15 : Ton haleine est fraîche !

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               Mes yeux s'ouvrent sans difficulté, j'ai dormi comme un bébé. Je m'étire quand un petit couinement se fait entendre. Je tourne la tête et y découvre Allyson qui émerge à son tour de son sommeil. Dire que la trouver dans le même lit que moi au réveil n'est pas étrange serait mentir, j'apprécie de la voir là, face à moi. Et il y en a une autre qui est ravie de ce partage de lit, tendue à son maximum, prête à faire feu.

— Salut.

Allyson grimace, puis se recule un peu.

— Va te laver les dents, Riley.

Je suis heureux de voir que même de si bon matin, elle a déjà de la répartie. J'ai conscience que mon haleine ne doit pas être de toute première fraîcheur, mais quand même.

— C'est si terrible que ça ?

— Oui, souffle-t-elle.

— Tu devrais faire de même.

Je m'éclipse du lit avant que cela tourne au vinaigre, quand je reçois un oreiller dans le dos. Je ris avant de disparaître dans la salle de bain, d'un pour me brosser les dents et de deux pour éviter de lui sauter dessus, même avec une haleine fétide. Je glisse ensuite sous la douche et me lave rapidement, avant d'en ressortir avec une simple serviette autour de la taille. Je ne suis pas surpris de ne pas la trouver dans la chambre, elle a dû rejoindre la sienne pour se préparer. Il est encore tôt, et nous avons le temps de prendre notre petit déjeuner tranquillement.

Fin près, je sors dans le couloir et frappe à la porte en face la mienne. Je n'attends pas longtemps avant de la voir apparaître, vêtue d'une jupe et d'un haut en toile bleue, elle est sexy, encore plus que d'habitude.

Ça y est, je deviens niais à souhait !

Je l'attrape par le bras avant qu'elle s'échappe et l'attire contre moi. Ses yeux verts brillent d'une lueur nouvelle et je suis heureux de penser que c'est dû à moi. J'espère ne jamais lui faire perdre.

Suis-je en train d'insinuer que je veux passer un long moment à ses côtés ? J'en ai bien l'impression.

— Je me suis brossé les dents, souris-je.

— Pas moi, rétorque-t-elle.

— Je n'en ai rien à faire.

Je ne lui laisse pas le temps de réfléchir et pose ma bouche sur la sienne. Ma langue caresse ses lèvres qu'elle entrouvre. Si au début se baiser se veut chaste et doux, après quelques secondes, il ne ressemble plus en rien à tout ça. Il est sauvage, je la dévore alors qu'Allyson gémit. Ses doigts se faufilent sous ma veste, elle s'attaque à ma chemise en la sortant de mon pantalon. Ses paumes glissent sur ma peau qui se charge de frisson. Je la plaque contre moi, j'ai envie d'elle et je veux qu'elle le sente, pas seulement par mon érection, qui est à deux doigts de faire exploser ma braguette, mais aussi par ce que je tente de lui transmettre en la dévorant. Jamais aucune femme n'a eu un tel effet sur moi. Je finis par rompre notre échange, à bout de souffle, elle comme moi et j'aime voir ses lèvres gonflées et ses joues rouges.

— Tu es une menteuse, Allyson Lane !

— Pardon ? s'offusque-t-elle.

— Ton haleine est fraîche.

Un sourire malicieux apparaît sur son visage. Ses yeux se baissent sur ma chemise qui sort de mon pantalon, puis dévient un peu plus bas. Au contraire de la dernière fois, je ne suis pas gêné.

— Va finir de te préparer, je t'attends.

— Ici ou tu vas dans ta chambre pour...

Elle désigne mon érection de son index, je lui chope celui-ci et plonge mon regard dans le sien.

— Je sais me tenir et attendre le bon moment.

— À force de patienter, je pense que tu risques de battre le record du lapin.

Je grogne à sa remarque, mais au fond, j'aime bien, car rien n'a changé entre hier et aujourd'hui. Elle reste la même.

— Ne me provoque pas trop, nous risquerions de louper notre rendez-vous.

— Si tu le dis.

Allyson se dégage en haussant les épaules, elle attrape une veste posée sur le dossier de la chaise, tandis que je remets un peu d'ordre dans ma tenue, puis elle se plante à nouveau devant moi.

— On peut y aller.

— Tu ne te maquilles pas ? m'étonné-je.

— Non, pas aujourd'hui.

— Parfait.

Je dépose un chaste baiser sur sa tempe, puis nous quittons la chambre et prenons la direction de l'ascenseur. Celui-ci est vide, je me cale dans un coin et Allyson se met à l'opposé sans pour autant se départir de son sourire tout en me scrutant.

— C'est existant les ascenseurs, lance-t-elle mine de rien.

— Tais-toi !

— Une si petite cabine, un homme, une femme...

La garce, je jure que ce soir, elle est sous moi à hurler mon prénom. Elle me teste pour voir jusqu'où je peux tenir. Mes doigts se resserrent sur la barre à mes côtés.

Ne pas lui sauter dessus, garder le contrôle...

— Allyson, l'avertis-je.

— Hum ?

C'est quoi ce petit gémissement de perverse ? Elle veut ma mort ! Cette femme est diabolique.

— Arrête ça, grondé-je.

— Tu te sens à l'étroit ?

— Tu es en manque ? rétorqué-je.

— Pas du tout, rougit-elle en évitant mon regard.

— Ta petite culotte serait-elle en train de rendre l'âme, Allyson ?

Le tintement nous indique que nous sommes arrivés, moi dans un état où marcher me paraît impossible et inconfortable, et Allyson aussi rouge qu'une écrevisse.

— Passe devant, ordonné-je.

— Pourquoi ?

— À ton avis !

À ma grande surprise, elle s'exécute sans broncher et je prends bien soin de rester très proche d'elle. Arrivés dans la salle du restaurant, nous nous installons à notre table habituelle. Un serveur dépose notre petit déjeuner avant de disparaître. Je bois une première gorgée de mon café, tandis qu'Allyson dévore un petit pain.

— Je peux réserver une table pour ce soir dans le restaurant où je voulais t'emmener hier ?

— C'est un rendez-vous ?

— Non, c'est purement professionnel, rétorqué-je ironique.

Allyson fait mine de réfléchir, elle prend son temps en sirotant son café tranquillement. Je l'ignore et prends connaissance de mes mails. J'en supprime la moitié, réponds rapidement à quelques-uns tout en buvant le liquide noir.

— Je suis d'accord.

— Enfin, j'ai failli mourir de vieillesse sur la chaise à l'attente de ta réponse.

Cette remarque me vaut un regard noir, mais je n'en tiens pas rigueur. Maintenant, la grande question est : comment je vais gérer ce rendez-vous galant ? J'ai rarement invité une femme au restaurant. Bon, inutile de stresser pour rien, d'une, ce n'est pas dans mes habitudes et de deux, je suis toujours sûr de moi et je vais gérer la situation d'une main de maître. Enfin, j'espère parce que j'ai comme ce sentiment que rien ne va se dérouler comme je le prévois.

Séduction Game (En pause)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant