe subitement, elle prend conscience qu'elles ne devraient pas attirer l'attention, si elles ne veulent pas se faire repérer par leur famille, ou éventuellement par un tueur d'ado rebelle ayant fuguées de chez elles le jour de leur anniversaire ! Enfin, elles préfèrent simplement se cacher de leur famille... vaut mieux occulter tout autre danger, sinon elles n'avanceront pas et remontent leur capuche sur la tête pour cacher un peu leur visage. 

Elles changent leur argent et s'avancent dans une ruelle non loin de là.