Chapitre 11

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Je suis un loup-garou.

Un nouveau crie de la petite fille me fait reprendre mes esprits.
Je ne sais pas quoi faire, mon instinct me dit d'arracher la gorge de ce méchant loup féroce mais je n'ai pas envie de tuer... ce n'est pas moi, je ne suis pas comme ça.
Malheureusement mon corps ne m'obéit plus, je saute sur le loup et ce dernier ne me laisse pas le temps de me relever qu'il me saute dessus et me donne de violents coups de griffes.
Instinctivement, je le repousse avec mes pattes arrière et celui-ci se retrouve propulsé cinq mètres plus loin.
Il gémit de douleur et court le plus loin possible de moi à une vitesse ahurissante.
Je suis moi aussi très étonnée de ma force, n'ayant pas pour habitude de frapper autre chose qu'un meuble quand je me cogne un orteil.
Je regarde la petite à quelques mètres de moi et je vois que malgré le choc, elle n'a rien de cassé.
Quand je la regarde j'ai une envie étrange, comme l'impression que j'ai faim et que je serais ravie d'avoir comme repas, son petit corps fragile. C'est comme si ça faisait des jours que je n'avais pas mangé.
Ça doit être ça, la soif de sang... un loup-garou, je suis un putain d'loup-garou.
Mon coeur me dit de partir très loin de l'enfant mais ma tête, je ne sais pas trop ce qu'elle me dit mais c'est tout sauf ça.
De toute façon mon corps n'en fait qu'à sa tête, actuellement je ne peux rien faire d'autre que penser, et même ça, je ne suis plus très sûre d'en avoir le contrôle.
J'entends des pas, l'enfant se met à courir et j'ai très envie de la suivre.
Mais j'entends d'autres pas, ça c'est un loup et d'après l'odeur j'ai bien l'impression que c'est Derek. C'est étrange tout ce que l'on peut ressentir ou même percevoir sous cette forme...
Je ne sais pas vraiment si je suis contente d'être un loup-garou ou non, mais pour le moment ma tête ne pense à rien mise à part...
Chasser.
Tuer.
Dévorer.
Ce ne sont que des mots comme ceux-là qui me viennent en tête. Ce n'est pas bon. Je ne devrais pas avoir ce genre de pensées...

Derek se tient derrière moi, il a l'air sous le choc lui aussi, je crois bien qu'il a reconnu mon odeur puisqu'il ne m'attaque pas, du moins pour le moment.
Il pousse un hurlement terrible sur moi, comme si ça allait faire quelque chose.
Encore plus surpris, il me regarde presque presque effrayé, ou peut-être était-ce de l'appréhension, je ne sais pas trop.
Il se retransforme en lui-même et se baisse à ma hauteur. J'ai envie de lui parler mais ça ne sort pas de ma bouche. Je décide alors d'essayer de faire comme lui.
Étonnamment ça marche, mes os se remettent bien et la douleur diminue peu à peu, jusqu'à ce que je puisse à nouveau respirer normalement.
Je me retrouve totalement nue devant mon frère, plutôt bizarre mais ce n'est pas comme si j'étais hyper pudique non plus donc je ne m'en préoccupe pas. Cependant lui, se cache les yeux tel un petit coincé.

Moi : Ça va, tu as déjà vu une femme nue, soupirais-je en essayant de me relever, douloureusement.

Derek : Oui mais tu es ma petite sœur !

Moi : Ça va, t'es pas le premier mec.

Derek : Pardon ?

Moi : Passons, tu veux bien m'expliquer ce qui s'est passé ?

Derek : ...Et bien si je l'savais, c'est la première fois ?

Moi : Ouais, et ça fait mal !

Derek : Tu t'habitueras.

Moi : Non mais je ne comprends pas, pourquoi maintenant ?

Derek : Je ne sais pas, souffle-t-il, désormais pensif. Rentrons, je veux que tu me racontes tout, dans les moindres détails. Et il va falloir guérir tout ça.

Moi : Mh.

En rentrant je prends une longue douche bien chaude et Derek n'oublie pas de me le rappeler. Il enfile un jogging alors j'en fais autant et mets une brassière de sport tandis qu'il me rejoint dans la salle de bain.

Derek : Alors, raconte moi.

Moi : C'est très simple, j'ai vu une petite fille se faire attaquer par un loup-garou alors j'ai essayé de l'aider mais je me sentais impuissante face à cette grosse bête... ensuite j'ai senti des douleurs partout en moi et je contrôlais plus rien, comme si on me contrôlait plutôt.

Derek : Je vois, et tu te sentais comment ?

Moi : Incroyablement forte.

Il sourit et finit de me coller une compresse.

Moi : Qu'est-ce qui t'fait sourire ? C'est super dangereux je- j'avais envie de dévorer une gamine tu t'rends compte ?

Il rigole et il reprend.

Derek : C'est normal, mais je t'apprendrais à contrôler ça si tu veux.

Moi : C'est pas si je veux, je n'ai pas l'choix Derek, imagine si je blesse quelqu'un ?

Derek : Ça va, tu devrais aller dormir, ça fait beaucoup pour une soirée, on t'entraînera et on en parlera à Scott demain matin.

Moi : Ouais...

Je m'endors très vite pour une fois, même si j'ai toujours la tête remplie de pensées étranges.

Ce matin je décide de descendre très vite, j'ai drôlement faim. Je me remémore ce qui s'est passé la veille dans mon lit et je comprends pourquoi j'ai autant faim.
J'entends d'en haut des voix que je reconnaîtrais entre mille.

Je descends donc à toute vitesse.

•••

Une Hale cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant