Chapitre 32 : « Quand on meurt à petits feux.... »

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Je lui raccrochai au nez...

Je n'arrivais même pas à respirer correctement. Je me levai pour prendre mes médicaments afin d'éviter de faire une crise. Je m'allongeai à nouveau, les larmes aux yeux.

J'aurai tant aimé que tout cela soit une blague mais malheureusement ce n'en était pas une.

Je me disais que c'était encore un coup de ma mégère de tante. Mais non ! les appels s'enchaînaient sur mon téléphone. Mes tantes, mes oncles, amis de la famille avaient essayé de me joindre pour me féliciter. J'avais reçu beaucoup de messages dans ce sens.

Ce qui me faisait le plus mal c'était le fait que je doive mettre un terme à ma relation avec Adams, une fois de plus. Même si je n'aimais pas Abdallah, c'était désormais mon époux et je me devais de lui être fidèle. Qu'avais-je fait pour mériter d'avoir un père pareil ? Me donner en mariage sans mon consentement ?

Moi c'est Adams que j'aime. Quand pourrai-je être enfin heureuse à ses côtés ?

On dit qu'Allah n'éprouve que les personnes qu'il aime. Il doit vraiment m'aime alors. Je ne pus m'empêcher de pleurer. Il n'y a rien de plus douloureux que lorsque le mal qu'on subit vient de nos proches....

J'ai envie d'hurler de douleur. Je déteste ma famille pour m'avoir poignarder dans le dos ; surtout sachant que j'ai été contre le fait d'épouser mon cousin. Nous ne sommes plus au Moyen-âge quand même. J'étais prise au piège. Je savais que mon père n'aurait jamais abandonné aussi facilement.

Abdallah avait tenté de me joindre plusieurs fois. J'avais délibérément renvoyé tous ses appels alors il m'envoya un sms :

-ABDALLAH : Écoutes moi bien Zainab, je ne suis plus ton promis mais ton mari désormais alors tu me dois respect et considération ! Je ne vais plus accepter que tu me traites comme un moins que rien. Je suis ton MARI, fourres-toi ça bien dans le crâne !

Ma tête allait exploser. Malgré le fait que j'avais pris mes médicaments, je me sentais toujours aussi mal. C'était comme si mon corps ne répondait plus. Pour la toute première fois de mon existence, je me mis à penser au suicide (que Dieu me pardonne). Pourquoi ne pas mettre fin à ma vie ? là maintenant, afin d'abréger toutes ces souffrances ?

Il y avait ces deux voix dans ma tête, vous savez ? Celles qu'on entend lorsqu'on a une décision importante à prendre. La voix du mal et celle du bien :

-LA VOIX DU MAL : Tu souffres trop, prends des médicaments et finis en. Tu ne sentiras rien. Tu n'as aucune raison de vivre. Ta propre famille est contre toi.

-LA VOIX DU BIEN : Une bonne musulmane ne doit JAMAIS penser au suicide. Il y a milles autres solutions. N'oublie pas que Dieu est avec les endurants. Ce n'est pas facile mais courage. Essuie tes larmes, fais tes ablutions et prie.

Je me levai et fis mes ablutions. J'avais besoin d'un signe divin pour avoir la force de surmonter cette tragédie. Je priai deux rakkas, pris mon chapelet et me mit à parler au tout puissant.

*LA VEILLE DU MARIAGE DE ZAINAB ET D'ABDALLAH

Mon père était devant la télévision lorsqu'il reçut l'appel de ma tante :

-BABA : Allô ?

-TATA NABOU : Tu étais en train de dormir ou quoi ?

-BABA : Non. Je regarde la TV.

-TATA NABOU : Écoutes, j'ai trouvé une solution pour que Zainab ne nous déshonore pas.

-BABA : Quand arrêteras-tu avec cette histoire ? Je l'ai déjà puni à ma manière !

Amour et interditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant