Chapitre 10 : « Quand la religion pose problème... »

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Je ne mangeais presque plus, je ne faisais que tourner pendant la nuit. J'étais habitée par la peur de tomber amoureuse d'Adams. Je n'avais jamais ressenti ça avant. Je n'arrêtais pas de penser à lui. De penser à ce que ça pouvait faire d'avoir un petit ami. Mais que m'arrive-t-il ? Je passais mon temps à juger toutes ses filles qui s'embarquaient dans des relations amoureuses impossibles et aujourd'hui, je suis celle qui vit pratiquement la même chose.

Le réveil sonna et au lieu de me lever automatiquement du lit, je restai allongée encore dix minutes. Nelly me devança et alla prendre sa douche.

Dès qu'il eut fini, je fis de même. Une fois sortie de la douche, on se salua avant de commencer à se préparer tout en papotant :

-NELLY : Alors, as-tu bien dormi ?

-MOI : Pas vraiment. J'ai trop tourné.

-NELLY : Je suppose qu'Adams en est la cause principale ?

Je ne répondis pas mais Nelly n'était pas stupide. Elle comprit :

-NELLY : Mais toi là, tu aimes te compliquer la vie hein ? Tu ne vas pas brûler en enfer parce que tu kiffes Adams quand même ! Redescends sur terre.

-MOI : Qu'est ce que tu en sais ? En plus, mes parents n'accepteront jamais de me le donner en mariage.

-NELLY : Wow ralentis ma belle. Tu vas trop vite en besogne. Vous n'en êtes même pas encore à ce stade. Vous ne sortez même pas encore ensemble et toi tu parles de mariage ? Sortir avec une personne ne veut pas forcément dire qu'elle ce sera ton mari ou ta femme hein. Il faut que tu te mettes ça dans le crâne une bonne fois pour toute. Tu ne peux pas anticiper le futur encore moins prédire l'avenir. Tu n'es pas Dieu.

-MOI : Tu as raison mais

-NELLY : Il n'y a pas de mais qui tienne. Zainab tu es jeune. Il faut vivre pour toi. Et penser comme les jeunes filles de ton âge. Tu ne peux pas tout contrôler. Ce n'est pas possible. Arrête de trop réfléchir. Ce n'est pas bien. Tu vas te rendre malade pour rien à la longue. Laisse-toi aller. Je comprends que tu tiennes à ta religion et à tes croyances et c'est très bien, mais il faut également accepter ce qui vient. Mange à ta faim, dors comme un bébé et vis pleinement ta vie.

C'est tellement facile à dire. Nelly et Hawa avaient raison ; J'en suis consciente, mais cela ne change rien au fait que je culpabilise énormément. Mes parents me renieraient s'ils savaient que je passe mes journées entières à penser à Adams.

Nelly et moi arrivèrent en cours cinq minutes avant le professeur. Nous avions cours d'économie. Ce dernier est dispensé par Mme Hoffman, une Allemande à ce qu'il parait. Elle entra précipitamment dans la classe, jeta un regard avant de se tourner vers moi :

-Mme HOFFMANN : Vous êtes la nouvelle ?

-MOI : Oui Mme.

-Mme HOFFMANN : Hum et que portez-vous sur la tête ?

-MOI : Le hidjab Mme.

-Mme HOFFMANN : Et ça sert à quoi ?

-MOI : Euh, c'est obligatoire dans la religion musulmane Mme.

-Mme HOFFMANN : Donc si je comprends bien c'est pour afficher vos convictions religieuses ?

-MOI : Non ce n'est pas ce que j'ai dit Mme. C'est ma religion qui me l'impose.

-Mme HOFFMANN : Et moi je vous impose de le retirer pendant mon cours.

Je pensais rêver. Personne ne m'a jamais demandé de retirer mon voile. Je ne peux même pas. Je suis voilée. Il y a des hommes dans la salle de classe. Je n'eux le choix que de lui faire comprendre que je ne pouvais guère :

Amour et interditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant