𝙱𝚊𝚌𝚔 𝚃𝚘 𝚃𝚑𝚎 𝙾𝚛𝚒𝚐𝚒𝚗𝚜 [En pause]

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻

Je me réveille en sursaut quand mon réveil sonne. Je cherche mon téléphone à tâtons afin de l'éteindre. Il me faut quelques secondes pour distinguer l'heure. 6h30?Pourquoi j'ai mis le réveil à 6h30 moi? Puis ça me revient...C'est la rentrée. Déjà? C'est passé beaucoup trop vite. Je me lève à contre cœur, essayant d'oublier qu'il fait -75 degrés dans ma chambre, que le sol est gelé et que je suis pieds nus. Je me dirige vers la salle de bain en essayant de faire le moins de bruit possible pour mes grands-parents qui dorment encore en bas. Même s'ils sont à l'étage du dessous, on entend absolument tout ce qu'il se passe dans cette maison. Je ferme la porte derrière moi, attache mes cheveux avec un élastique qui traîne sur l'évier puis fais couler l'eau. Je me lave rapidement le visage, que j'essuie avec une petite serviette. Bon c'est mieux, j'ai déjà moins une tête de zombie. Je me regarde dans le miroir en me disant que tout va bien se passer, que je n'ai pas de raison d'être stressée (en fait si j'en ai pleins mais bon), que je suis la meilleure. Je rentre à la fac, qui plus est dans un autre pays que celui que j'ai connu presque toute ma vie, je ne connais personne, j'ai peur de parler devant les gens, de me taper la honte dès mon premier jour mais sinon, tout va bien. Je sors de la salle de bain pour retourner à ma chambre. J'ouvre les volets, accueillie par la nuit froide et quelques étoiles. Je frissonne en refermant la fenêtre avant de me poster devant ma penderie. Il faudra vraiment que je prenne l'habitude de préparer mes tenues la veille pour éviter de passer 3 heures à choisir mes fringues. Je sors un jean noir et un pull blanc tout doux. Je mettrais mon manteau vert, qui est accroché sur le porte manteau de l'entrée et mes petites baskets blanches. Après avoir pris mon téléphone, je descend à la cuisine pour mon petit déjeuner. N'ayant pas très faim et surtout la flemme de préparer quelque chose, je sors les restes d'omelette de la veille, la faisant rapidement réchauffer au micro-ondes, toujours en essayant de faire le moins de bruit possible. Il m'arrive parfois de zapper le petit déjeuner, parce que ça me saoule, tout simplement et que la plupart du temps je préfère garder ce temps pour dormir. Je regarde l'heure : 6h54. Ça va, j'ai encore un peu de marge. Il faut que je parte d'ici au plus tard à 7h20 pour avoir le bus qui passe à 7h30. Je crois qu'il y en a pour 20 minutes jusqu'à la fac. J'engloutis mon omelette et remonte 10 minutes aprè pour terminer de me préparer. Je me brosse les dents, mets une pointe de mascara, un peu de rouge à lèvres. En France, je me maquillais assez souvent pour aller à l'école, j'adorais ça. Je ne le faisais pas pour plaire aux autres, je n'en avait absolument rien à faire. J'aimais ça, ça me faisait plaisir. Je me trouve tout aussi bien sans. Mais c'est vrai que depuis que je suis arrivée, je ne me suis pas énormément maquillée. Peut-être que je me lasse un peu je ne sais pas. En tout cas, même si j'avais voulu, je n'aurais certainement eu pas assez de temps. Je fais une queue de cheval digne de ce nom ; je n'aime pas avoir les cheveux détachés pour aller en cours, je trouve ça super gênant. Une fois que je suis satisfaite, je retourne dans ma chambre prendre mon sac, vérifie que je n'ai rien oublié et redescend. Il est 7h16. Parfait. J'attrape un petit post-it dans le salon sur lequel j'écris un petit mot pour mes grands-parents «Je suis partie en cours, on se voit ce soir. Bisous». Je ne pense pas qu'ils aient oublié la rentrée mais on ne sait jamais. A leur âge, la mémoire peut jouer des tours. Je colle tout ça sur la porte, enfile mes chaussures, mon manteau, décroche mon trousseau de clé de son petit crochet et sort de l'appartement, refermant derrière moi. Je me dis que ce n'est quand même pas hyper pratique de traverser le restaurant à chaque fois, mais bon. C'est comme ça. J'adore l'hiver, même si je ne suis pas très fan du concept de la nuit à cette période là. Nuit le matin, nuit en fin d'après-midi. Super! Enfin, le soleil ne devrait plus trop tarder maintenant. Les lampadaires de la rue sont encore allumés, beaucoup de volets sont encore fermés. Je m'engage dans l'escalier de l'enfer, quand je vois une petite tête châtain fermer la porte de sa maison.

-Hé, Hyunjin!

Je termine de dévaler les marches quand il se tourne vers moi. Il fait tellement froid que de la vapeur sort de ma bouche quand je parle.