Chapitre 5 : John Doe

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" Chaque minute loin de l'hôpital le conduit un peu plus vers la morgue. " - Damen

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- ATCHOOOOM !

Et sur ce doux son émanant des cloches du Paradis, je me mouche bruyamment, férocement et sans grâce dans un papier qui finit au fin fond mystérieux de ma poche de gilet, rejoignant deux dollars et un bonbon à la menthe. Mais devrais-je préciser que ce gilet n'est pas mien, en réalité ? Oui, il est la propriété de la bonne Ruby, cet ange tombé du ciel pour satisfaire les besoins de mon séjour. Son vêtement est la dernière chose qu'elle a pu m'offrir avant que Regina ne fasse des siennes. Et quels ne sont pas mes problèmes, nom d'une chienne !

Place à la réalité, maintenant ; j'enfile vraiment les journées à la con, moi.

Ouais. Parce que la réalité n'est pas faite de poésie, c'est pour ça.

Je m'explique ; passée une fin de soirée discute-dispute avec Henry, j'ai regagné l'Auberge Granny avec le sourire. Pour le moment, tout va bien. Le gamin n'aime pas Gold. Il ne sait pas quel personnage il incarne dans son livre, mais le soupçonne fortement d'être le Chapelier Fou, dans Alice au Pays des Merveilles. Et pourquoi pas le Chat du Cheshire, tiens ! C'est en repensant à ses délires que je suis montée au premier étage, prête pour un potage gratuit et une bonne nuit de sommeil. Et qui ai-je trouvé devant ma porte ? Granny en personne, folle furieuse. Elle s'était encore disputée avec Ruby (rien d'alarmant, ça leur arrive tout le temps) mais crachait surtout sur le nom de Regina. 

Le Maire venait de faire appliquer une nouvelle loi ; interdiction d'héberger quiconque ayant des antécédents de délinquant. Hum hum.

- Connasse, susurré-je pour moi-même, au bord de l'évanouissement.

Cette tarée me devance à tous les coups, quoi ! Je l'ai pas vu depuis le matin-même, mais ça m'a pas empêché d'avoir plus de blèmes que ces deux derniers mois ! Pfeu... Elle opère dans l'ombre et me met des bâtons dans les roues, tout ça pour que je quitte Storybrooke au plus vite. Elle a mal choisi sa méthode. "Qui s'y frotte s'y pique !" est une citation crée pour moi.

- ATCHOOOOM !

... 

Bon, pour le moment, la seule chose qui pique, c'est mon nez, à force d'être mouché... Mais je trouverais un moyen de me venger. Sans rancunes, donc, j'ai évité les ennuis à Granny en quittant le seul lieu confortable où j'étais susceptible de pouvoir m'endormir. Parce que ma voiture à moitié dans le fossé ne m'offre pas les mêmes options, c'est sûr. Oui... Oui, je dors dans la boîte de conserve jaune. J'étais fière de mon idée. Maintenant que je l'applique, c'est une autre histoire. 

Grelottante, le nez rouge et les pieds trempés, je poursuis donc ma lecture du soir, qui est d'ailleurs assez désagréable. Le Daily Mirror, journal local, n'est pas rédigé suivant les arguments de toute la populace. Je crois reconnaître une belle personnalité de Méchante Reine dans les premières lignes.

- Alerte délinquance, lis-je en arquant un sourcil surpris. Emma Swan,  l'orpheline d'une quinzaine d'années... Oh. (Électrochoc.) J'EN AI SEIZE, BORDEL !!! AH NAN MAIS LA Y A PLUS DE RESPECT, QUOI ! J'VAIS ME TAPER L'EMBROUILLE AVEC LE RÉDACTEUR, C'EST PAS POSSIBLE ! Bref, ça saoule, cette merde. Jeune orpheline récemment arrivée... qui menacerait l'équilibre de la ville... Tss, quelle connerie !

Et je balance le journal (trouvé sur le trottoir) et la lampe (trouvée dans la boîte à gants) sur le siège passager (trouvé troué comme un gruyère).

L'Avenir du Passé - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant