Le plafond de la chambre est lisse et trop blanc, ma nuit a été catastrophique. Je me suis repassé en boucle ce moment où les lèvres d'Allyson et les miennes sont entrées en contact. Ce qu'elle a éveillé en moi, je ne m'y attendais pas, enfin pas à ce point-là. C'était agréable, brutal, animal et je frissonne rien que d'y repenser. Cependant, je ne sais pas comment me comporter maintenant que j'ai franchi le pas.
Je finis par quitter le lit et prendre une douche, qui je l'espère me remettra les idées en place ; or quand j'en sors, je suis toujours dans le même état de questionnement. Je me sens vraiment con, je n'ai pas l'habitude de ce genre de situation. Normalement, j'embrasse la fille, je la fous dans mon pieu, elle s'en va et je ne la revois plus. Alors que là, je n'ai fait que la première étape et qu'il est censé ne pas avoir les suivantes ; or je veux la suivante, mais celles d'après.
Je boutonne ma chemise quand mon téléphone sonne, je passe ma cravate autour du cou avant de jeter un œil sur le message que j'ai reçu.
[Je sais que le retard est votre spécialité, mais ça fait une heure que je poireaute dans le hall !]
[J'arrive]
Je pénètre dans le hall et cherche mon assistante du regard, Allyson est appuyée contre le mur en face. Elle pianote sur son téléphone en souriant bêtement. Je me demande si ce sourire est dû à notre échange inattendu de la veille. Elle lève les yeux vers moi et pour mon plus grand désarroi, son sourire disparaît. Bon au moins, les choses sont claires, retour à la case départ. Elle me rejoint et je constate que non seulement, elle a attaché ses cheveux, mais elle s'est aussi maquillée.
Elle le fait exprès.
— Bonjour, dis-je d'un ton neutre.
— Bonjour.
Nous restons là comme deux idiots qui ne savent pas comment réagir. C'est fou, cette envie que j'aie de vouloir l'embrasser à nouveau, alors que je ne devrais pas. Et quand elle passe sa langue sur ses lèvres, c'est encore pire.
Elle va avoir raison de moi !
— On peut y aller ? demande-t-elle en haussant un sourcil.
— Oui.
Elle marche devant moi et inévitablement, je mate son cul. Je penche la tête légèrement et suis le mouvement de son bassin. Des idées perverses me traversent l'esprit et ma queue tressaute dans mon pantalon.
Ce n'est vraiment pas le moment !
Elle s'arrête sur le trottoir et se tourne brusquement vers moi. Ses yeux me lancent des missiles, ses sourcils sont froncés à l'extrême et ses mains se posent sur ses hanches.
— Je peux sentir vos yeux toucher mes fesses ! râle-t-elle.
— Fallait rester derrière moi.
Je lui souris et rejoins la voiture garée juste devant l'hôtel. Lorsque je pivote, c'est elle qui me mate, je lève un sourcil, alors qu'elle hausse les épaules et relève la tête fièrement.
Le trajet se fait, comme toujours, en silence, heureusement que la radio est là pour nous tenir compagnie. Je dois lui parler de ce qu'il s'est passé hier soir, il faut crever l'abcès maintenant.
— Je... Pour ce qu'il s'est passé hier soir... Enfin...
Je bégaye comme un ado, je dois me reprendre. Je sens son regard peser sur moi. Je jette un œil rapide vers elle et au sourire qu'elle affiche, elle se fout de moi.
— Alors Monsieur Neal, des problèmes d'élocution, ce matin ?
— Non aucun ! m'énervé-je.
Je braque le volant à gauche et pénètre sur le premier parking que je vois. Elle me rend fou, je n'en peux plus, elle m'énerve et je suis à cran. Je ne suis pas timide, alors les mots que je veux lui dire vont franchir mes lèvres !
— Descends ! dis-je d'une voix menaçante.
— Pardon ? répond-elle en ouvrant de grands yeux.
— Je. T'ai. Demandé. De. Descendre, répété-je, en prenant soin de détacher chaque mot.
Sans rien ajouter, elle s'exécute. Je respire profondément pour me calmer et je la rejoins de l'autre côté du véhicule. Je me plante devant elle, j'essaie de ne pas me montrer trop virulent.
— Il va falloir que tu arrêtes ça, Allyson. Te foutre de moi commence sérieusement à me monter au crâne.
Ce n'est pas vraiment ce que j'avais l'intention de lui révéler, mais c'est dit et quelque part c'est un peu vrai.
— Parce que vous croyez que vos petites réflexions ne me tapent pas sur le système ?! hurle-t-elle.
— Je suis ton patron, bordel !
— Et un patron n'embrasse pas son assistante ! continu-t-elle.
— C'est toi qui m'as embrassé ! crié-je à mon tour.
— C'est vous qui avez fourré votre langue dans ma bouche.
— Et je vais recommencer ! grogné-je.
Je ne lui laisse pas le temps de répliquer et pose mes lèvres sur les siennes. J'attrape sa nuque d'une main, alors que je cale l'autre sur ses reins pour l'attirer plus contre moi. À aucun moment, elle ne me repousse. Notre baiser est sauvage, je la fais reculer jusqu'à ce que son dos percute la carrosserie du véhicule. Je plaque mon corps contre le sien et quand ses doigts glissent sous ma veste et descendent jusqu'à mon ventre, je reviens à la réalité.
Nous sommes sur un parking, à la vue de tout le monde. Je cesse notre baiser, je suis à bout de souffle et à en croire les joues rouges de mon assistante, elle aussi. Je passe mon pouce sur ses lèvres gonflées avant de lever mes yeux vers elle.
— Tu me rends complètement dingue, dis-je un sourire en coin.
— On devrait y aller, nous allons être en retard.
Elle tente de se dégager, mais je ne la laisse pas faire.
— Ne me dis que tu es désolée, cette fois je ne te croirais pas.
— Tu es un connard Riley, ta réputation te fait défaut. Ce n'est pas pour toi que je suis désolée, mais pour moi.
Je ne sais pas ce qui me choque le plus, qu'elle me traite de connard et qu'elle me le dise en me tutoyant, ou le reste...
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Séduction Game (En pause)
RomanceAlysson, n'a pas la langue dans sa poche et ne se gêne pas pour dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Elle a une vie paisible et jongle entre son boulot de serveuse dans un pub le soir et celui d'assistante marketing dans une boîte répu...