II - « La vie est moche mais les souvenirs lui donnent du charme »

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Elaïa - Lifou, Nouvelle-CalédonieJuillet 2017

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Elaïa - Lifou, Nouvelle-Calédonie
Juillet 2017

Je rentre en France. Cette phrase m'angoisse plus que n'importe quoi. J'avais fui ce pays en laissant derrière ma famille, mes amis et lui. Surtout lui. Au moment où il avait le plus besoin de moi j'ai été lache. Mais comment je pouvais le regarder après avoir gâché notre vie ? Pas que la mienne, la sienne et celle de beaucoup d'autres.

Maintenant je ne pouvais plus faire marche arrière, nos valises était bouclées, mon fils était tellement excité d'aller découvrir ce pays qui pour lui est nouveau sachant que j'ai accouché de lui quelques temps après mon arrivée dans mon île d'origine. Il a maintenant 4 ans et j'aimerai lui faire garder sa naïveté d'enfant mais malheureusement beaucoup de choses vont changer.

Elaïa : Imran dépêche toi on va être en retard ! hurlais-je à mon fils
Imran : Mam on va voir mamie ?
Elaïa : Non natu* malheureusement non
(* enfant en kanak)
Imran : Je vais lui dire j'ai pris l'avion me dit-il fier de monter dans ce gros engin

Je ris à sa remarque car plus de 24h de vol je pense qu'il va très rapidement perdre patience, tout comme moi.

Nous partons à l'aéroport et rapidement nous sommes installés dans l'avion direction Paris et plus précisément Corbeil-Essonnes

- Bonjour bonhomme veux-tu quelque chose à boire ? demande une hôtesse à Imran
Imran : Oui un jus de pomme !
Elaïa : Imran c'est une façon de demander tu crois ? dis-je mécontente
Imran : S'il vous plaît

Après une première escale à Osaka puis à Amsterdam nous voila dans le dernier avion. Imran étant très excité je ne peux pas être autant heureuse que lui. J'ai cette boule au fond de ma gorge qui me noue tout le ventre et la voix de l'hôtesse qui annonce l'atterrissage ne m'aide en rien à me rassurer.

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Aéroport CDG

Imran : Maman ! Maman ! Ma valise arrive !

Imran commence a courir dans tous les sens dans ce gros aéroport de Paris, il est une réelle source de bonheur pour moi.

Après avoir récupéré nos valises nous partons prendre le taxi que j'avais réservé et après avoir donné notre direction au chauffeur Imran n'a pas perdu de temps pour s'écrouler sur mes genoux. Moi même je ne sais pas comment je fais pour tenir 9h de décalage horaire.

Plus le taxi avance, plus j'angoisse. Je repense à lui, à nous. A son visage sévère mais si fin, son corps musclé et sa voix d'ogre mais tellement douce. C'est de cette voix dont je suis tomber amoureuse, celle que j'entends dans tous mes rêves et dans tous mes cauchemars en repensant à comment je l'ai abandonné. J'ai détruit cet homme.

PNL | « J'tai aimé comme pas deux » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant