XVII - «Ton jeu a laissé des cicatrices»

952 47 1
                                    

Elaïa - Corbeil EssonnesMars 2017

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Elaïa - Corbeil Essonnes
Mars 2017

J'attends patiemment dans un café car j'ai rendez-vous avec un client qui souhaite acheter un appartement aux Tarterets. Certains rêvent de quitter cette cité tandis que d'autres investissent dedans. Ma foi chacun ces choix.

C'est en buvant une gorgée de mon café toujours chaud que je vois un homme rentrer dans le café et chercher quelqu'un et en voyant son regard sur moi j'en déduis que ça doit être mon client. C'est peut-être cliché mais son style fait que ça ne m'étonne pas de voir un type comme lui vouloir acquérir un appartement aux Tarterets. Il doit avoir la trentaine, il est légèrement métissé avec des yeux bleus magnifique. Grand, musclé, très charmant.

Elaïa : Bonjour Elaïa enchanté je suis votre agent immobilier je lui dis en tendant ma main
Fattah : Bonjour Elaïa, Fattah enchanté moi aussi il me réponds en serrant ma main et en s'asseyant Je vous offre quelque chose à boire?
Elaïa : Non merci à vous c'est très gentil
Fattah : Vous avez raison, vous allez déjà me dépouiller en me vendant un appartement il dit en rigolant On peut peut-être se tutoyer non? On doit avoir presque le même âge
Elaïa : Bien sur avec plaisir

On commence à discuter son projet, sa situation et ce qu'il cherche. Alors qu'il me parle déjà de son futur aménagement, je me mets à le détailler. Il est assez impressionnant physiquement, et il est très bel homme. Sa peau métissée ne comporte aucun défaut, on pourrait presque voir à travers ses yeux bleus qui donnent une lueur d'éclat à son visage. J'ai appris qu'il était d'origine afghane et comorienne et qu'il a passé son enfance aux Tarterets. En l'entendant parler je peux dire que rien que ça m'impressionne, sa façon de parler et de voir la vie. Je ne sais pas qu'il est, d'où il vient mais il est sur de lui. Il n'a peur de rien. Ça se ressent et je me demande s'il n'est peut-être pas trop sûr de lui.

Ses yeux fixés sur moi me font sortir de ma bulle et je le vois me regarder avec un sourire en coin. Mon dieu ses yeux je pourrais me noyer dedans.

Fattah : T'aime c'que tu vois?
Elaïa : Pardon... tu me parlais de la position de l'appartement c'est ça ? en fouillant les documents Euh... oui... alors c'est-
Fattah : en rigolant Et tranquille y a pas l'feu
Elaïa : Bon on va le visiter cet appartement ? je lui propose en me levant de ma chaise
Fattah : Allez passe devant poulette
Elaïa : Poulette? C'est pas très professionnel tout ça
Fattah : Et encore t'a rien vu me dit-il en me faisant un clin d'œil

Ce rendez-vous prend des tournures que je n'avais absolument pas imaginé. Mais qui ne me dérange pas.

On monte dans sa voiture car la mienne est restée au parking de la cité sachant que le café dans lequel nous étions se trouve à 10 minutes à pieds. Donc en même pas 2 minutes nous voilà déjà aux pieds des tours délabrées. Je lui dis de se garer devant le bâtiment D là où son futur logement l'attends. Pendant que Fattah décroche son téléphone qui a sonné en arrivant devant le bâtiment, je m'avance devant le hall où évidemment ils sont postés en bas, cigarette à la bouche, pieds sur le mur, grec aux mains pour certains. Est-ce trop demandé de ne pas croiser les Andrieu et leur bande un seul jour dans ma vie?

