Une douleur me vrille le dos, tandis que mes jambes sont engourdies, ce canapé n'est décidément pas confortable. Après le départ d'Allyson, je me suis remis au travail et il restait un tas de choses à faire. J'aurais pu lui dire de rester, mais elle semblait vraiment épuisée et je ne suis pas un connard de patron qui profite de ses employés. Alors, j'ai continué tout seul jusqu'à ce que la fatigue ait raison de moi.
Je me redresse en grimaçant et jette un œil sur la table où devrait trôner le dossier et les feuilles volantes que j'y ai laissées la vielle, or il n'y a rien. Je regarde l'heure, il est à peine sept heures trente et les locaux sont encore vides. Je marche jusqu'à mon bureau où se trouve la pochette. Je m'en saisis, tout est relié et prêt à être transmis. Je fouille dans ma mémoire pour savoir à quel moment j'ai bien pu terminer, mais je ne m'en souviens pas et à ma connaissance, je n'ai pas de crises de somnambulisme.
J'entends des talons dans le couloir, lorsque je lève la tête, je découvre Allyson vêtue d'un pantalon moulant bleu, et d'un débardeur de la même couleur. Une tasse dans chaque main, et un léger sourire qui me déstabilise, car c'est une chose rare chez elle, elle s'approche et m'en tend une.
–– Bonjour, vous êtes réveillé.
–– Bonjour, oui sinon je ne serais pas debout.
Elle porte le café à ses lèvres sans répondre, tout en me fixant malicieusement. Je grimace en buvant, qu'est-ce qu'elle a mis dedans pour qu'il soit aussi fort ?
–– Je vous ai mis un bien corsé, vu votre tête, ça va vous aider.
–– Ne m'attaque pas avant que je n'aie fini de boire ce breuvage.
Elle ne prête pas attention à ma remarque et s'installe sur la chaise en face de mon bureau, je fais de même.
–– Vous saviez que vous ronfliez ? Un vrai tracteur !
–– Tu sais que tu es encore plus désagréable le matin que le reste de la journée.
Et puis d'abord, je ne ronfle pas. Je ronronne et uniquement quand je suis fatigué.
–– Que fais-tu ici si tôt ?
–– Je voulais relier le dossier pour que vous puissiez partir chez Johnson au plus vite. Je ne pensais pas vous trouver là, à dormir sur le canapé. Vous êtes moins arrogant ceci dit les yeux fermés.
–– Vous m'avez regardé comme une psychopathe ?
Elle détourne les yeux et ses joues se teintent légèrement, ce qui me fait sourire.
–– Vous m'accompagnez, dis-je en me levant.
Elle grimace, son regard coule sur moi et je me demande ce qui cloche, je ne bande pas, ça, c'est sûr, je le sentirais. Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
–– Vous n'allez pas y rendre comme ça ? Si ?
Je baisse les yeux et constate que ma chemise est froissée et je dois avoir une tête de zombie digne de The Walking Dead.
–– On va s'arrêter chez moi avant.
–– Chez vous ?
–– Oui, je vais prendre une douche et me changer.
–– Allez-y et vous repassez me chercher ensuite.
–– Je ne vais pas faire trente allers-retours.
–– Je n'ai pas vraiment le choix, n'est-ce pas ?
–– Non, effectivement.
Durant le trajet, je peux sentir la nervosité d'Allyson. Je ne sais pas qu'elle en est la raison, mais ça m'amuse vraiment de la voir perdre ses moyens depuis quelques jours. Je suis en train de gagner la partie et ça me plaît. Si au départ, je voulais la voir déguerpir au plus vite, aujourd'hui ce n'est plus le cas, elle est la personne idéale pour passer mes mauvaises humeurs du moment. Elle me tient tête et c'est ce genre de caractère qu'il me fallait. Mon ère avait raison.
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Séduction Game (En pause)
RomansAlysson, n'a pas la langue dans sa poche et ne se gêne pas pour dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. Elle a une vie paisible et jongle entre son boulot de serveuse dans un pub le soir et celui d'assistante marketing dans une boîte répu...