Amour et interdits

Chapitre 33 : « Un grand OUI au changement... »

Quand j'ouvris les yeux, j'étais allongée soigneusement sur mon lit, les cheveux en pétard.

Quand je suis tombée dans les pommes, Adams était allé chercher la concierge Mme Nathalie. Elle avait fait des cours de secourisme et avait réussi à me faire retrouver mes esprits. Elle avait rassuré Adams en lui demandant d'aller m'acheter du magnésium. Ce dernier s'était exécuté puis m'en donna immédiatement. Elle nous laissa ensuite seuls. Je la remerciai pour son aide et elle me répondit :

-LA CONCIERGE : Pas de quoi. Je connais cette fichue maladie. Ma sœur en souffre. Le meilleur remède est de mettre le stress de côté ! plus facile à dire qu'à faire, je sais mais il faut faire un petit effort.

-MOI : D'accord. J'essaierai.

-LA CONCIERGE : C'est déjà bien que tu veuilles essayer. En tout cas, reposes-toi bien.

Chaque personne a sa propre capacité en ce qui concerne la gestion du stress et sur ce plan, je suis visiblement plus sensible et fragile que d'autre.

-ADAMS : Comment tu te sens ?

-MOI : J'ai mal Adams. Mal au cœur.

-ADAMS : Je n'accepterai pas de te laisser souffrir ainsi. Je n'aime pas cette impuissance ! Je suis sérieux quand je t'ai dit que je voulais t'épouser. Certes on est jeune mais on s'aime donc c'est le plus important.

-MOI : Adams, j'aurai aimé te dire oui je t'assure mais c'est quasi impossible.

-ADAMS (en fronçant les sourcils) : Ah oui ? Comment ça ?

-MOI : Je suis musulmane. L'Islam m'interdit de me marier avec un homme d'une autre religion.

-ADAMS : Alors je deviendrai musulman Zainab.

-MOI : Non, je ne veux pas que tu aies des problèmes avec ta famille à cause de moi.

-ADAMS : M'as-tu déjà entendu te dire que j'allais à l'église ? Ou que mes parents s'y rendaient ? D'accord j'ai été baptisé mais je ne pratique pas, mes parents non plus. Ma mère peut aller allumer une ou deux bougies mais c'est une fois en passant alors je ne pense pas que cela posera un problème. Tu sais quoi ? Je veux que l'on rencontre le couple Tourab afin qu'ils nous disent quelle est la voie à suivre. Ce que je veux savoir c'est si tu es prête à te lancer avec moi ?

Je ne savais pas quoi répondre. Je pensais à ma famille. Je pensais également au fait que nous soyons encore très jeunes. Nous n'avions que 17 ans à l'époque et n'étions qu'au lycée.

-ADAMS : Au lieu de penser en silence, je préfère que tu partages toutes tes inquiétudes avec moi.

-MOI : Je pense à ma famille. J'ai peur de leur réaction mais encore, au fait que nous étions très jeunes. Que se passera-t-il si tu ne m'aimes plus d'ici quelque mois et que tu veuilles te séparer de moi ou que notre cohabitation soit problématique ? Je tiens à mon voile et à ma religion et je ne m'en débarrasserai pour rien au monde.

-ADAMS : Quelle famille ? Celle qui t'a mariée de force ? Ou celle qui n'a pas hésité à te tourner le dos au premier faux pas ? Depuis que tu es malade, qui a pris son téléphone pour prendre de tes nouvelles ? Il n'y a que Nelly et moi à chaque fois. Alors pourquoi t'entêtes tu à vouloir continuellement leur faire plaisir ? Personne ne pense à ton bien être. Il y a des moments où il faut être égoïste et penser à soi.

Je veux t'épouser parce que je t'aime sincèrement et je veux te rendre heureuse. Je veux tout faire pour te rendre épanouie. Je ne suis pas parfait mais je sais ce que je veux. Je ne peux pas prédire ce qui arrivera dans le futur, mais je te promets d'être toujours là pour toi. Je ne veux pas te donner l'impression de te forcer la main, alors je respecterai ta décision finale.