TakTak : Salam chica como esta ?
Casper : Déjà que tu parles pas bien français te mets pas au spanish frere
Samy : Tu parles mais t'es pas mieux Casper
Elaïa : en rigolant Bonjour les garçons, jamais vous bougez un peu?
TakTak : Jamais. Pour mieux te servir ma belle il me dit en me faisant un baiser sur la main
Nabil : On te dérange ptetre?
Tarik : Vu avec qui elle s'balade bien sur qu'on la dérange il dit sèchement en regardant derrière moi

Après sa phrase il n'y en a pas un qui regarde pas derrière moi pour voir de qui il parle. Il fixe tous le lamgorghini urus noir mat de Fattah. Ma foi il faudrait qu'il songe à changer de voiture non? D'un coup Nabil m'attrape fermement le poignet pour me retourner vers lui et je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi près.

Nabil : Questu fout avec ce type Elaïa ?!
Elaïa : Bah il vient visiter un appartement qu'il veut acheter ici
Casper : Oh bordel les problèmes il dit tout doucement
Nabil : Écoute moi bien toi tu lui vends rien du tout, tu sais qui c'est lui ? Malade cette femme
Elaïa : Mais ça va pas oui ?! Lâche moi je retire vivement sa prise sur mon bras
Fattah : Alors les gars bien ? J'savais pas que vous connaissiez une belle femme comme Elaïa
Samy : Et toi d'où tu la connais ?
Fattah : C'est mon agent immobilier et peut-être plus si affinité
Nabil : Arrête ça Fattah, joue pas à ça avec nous
Fattah : Reste gentil Nabil tu veux bien ? en se tournant vers moi On y va ?
Elaïa : Oui bien sûr

On tourne les talons et on monte au 5ème étage visites l'appartement. Je le laisse faire sa visite de son côté en répondant à ses questions si besoin. Dans ma tête plusieurs questions fusent : d'où il connaît les garçons? Ils étaient amis? Sont-ils ennemis? Vu leurs manières de se regarder et de s'échanger des mots ça ne m'étonnerait pas qu'ils ne s'aiment pas vraiment.

En quittant le hall j'ai lancé un regard à Tarik qui n'avait rien dit en voyant Fattah mais qui a ma grande surprise me regardait lui aussi. Il me fixait le visage neutre mais dans ses yeux j'ai pu lire beaucoup de choses. Il était énervé mais surtout déçu. Déçu de moi. Parce que je faisais visiter un appartement à ce monsieur ? Sûrement.

Fattah : Ah cet apparement est parfait ! Je signe où?

Et bien si tout mes clients pouvaient être comme lui mon métier serait encore plus passionnant. Non je ne dis pas ça car il est carrément beau mec, évidemment. Je lui sors tout un tas de papiers qu'il s'empresse de remplir et je lui tends les clés.

Elaïa : Voilà c'est à toi, je suppose qu'on se reverra vite sachant qu'on habite à côté maintenant
Fattah : Tu peux être sûr que c'est pas la dernière fois qu'on se voit

Je lâche un petit rire gêné, car oui je suis gênée cet homme me déstabilise vraiment. En vérifiant une dernière fois tout les papiers je remarque son nom de famille : Elhima et je reste figée devant ce nom. Ce nom que je ne connais que trop bien.

Fattah : Quelque chose ne va pas dans les doc?
Elaïa : Si si bien sûr... je réussi a dire Tu t'appelle Elhima?
Fattah : Ouais et très fier de porter ce nom
Elaïa : Excuse moi hein.. mais t'as pas un frère ?
Fattah : Plus maintenant malheureusement, il s'appelait Naïm, Allah y Rahmo

Malgré que je ne sois pas arabe je comprends parfaitement ce que signifie ces derniers mots. Naïm Elhima. C'est son frère. Bordel je savais même pas que Naïm avait un frère. Mes yeux sont rempli d'eau mais aucunes larmes ne coulent.

Fattah : Je sais qui tu es et ça me donne encore plus envie de te connaître

PNL | « J'tai aimé comme pas deux » Où les histoires vivent. Découvrez maintenant