Chapitre 2 : « Arrivée à bon port... »

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Je ne garde pas une bonne expérience de mon baptême de l'air. Je me demande comment les personnes qui passent leurs vies entre deux avions font. C'est tout bonnement insupportable. Avais-je le mal de l'air ? Je l'ignore mais je fus prise de douleurs au cœur durant tout le trajet. Chapelet à la main, je ne faisais que prier pour que l'on arrive rapidement à destination. Je n'ai même pas osé aller aux toilettes.

Dès que le pilote annonça que nous allions enfin atterrir, je dis tout bas :

MOI : ALHAMDOULILAH.

Je pris mes bagages calmement en laissant les gens se bousculaient avant de descendre à mon tour. Dans le bus, il y avait pleins de personnes qui ne cessaient de me toiser. Avaient-ils deviné que c'était la toute première fois que je venais en Europe ? Était-ce si flagrant ?

Mon école m'avait envoyée un email pour me donner le nom de la personne qui viendrait me récupérer. C'était le chauffeur de l'école. Il se prénommait Maxime Pelletier. Il tenait une pancarte où mon prénom était très mal écrit. Mais je compris qu'il s'agissait de moi. Il sourit quand il vit que je lui fis signe de la main.

Il prit mes bagages, les mit dans un chariot, puis me tendit la main pour me saluer. Je fis une moue afin de lui faire comprendre que je ne pouvais la lui donner. Gêné, il me demanda poliment :

-MAXIME : Avez-vous fait bon voyage Mme ?

-MOI (timidement) : Oui, merci beaucoup.

-MAXIME : Il fait très froid, hein. Vous ne devez pas être habitué à ce climat. Vous êtes originaire de quel pays d'Afrique?

Il était bavard. Je venais de faire des heures de vol. J'étais lessivée et en plus, je suis extrêmement timide et sortir beaucoup de mots à la fois de ma bouche, est tout simplement une torture.

-MOI : Je suis sénégalaise.

-MAXIME : Ah ok, je vois. Parait-il que c'est un très beau pays et qu'il y a du soleil pratiquement toute l'année.

-MOI : Oui c'est vrai.

Je fis mine de commencer à somnoler. Je fermai les yeux et avais hâte d'arriver à la résidence de l'école, ranger mes affaires et prendre un bon bain chaud.

Une fois devant l'établissement, je fus charmée. L'architecture date du XVIème siècle. Il y a un énorme jardin avec des bancs, des tables en bois pour déguster son repas à l'extérieur, une cantine, un terrain de foot, un terrain de basket, et d'handball. Le chauffeur me fit une visite rapide des lieux avant qu'il ne me montre enfin ma chambre. Elle était grande, avec deux lits, deux armoires, deux tables pour étudier, un balcon, un coin kitchenette et une salle de bain. Ma coloc n'était apparemment pas encore là. D'après les informations que j'avais pu obtenir, c'était une Ivoirienne. Je rangeai mes affaires tranquillement avant d'aller prendre une bonne douche. Après m'être habillée, je me mis au balcon histoire de voir ce qui se passait à l'extérieur. Ils avaient l'air de tous se connaitre. Alors que je les espionnai, j'entendis une voix criait :

-LA VOIX : Regardez, il y a une nouvelle.

Ils se retournèrent tous et regardèrent en haut. Affolée, je fermai les volets et courut m'asseoir sur mon lit.

Je n'avais pas encore de numéro téléphone mais heureusement que le code du WIFI avait été marqué sur une feuille de papier avec le règlement intérieur de la résidence, que je pris le temps de bien lire. Je téléphonai alors à mes parents :

-MOI : Maman, c'est moi. Je suis bien arrivée.

-MA MERE : Alhamdoulilah. Nous commencions à nous faire du souci, ton père et moi.

Amour et interditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant