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- Qu'est-ce que tu viens de dire ?!

Ally avait crié ces mots. Il n'arrivait pas à croire que sa tante, Angélie, venait de dire ça. C'était sa fille, bon-sang !

- Tu ne peux pas faire ça ! Tu veux laisser Niel entre leurs mains ?!

- Oscar n'est pas un terroriste ! répondit-elle calmement. Pourquoi êtes-vous partis, à la base ?

- Comment ça ? C'est toi qui nous a dit qu'on serait mieux à l'extérieur !

- Ce mot ne te concernait pas. Il était seulement destiné à Niel. Mais maintenant que tu es ici, je ne compte pas te laisser repartir. Écoute, j'aimerais que tu essayes de me comprendre. Aaron s'est déjà risqué à venir vous chercher. Ce serait trop risqué d'y retourner ! Ils ont du augmenter la sécurité. Il sera impossible de retourner chercher Niel ! On a 2 solutions : soit on risque notre vie pour que Niel puisse s'enfuir, soit on la laisse dans un endroit ou elle ne crains rien.

Ally, fou de rage, cria :

- Tu ne me dis pas tout ! Je sais que tu mens ! Niel est ta fille... tu es cruelle ! Tu vas la laisser faire cette cérémonie ?!

- Tiens, en parlant de ça... Sais-tu au moins quel est cette cérémonie ?

Le garçon allait riposter, mais à ce moment-là, Aaron intervint.

- Angélie. Écoute-moi... Tu te souviens pourquoi on a envoyé cette lettre ? Ne me dis pas que tu as oublié ? Tu peux faire ça pour moi ! Je t'en supplie...

- Non ! Arrêtez de vous montez contre moi ! Je sais ce qui est bon pour chacun de nous. Alors on ne retournera pas la chercher ! Point final !

Aaron soupira. Les yeux humides, il fixa Angélie et dit d'une voix douce :

- Dans ce cas, je respecte ta décision. Mais laisse au moins le jeune Ally lui parler.

- Si c'est ce que tu veux.

La femme monta sur un cheval et s'enfonça dans les bois. Ally n'y avait pas prêté attention, mais ils étaient dans une clairière, dans les bois. Il y avait deux chevaux, l'un marron et l'autre blanc avec des taches noires. Ils portaient tous deux des provisions sur leurs dos. Le garçon se tourna vers Aaron et demanda :

- Où sommes-nous ? Et comment vais-je parler avec Niel ? Je ne veux pas partir sans elle !!! Aaron, je ne comprends pas ce qui se passe !

- Tu te souviens de la sorcellerie ? Je peux te faire communiquer avec Niel, tant qu'elle n'est pas trop loin. Il y a un temps limité. Et au fait, nous sommes dans la forêt à côté de ta "maison".

Le garçon hocha la tête.  Mais il sentait l'incertitude le ronger. Il ne pouvait pas laisser Niel seule ! Non ! Ça n'en était pas question ! Il fallait trouver une solution.... Et vite !


Aaron traça un cercle invisible avec ses mains au-dessus du feu. Ils se trouvaient dans la pénombre de la nuit. Seul le feu leur permettait de voir quelque chose. Angélie était enroulée dans une couette un peu à l'écart et observait la scène. 

- Tu es prêt ? demanda Aaron. Niel semble dormir. Nous allons lui parler dans son sommeil. Comme cela me demande plus d'énergie et de ressources de pouvoir, le temps sera plus limité. Toujours partant ?

- Bien-sur !

- Parfait, alors. Commençons.

L'homme refis deux fois le même geste avec ses mains. Puis il posa sa main sur le front d'Ally. Et une chose incroyable se produit. A cet instant, le sol céda sous les pieds du garçon. Il se sentit aspirer de l'intérieur, comme un tourbillon dans son ventre. Il sentit ses sentiments le délaisser, pour quand lui se fasse un grand calme. Il n'hurla pas. Pourtant, il avait mal... Tellement mal... Soudain, il se retrouva dans les ténèbres. Il ouvra les yeux et découvrit Aaron à côté de lui. La douleur s'estompa, il demanda alors :

- Où sommes-nous ?

- Dans les rêves de Niel; répondit-il simplement.

En effet, la fillette se trouvait non loin. Elle pleurait, sanglotait, criait. A croupie, elle se cachait le visage avec ses mains. Face à elle, un coin de lumière. Une goutte de sang. Terriblement angoissée, Niel pleurait de plus belle. Enfermée dans une cage, pourtant à l'abri. Des monstres sortirent de terre, crées par ce sang. Ils sortirent de la lumière et attrapèrent les barreaux de la cage. La fillette hurla de plus belle. Puis, le reste s'évanoui et elle se retrouva seule, sous des projecteurs. Ally s'approcha d'elle. Elle releva la tête, le visage dévasté par les larmes.

- A... Ally.... ?

Aussitôt, elle se jeta dans ses bras.

- Où étais-tu ? Je t'attendais... J'avais tellement peur, toute seule ! Mais maintenant que tu es là, tout va bien. Rentrons à la maison ! Il est temps d'aller manger. Les parents risquent de s'énerver, sinon !

Elle le tira par la manche pour l'emmener plus loin, mais le garçon ne bougea pas.

- Niel ! Tu ne te souviens pas ? Je t'en supplie, rappelle-toi ! 

La fillette le fixa sans comprendre.

- Comment ça ? Viens, Ally ! Il faut qu'on y aille, sinon les parents vont s'énerver... Viens ! S'il te plait !

Aaron posa sa main sur l'épaule d'Ally et lui dit :

- Je suis désolé, elle ne comprend pas.  Elle est en plein rêve et ne se souviens pas. Il faudrait peut-être la laisser.

- Non ! hurla-t-elle. Je ne sais pas qui vous êtes, mais Ally va rester avec moi... N'est-ce pas ?

Le garçon hésita. Il ne savait pas quoi faire.

- Eh bien... Niel, je ne peux pas rester avec toi.

Celle-ci ouvrit grand ses yeux. Elle regarda d'un air suppliant, puis sembla avoir reçu un choc. Elle s'écroula par terre.

- Ally ! Ally... Où es-tu ? Je... je me souviens de tout ! 

- Niel... Ne t'inquiète pas, je vais venir te chercher. Même si Angélie s'y oppose !

- Maman... s'y oppose ? Comment ça ?

- Elle dit qu'il serait trop dangereux de revenir te chercher.  Mais je vais venir te sauver !

- Me sauver ? Pourquoi ? Tu ne te souviens pas ? On était bien nourris ! Nous n'étions pas en danger ! Alors pourquoi parles-tu de me sauver ? Tu sais, je me suis rendue compte... Que ma mère a surement raison.



RaphOù les histoires vivent. Découvrez maintenant