Chapitre 34 : « Tout est bien qui finit bien... »

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Et si je répondais à vos toutes vos interrogations ?

Qu'est devenu mon père ? Quelle est maintenant la nature de nos relations ?

Mon beau-père est-il toujours en prison ?

Où est ma belle-mère ?

Suis-je retournée vivre au Sénégal ?

Laissez-moi d'abord m'asseoir confortablement.

Être maman c'est un boulot à plein temps, surtout lorsque l'on a des jumelles terribles comme les miennes. Je passe mes journées à leur courir après. Elles touchent à tout. Elles dérangent tout. Entre nous, j'ai même pitié de leurs nounous. Elles lui donnent vraiment du fil à retordre.

Bon commençons par Baba :

Nous avions fini par nous réconcilier. Etant quelqu'un de très fier, j'avais dû faire le premier pas un an après mon mariage. Je lui avais téléphoné pour lui demander pardon même si c'était lui qui m'avait du mal. Cependant, il s'agissait de mon père et c'était mon devoir de prendre sur moi.

Il avait même pleuré ce jour là en me demandant pardon à son tour. Avant de raccrocher, je lui avais même envoyé des photos d'Adams et moi.

Vous vous demandez sûrement si je suis retournée au Sénégal ? Oui après avoir accouchée des jumelles, Adams et moi sommes allés rendre visite à mes parents. Je leur ai fait une surprise avec la complicité de mes sœurs. Je ne vous raconte pas la joie qu'ils avaient pu ressentir. Mon père était en adoration devant les jumelles. Il ne les quittait plus. Adams et lui allaient à la mosquée ensemble. C'était magnifique.

Je me rappelle encore la veille de mon départ, après trois semaines passées à Dakar avec la famille. Baba avait demandé à me voir en privé dans le salon :

-BABA : Zainab, je sais que je n'ai pas été le père idéal et je m'en excuse. Il arrive parfois qu'on se laisse embraquer dans une mauvaise spirale et c'était mon cas. Je voulais tellement faire de vous, de bonnes femmes que j'ai pratiquement tout fait de travers. Je n'ai jamais douté de toi. J'avais juste peur que tu oublies ta religion, que les toubabs te détournent. Mais encore une fois, tu m'as prouvé que tu es la digne fille de ton père. Je suis vraiment très fière de la femme que tu es devenue aujourd'hui. Sache que mes prières t'accompagneront partout où tu iras et dans tout ce que tu entreprendras. J'ai beaucoup d'estime pour ton mari. Il est une chose de se convertir à l'Islam et une autre de pratiquer. Je sais qu'il aime vraiment sa religion. Je suis surpris de tous les versets coraniques qu'il connait et tout cela c'est grâce à toi. Merci d'avoir tenu à nous emmener nos petits-enfants. Qu'Allah (SWT) guide tes pas et continue de les guider.

J'avais les larmes aux yeux. Je sais que ce ne devait pas être évident pour lui de me dire tout cela :

-MOI : Baba, je comprends. Je sais que tout ce qui s'était passé, était indépendant de ta volonté. Tout cela appartient maintenant au passé. Tu sais ce qui compte pour moi ? C'est d'avoir ta bénédiction dans tout ce que je fais et ferai. Le reste importe peu.

-BABA : Ma bénédiction tu l'as et tu l'auras éternellement ma fille.

-MOI : C'est plus qu'un honneur pour moi...

Ma mère avait-elle changé ? NON.

Adams ne cessait de se moquer d'elle en disant qu'elle avait tout le temps l'air défoncée. Je la taquinais, j'essayais de la faire sortir de sa coquille mais c'était toujours la croix et la bannière.

Mon père avait beaucoup appris avec moi et avait changé de comportement à l'égard de mes petites sœurs. Je ne dis pas qu'il les laissait faire ce tout qu'elles voulaient mais il était beaucoup plus indulgent. Leurs petits-amis étaient autorisés à venir leur rendre visite à la maison mais pas à n'importe quelle heure. C'était déjà bien.

Amour et interditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant