06 : Pris en flagrant délit !

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Lorsque je passe la porte de mon bureau, je vois mon café posé près de mon ordi comme chaque matin depuis l'arrivée d'Alysson dans mes locaux. Je saisis la tasse et pénètre dans la pièce adjacente à la mienne où j'y découvre la brune en train de mordiller son crayon, penchée sur son bloc-notes. Elle a relevé ses cheveux en un chignon et quelques mèches viennent encadrer son visage. Je reste bloquer devant sa concentration, la petite moue qu'elle fait pourrait presque la rendre agréable, j'ai bien dit presque, parce que ce n'est pas du tout le cas.

Elle ne m'a pas encore vu, je m'approche et pose sèchement la tasse de café près d'elle elle sursaute et ses yeux se braquent sur le liquide a taché quelques feuilles.

— Mais ça ne va pas ! cri-t-elle.

Elle me fusille du regard, et je fais de même. Aucun de nous ne cède et ce n'est certainement pas moi qui flancherais le premier. Je n'ai pas dormi de la nuit, et je suis d'une humeur de dogue encore pire que les jours précédents. J'ai rêvé que je lui faisais subir les pires tortures qu'il puisse exister. Elle ne m'aime pas et je n'en connais pas la raison et ça me gonfle d'être dans le néant. Je me fous royalement de ce que pensent les gens de ma personne, sauf quand ils travaillent pour moi et peuvent nuire à la réputation de la société que mon grand-père a créée. On touche à ma famille et ça, je ne l'accepte pas. Que je sache, je ne lui ai jamais manqué de respect, alors qu'elle, c'est ce qu'elle fait depuis le jour où nos regards se sont croisés au pub de Stan.

— Préparez le dossier de la voiture, nous avons rendez-vous avec le client dans trente minutes.

J'omets volontairement le bonjour qui est de rigueur lorsque l'on croise une personne de si bon matin, après tout pourquoi devrais-je me montrer aimable avec une fille qui déblatère je ne sais quoi sur ma personne ?

— Pardon ?

— Auriez-vous vraiment des problèmes d'audition ?

Elle me fusille du regard et serre les poings, elle cherche un truc à répliquer, puis se ravise.

— Je vous accompagne ? s'étonne-t-elle.

–– Oui, vous allez présenter le projet.

–– Quoi ?

–– Vous devriez consulter quand même, une perte d'audition à votre âge est inquiétante.

Elle ronchonne, mais ne sort aucune réplique. Bien, elle progresse et a peut-être compris où se trouvait sa place ici.

–– Vous n'allez pas me laisser présenter ce projet toute seule, nous n'en avons même pas discuté ensemble.

— Oh, mais bien sûr que si.

Je me penche vers elle et son satané parfum fruité entre dans mes narines, il sent vraiment bon. Ça met l'eau à la bouche ou le feu dans le pantalon ou les deux.

Je délire complètement.

— Au fait, merci pour le café et aussi pour tous ceux que vous m'avez préparés depuis votre arrivée ici.

Je lève la tasse dans sa direction et quitte son bureau en la laissant bouche bée. J'en bois une gorgée, il est froid et je n'aime pas le café froid, je verse donc le liquide noir dans la plante verte près de la fenêtre. Elle a l'habitude, et vu comment elle est verte, elle doit apprécier.

Quelques minutes plus tard, Allyson arrive enfin, remonter comme une pendule.

— Tout va bien, mademoiselle ?

— C'est n'importe quoi, ronchonne-t-elle.

— Vous ne vous en sentez pas capable ?

Elle détourne les yeux et fixe la fenêtre donnant sur Sydney. Je ne sais pas pourquoi, mais tout à coup, elle manque d'assurance. Elle est pourtant la première à répliquer ou à faire des remarques acerbes, et là rien, j'ai l'impression d'avoir une autre personne devant moi et je l'aime beaucoup moins.

Séduction Game (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant