Rends-moi mon doudou !

Chapitre 3

23 heures et le criminel n'était toujours pas revenu. Le petit se saisit d'une lampe torche et de son téléphone et sortit sans un bruit, en s'assurant tout de même que personne ne l'ait remarqué. Il courut de rue en rue, de boulevard en boulevard pour finalement déboucher dans un parc. Il avança d'un pas hésitant et aperçut une silhouette noire sur un banc. Le gamer tenta d'identifier cette entité sombre.
- Patron ?
- C'est qui ? Demanda la personne en éructant.
Le geek reconnut immédiatement la voix érailée du pervers.
- C'est geek, dit-il en s'approchant.
- Pas possible il me déteste.
- Nan c'est pas geek, c'est ta conscience, rusa ce dernier.
- Tu vas me casser les burnes encore longtemps ? Ronchonna l'homme en noir finissant sa bouteille de Scotch.
- T'es complètement bourré !
- Ouais et alors ? J'fais bien c'que j'veux nan ? Dit-il en riant de sa voix rauque.
- Viens, ta conscience va te ramener à la maison...
- Ouais on se caille le cul dehors...
Le geek alla chercher le patron qui manqua de tomber en se levant. Il savait que quand il avait bu, il était inoffensif. Quand ils furent arrivés, ils entrèrent sans un bruit puis le plus jeune emmena le criminel dans sa chambre et le posa sur son lit.
- Aller, dodo maintenant...
- Merci conscience... dit le patron avant de plonger dans les bras de Morphée.
Le petit avait de la peine de le voir dans cet état là. Il se détruisait la santé à petit feu. Il le contempla un petit moment puis lui caressa la tête et partit se coucher à son tour. Le lendemain matin, le pervers se réveilla avec un mal de crâne affreux.
- Oh putain ma tête... geint-il en se rallongeant.
Le geek qui l'avait entendu, couru chercher un verre d'eau et un cachet d'aspirine à la cuisine sans que personne ne le voit et remonta quatre à quatre. Il toqua doucement à la porte du patron.
- Oui ? Parvint à articuler ce dernier.
Il entra sur la pointe des pieds.
- Ça va ? Chuchota-t-il
- Heu... Ouais... répondit l'homme en noir, surprit de le voir ici.
L'infirmier improvisé tendit le médicament et le verre d'eau au malade puis se redirigea vers la porte.
- Tu devrais faire plus attention à toi...
- Hein ?
- C'est un conseil de ta conscience... dit le petit en souriant avant de refermer doucement la porte derrière lui. Le patron resta là, le verre et le cachet dans les mains, incrédule. Le panda qui venait de descendre, demanda aux autres où était le gamer.
- Dans sa chambre, il joue avec des Nyan-Cats gros, lui avait répondu le hippie.
Le criminel ayant repris du poil de la bête, se leva et partit à ses bordels. Quant au petit, il finit par se lasser de jouer seul et sortit se changer les idées. Quand le proxénète revint, l'ursidé l'apostropha.
- Attends ! Il est où geek ?
- Il se balade sûrement.
- Il est sortit juste après toi ! T'as fait quoi ?!
- J'l'ai buté, j'l'ai découpé mais j'ai laissé son bide intact pour bouffer ses organes internes et chié dans son crâne ouvert en deux ! Mais putain je lui ai rien fait !
- Il est où alors ?!
- Il se balade sûrement j'te l'ai dit !
- Preuve ? Insista lourdement le panda.
- Aucune, mais appelle-le si tu veux savoir, il a un portable aussi tu sais ! Et tu devrais arrêter de le fliquer comme ça, ça l'aide pas ! Râla le patron énervé, montant les escaliers, frappant ses talons sur le sol, marquant d'autant plus sa colère.
- Avec toi dans le coin faut le surveiller !
- J'l'entends plus la mère poule ! Cria le pervers avant de claquer sa porte.
Une heure plus tard, le petit rentra et se fit sévèrement disputer par le panda qui avait essayé de l'appeler sans jamais avoir de réponse. Le gamer tenta de lui expliquer qu'il n'avait plus de batterie mais en vain. Il monta dans sa chambre, les larmes aux yeux.