Chapitre 16 : La Sociopathe

495 28 30
                                    

" Le jour où tu me verras verser une larme pour toi, c'est que j'aurais raté ma vie. " - Emma

~~~

Rapides et tranquilles en même temps, les pneus de la Volvo donnent l'impression de rouler sur du beurre. Le son des roues qui glissent sur l'asphalte est tout simplement reposant, doux, comme le ronronnement tranquille du moteur. Seuls les arbres qui défilent par la fenêtre me laissent prendre conscience de la rapidité de la voiture...

La forêt est floue.

Je me fige.

- Damen, tu veux notre mort ou quoi ?! Ralentis !

- Y a quoi ?

- Y a une route glissante, des arbres partout et des animaux dangereux ! 

Référence à l'énorme loup qui s'était planté au milieu de la route et responsable de mon accident. Imagine il revient ? On va finir dans un arbre.

Le gars pouffe de rire en levant les yeux au ciel, inconscient. Mais il m'écoute quand même.

Parce qu'on arrive en ville. Enfin.

Des milliers d'émotions contradictoires m'assaillent simultanément. C'est à la fois bizarre, à la fois merveilleux. Revenir ici... Rentrer à Storybrooke. Punaise. Les rues sont plongées dans le noir total, mais je peux quand même observer les bâtiments toujours aussi blancs, modernes et écaillés, la route toujours aussi neuve, les volets tous verrouillés, les voitures toutes inexistantes. Les réverbères qui s'allument et s'éteignent à mesure qu'on passe devant. L'ambiance toujours aussi calme. Je sais pas à quoi je m'attendais, mais c'est presque rassurant. L'atmosphère si paisible d'une ville fantôme que personne à Boston ne semble connaître... On est vraiment reclus du monde, ici.

Mon chauffeur longe la Grand-rue, passe à l'angle du grand clocher, puis devant l'Auberge Granny, la boutique de Gold... De loin, j'aperçois même Mifflin Street, la rue où vit Henry. Je me demande ce qu'il fait...

Oui, parce qu'à cinq heures du matin, il peut faire plein de trucs, ce gamin. 

- Taxi à domicile !, commente Damen en roulant doucement dans la rue endormie, jusqu'au loft d'Elena. T'en as, de la chance !

J'hoche le menton. Avec un faible sourire. Mais je sais vraiment pas quoi faire. Les volets sont fermés, je peux pas savoir si Elena est rentrée ou non... Mais j'ai les clefs. Je récupère mon sac à main et mon chapeau, restés à l'arrière lorsque Bart et Franz m'ont enlevé, et ouvre ma portière. Je mets un pied dehors...

- Qu'est-ce que tu fais ?

Sa voix est presque accusatrice.

- Bah... Je rentre.

- T'attends même pas la Cérémonie des Cadeaux ?

.... Ouaaah, il a un sacré blème, celui-là. Je fronce les sourcils, la main toujours sur la poignée, et j'attends. Damen me demande de fermer les yeux, ce que je peine à accepter. J'ai... plus trop confiance, depuis les toilettes... Ça me fait tellement bizarre d'y repenser ! Je me tourne vers la vitre en me cachant les yeux. Il ouvre la boîte à gants. Ah... Il avait vraiment des cadeaux, en faite. Qu'est-ce que c'est ?

- Tu gardes les yeux fermés, hein ?

- Oui, oui, ris-je.

Damen, en faite, il peut vraiment faire son âge. Ou peut-être plus un an de moins, mais c'est pas un soucis. Il fait ses dix-huit ans. Mais là, en mode "Cérémonie des Cadeaux", il a tellement l'air gamin ! Mais gamin dans le sens adorable, moi j'aime bien. Je l'aime bien, ça va. Il est... gentil. Maintenant.

L'Avenir du Passé - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant