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Niel s'arrêta, haletante. Elle avait courue comme une dératée pour rattraper la fillette, qui, avec sa petite taille, était dure à repérer. De plus, cette partie de la ville était inondée de gens et il était très difficile de s'y déplacer sans percuter les autres. Il y avait un bruit assourdissant. Niel regarda la petite. Celle-ci devait être tétanisée. Tremblotante, elle fixait Niel avec des yeux horrifiés.

- N'ai pas peur, murmura l'adolescente.

Elle était consciente que la petite avait peur. Mais ne sachant comment l'approcher, Niel tendit la main vers la fillette un peu trop brusquement. Celle-ci se recroquevilla et lâcha :

- Je vous en prie, ne me faites pas de mal !

- Mais, je....

Soudain, avant que Niel puisse répondre, un garçon se posta devant la fillette. Les cheveux également roux, il semblait en meilleur état que la petite mais était lui aussi mal en point. Il devait avoir l'âge de Niel. Le garçon avait des yeux marron foncé.

- Laisse Pauline tranquille ! Dégage !

Niel fixa le garçon. Elle avait honte d'avoir agi ainsi. Le garçon la fixait, les yeux plein de mépris et de haine.

- Vous les gosses de riches, vous êtes tous pareil. Viens, on y va, Pauline.

Sur-ce, les deux enfants s'éloignèrent. Niel se retrouva seule. Elle avait beau faire de son mieux, elle faisait tout le temps des boulettes. Pourquoi cela se finissait toujours ainsi ? La déception de l'adolescente grandissante, elle en oublia quelque chose... Ally ! Mais où était-il donc passé ?! Niel tourna la tête d'un côté, puis de l'autre. Aucune trace de son cousin.

- Ally ! cria-t-elle.

Pas de réponse. Les gens autour d'elle le regardait étrangement, comme des bêtes lorgnant leur proie. Seul demeurait le silence d'un malaise grandissant. Mais la fillette n'y prêta pas attention et s'apprêta à crier de nouveau quand, soudain, quelqu'un lui attrapa le bras et la tira hors de la foule.

- Lâchez-moi ! Stop !

Niel avait beau me débattre comme une folle, la personne ne la lâcha pas et plaqua sa main sur sa bouche pour la faire taire.

- Ça va pas la tête ? C'est moi ! Ally !

Abasourdie, la fillette murmura :

- Ally ? C'est toi ?

Effectivement, c'était bien le garçon. Mais plus que soulagé d'avoir retrouvé Niel, il bouillonnait de colère :

- Tu es inconsciente ! Où as-tu la tête ?! Partir en courant, comme ça, à la poursuite d'une fillette ?! Je ne te pensais pas aussi... aussi irresponsable !

- Pardon ? Je te signale que cette "fillette", comme tu le dis, est dans le besoin ! Et nous, qu'est-ce qu'on a fait pour l'aider ? Hein ? Rien ! Alors si tu n'as rien d'autre à faire... je retourne à sa recherche. Tu n'as qu'à rentrer.

- N'importe quoi... Je ne peux pas te laisser seule ! Tu es sous ma responsabilité !

- Je te signale que j'ai le même âge que toi !

- Peut-être. Mais moi, au moins, je suis conscient du danger ! Alors, je vais rentrer, mais avec toi. Et tu n'as pas le choix.

- C'est hors de question. Je resterai ici.

Ally sera des dents. C'était toujours comme ça. Niel n'en faisait qu'à sa tête, comme toujours. Et rien ne pourrait la dissuader du contraire. 

- Bon. Niel... tu m'énerves....

- Je sais ! 

- Je veux bien la chercher un peu, mais à une condition.

- Oui ?

- On rentre dans pas longtemps !

- Ok, mais je ne peut rien te garantir ! Go !

Sans qu'Ally eut le temps de de riposter, la fillette l'attrapa par le bras et l'emmena au cœur de la foule.

- C'est par là qu'elle est partie, expliqua Niel. Elle était avec vue garçon d'à peu près notre âge.

Les enfants avancèrent au hasard, cheminant dans les rues et scrutant la foule à la recherche de la petite. Mais ils ne trouvaient aucune trace d'elle. A près tout, elle était petite et il s'avérait compliquer de mener à bien l'enquête. Bientôt, la nuit tomberait et il n'y avait aucune trace de la petite fille.

- Niel, dis Ally, cela fait longtemps qu'on cherche la fillette. On devrait rentrer, maintenant. Aaron doit se faire du souci. On va se faire étriper à notre retour.

Niel soupira :

- Tu as raison. Rentrons. Mais....

- Quoi ?

- Où sommes-nous ?

Ally tremblait de tous ses membres. Ils étaient perdus au milieu de nul part. Seuls. Mais il ne perdit pas espoir et lança avec un optimiste forcé :

- Nous trouverons bien le cabinet du docteur un jour.... Je suis sûr qu'il n'est pas loin d'ici. 

- Si tu le dis... marmonna sa cousine.

Les adolescents se remirent en route. Ally en tête, alors que Niel traînait un peu derrière.

- Niel, commença le garçon, et si...

Surprise. Niel ne le suivait plus. Elle courait en direction d'une petite ruelle assez sombre. Que faisait-elle ?! Le garçon partit à sa poursuite. Le froid lui mordait les doigts.

- Niel ! Que fais-tu ?! Reviens !

Pas de réponse.

***

- Les enfants ne sont plus là !

Aaron déboula dans la "chambre" d'Angélie, terrifié. Aussitôt, la jeune femme ouvrit de grands yeux.

- Comment ?! Où sont-ils ?!

- Je l'ignore, avoua l'autre. Je suis allé les voir, quand... j'ai trouvé le cabinet vide. C'est à cause de moi. Désolé.

- Comment ça, c'est de ta faute ? Explique-toi, voyons !

- Tout à l'heure, Niel m'a supplié de les laisser sortir... Et j'ai dit non, bien sûr, se hâta-t-il d'ajouter. J'ai peut-être été un peu ferme. Et je les ai laissés sans surveillance. Ils ont dû s'échapper !

Angélie baissa la tête, songeuse. Elle avait retrouvé calme et sagesse, se qui réchauffa le cœur du garçon. Voir Angélie revenir à la normale le soulageait énormément.

- Je peux partir à leur recherche... proposa Aaron.

- Non. C'est trop risqué. Je pense qu'il vaudrait mieux attendre qu'ils reviennent.

- Comment ?!

- Tu m'as bien entendue. Ça m'en coûte de faire ça, mais... on a pas le choix.

- Bien-sûr qu'on a le choix ! Et s'ils s'étaient faits capturer ?! 

- Je suis désolée. Mais ma décision est prise : on reste ici.

Angélie avait clairement clos la discution. Aaron sortit de la pièce d'un pas furieux, ce qui laissa échapper des larmes de tristesse à la jeune femme au regard d'habitude si froid.

RaphOù les histoires vivent. Découvrez maintenant