Séduction Game (En pause)

07 : C'était quoi ça ?

          Il n'est même pas six heures et j'ai déjà les yeux grands ouverts, je tourne en rond dans mon lit, mais rien n'y fait, impossible de me rendormir. Une chose est sûre, je ne serais pas en retard aujourd'hui. Avec la nuit que j'ai passée, la frustration que j'ai subie, mon humeur empire un peu plus chaque minute. Mon cerveau cherche comment tout ça a pu être possible, ça ne m'est jamais arrivé et mon égo de mâle en a pris un coup.

Je soulève le drap qui recouvre mes jambes et mate mon boxer tendu depuis un bon quart d'heure.

Traitresse, c'était hier que tu aurais dû te réveiller !

Je file sous la douche pour la faire redescendre, elle ne mérite pas que je la soulage, et pourtant j'en meurs d'envie. Je veux tellement sentir une femme en dessous de moi ou au-dessus, je m'en fiche.

Ça devient vital  !!

L'eau tiède coule sur ma peau et je me remémore la soirée au club qui avait bien débuté jusqu'à ce que j'arrive dans ma chambre. Je ne sais pour quelle raison, j'ai eu un blocage.

Un putain de blocage !!

Impossible d'avoir une érection, même pas une petite, non, rien. Pourtant je l'ai pelotée la jolie blonde, partout, et elle n'était pas farouche. Quand elle a commencé à déboutonner mon pantalon et à la prendre dans ses mains, c'est là que j'ai compris que rien ne se passerait. Je revois son visage d'incompréhension et je n'ai pas su quoi lui dire. Elle s'est rhabillée et a foutu le camp. J'aurais dû m'abstenir de ramener cette femme chez moi, comme je me l'étais dit.

Après ma douche, je me sers un café et avance jusqu'à la baie vitrée. Le soleil se lève et ce spectacle est juste magnifique, pour rien au monde je ne voudrais vivre ailleurs. J'ai cette vue directe sur la plage avec un petit chemin privé pour m'y rendre. J'ai tout refait dans cette maison, oui moi-même avec mes propres mains, sauf l'extérieur, les plantes, les fleurs tout ça ce n'est pas mon truc. Tyler s'en occupe très bien.

Mon téléphone me sort de ma contemplation, c'est Johnson et je me demande ce qu'il peut bien me vouloir à une heure aussi matinale. J'hésite à le basculer sur messagerie, mais je suis un homme d'affaires et je ne peux pas me permettre ce genre de chose.

— Bonjour Johnson.

— Bonjour, Riley, je suis désolé de t'appeler si tôt, mais j'ai un souci.

— Je t'écoute.

— Peter n'approuve pas l'étude. Il trouve que les réponses des consommateurs ne sont pas assez pertinentes et que cela ne justifie pas le budget.

— Je ne suis pas étonné, c'est tout à fait le genre de Peter. Je vais revoir le dossier.

— Je t'ai envoyé ses remarques par mail et...

Je sens mon interlocuteur hésitant ; or ce n'est pas dans son tempérament et cela m'inquiète.

— Un problème ? demandé-je.

— Et bien, il voudrait le tout pour demain matin, sinon il va à la concurrence.

— C'est une plaisanterie ?

Si c'en est une, je la trouve de très mauvais goûts. Aller voir ailleurs ne fait pas partie du deal. Ce sont nos plus gros clients depuis des décennies et mon père ne me pardonnerait jamais leur perte. Peter est un homme sanguin qui n'a pas peur de faire pression pour atteindre son but.

— Non. Et tu sais que ce ne sont pas des paroles en l'air. J'ai essayé de le résonner, de lui expliquer qu'on ne pouvait pas mettre fin à un contrat comme ça. Mais, il ne veut rien entendre.