Chapitre 59

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Lydia : De quoi tu parles ? me demande-t-elle perplexe.

Moi : Rien oublie ça, viens, on va être en retard.

Lydia : Mais-

Je l'embarque à mon tour et nous rejoignons notre salle de classe.

Après les cours j'ai un peu la tête ailleurs, je ne calcule pas ce qui se passe autour de moi et ça, Allison le remarque. Je lui sourie mais je vois bien qu'elle sent que quelque chose cloche.
À vrai dire je ne sais pas trop c'qui s'passe, depuis que j'ai rencontré ce type dans le couloir je ne sais plus trop quoi penser. Sur le moment je n'ai pas senti que c'était lui, est-ce que je me trompe ? Il a l'air tellement simple et sans problème, il sourit beaucoup. Ça serait vraiment dommage de le mettre dans des histoires dangereuses.
Il faut que j'en apprenne un peu plus sur lui, que je me rapproche de lui, discrètement.

À la pause déjeuner je le vois tout seul à une table alors je décide de le rejoindre.

Pdv d'Allison :

Quand je vois Taylor partir voir un garçon tout seul à sa table, je suis dubitative. Je ne dis rien mais j'ai une folle envie d'aller les rejoindre. Je veux dire... pourquoi fait-elle ça ? Je me fais peut-être des films mais j'ai horreur qu'elle parte sans rien dire. Enfin j'ai l'droit non ? C'est ma copine après tout...

Moi : Lydia ?

Lydia : Mh ? me répond elle en se tournant vers moi.

Moi : C'est qui ce gars ?

Lydia : Pourquoi ? T'es jalouse ? me dit-elle, un sourire mesquin collé au visage.

Moi : Sérieusement... dis-je dans un soupire.

Lydia : Il lui a foncé dedans c'matin, il l'a aidé à ramasser ses livres et d'après moi il l'a un peu dragué, mais bon Tay refuse d'y croire alors-

Moi : Attends, quoi ?

Lydia : Enfin ce n'est que mon point de vue, je ne sais pas si-

Moi : Comment il s'appelle ?

Lydia : Euh- Brett je crois.

Moi : Il lui a dit quoi exactement ?

Lydia : Rien de spécial mais bon dans sa façon d'être j'avais cette impression, mais c'était qu'une impression t'inquiète pas, tenta-t-elle pour me rassurer.

Je bouillonne intérieurement. Pourtant je n'suis pas du genre jalouse, je fais confiance à Taylor mais... c'est plus fort que moi, je ne le sens pas ce gars. Et peut-être que je ne peux pas m'empêcher d'penser qu'elle peut trouver mieux que moi. C'est minable j'en suis bien consciente...
Des doutes pleins la tête je les observe du coin de l'œil et quand je la vois lui sourire avec autant de facilité, je prends une sacrée claque. Ce sourire, je n'y ai pas eu droit aussi vite, j'veux dire... il a fallut du temps. J'arrête de les regarder, perdue dans mes pensées je me lève et attrape le pull qu'elle m'a laissé avant de partir. Lydia m'appelle derrière mais je n'y fais pas attention.
Après quelques secondes, enfin dehors et seule j'aperçois Taylor au loin qui me cherche. Je me tourne simplement a l'opposé et je sens ses mains se poser sur ma taille.

Taylor : Ça ne va pas mon ange ? me demande-t-elle d'une voix plus douce qu'habituellement.

Rien qu'au contact je me tends, mais surtout à l'entente du surnom qu'elle m'a donné. C'est la première fois qu'elle me donne un surnom et celui-ci est tellement... doux. Je ne m'attendais pas à ça d'elle, elle qui est toujours si froide et impassible. Je suis choquée, elle n'avait encore jamais adopté un tel comportement avec moi, d'habitude c'est moi qui cherche le contact, pas elle. Je dois bien avouer que ça me fait énormément de bien, je me sens soulagée, j'ai l'impression qu'elle se soucie de moi et de ce que je ressens, ça me fait bizarre... mais c'est loin d'être désagréable.

Je me retourne directement à l'entente du surnom. Toujours ses mains sur mes hanches elle me regarde tendrement et je ne peux m'empêcher de regarder ses yeux qui m'analysent si souvent.

Taylor : Tu vas bien ?

Moi : Je- non, répondis-je simplement dans un souffle.

Elle lève ma tête qui s'était baissée à l'instant.

Taylor : Qu'est-ce qui s'passe ? Je peux t'aider ?

Moi : Je- je ne sais pas...

Elle prend mes deux mains et nous fait asseoir sur un banc un peu plus loin.
Après un petit silence qui me paraissait très agréable comparé à la discussion qui allait suivre, elle engage enfin.

Taylor : Explique moi.

Elle pose sa main sur ma cuisse dans un geste réconfortant, attendant une réponse de ma part.

Moi : Je ne comprends pas moi-même... réussissais-je à dire malgré ma boule au ventre.

Taylor : C'est à cause de moi ?

Moi : Je- oui, dis-je en baissant la tête immédiatement.

Elle enlève sa main de ma cuisse rapidement, surprise par ma réponse. Je la lui reprends directement.

Moi : Attends... ne te ferme pas, s'il te plaît...

Taylor : Je- qu'est-ce que j'ai fait ? me questionne-t-elle dans l'incompréhension.

Moi : Ce n'est pas vraiment de ta faute, j'ai juste du mal à... tout garder pour moi, comme toi tu fais. Te voir proche de quelqu'un d'autre ça me fait peur et je n'aime pas ressentir tout ça...

Elle ne me répond pas tout d'suite ce qui m'effraie un peu plus. Elle serre ma main un peu plus fort avant de prendre mon visage dans l'autre de façon à c'que je puisse la regarder dans les yeux.

Taylor : Écoute je- je ne peux pas te promettre que toi et moi ce sera pour la vie c'est sûr mais... je sais ce que je ressens pour toi, là, maintenant, et je ne veux pas que tu te fasses du soucis pour ça, c'est toi et personne d'autre que je veux, c'est avec toi que j'ai décidé d'être Allison...

Quand elle me dit tout ça j'ai envie d'y croire, de croire que c'est moi qu'elle veut, mais j'ai peur, et ça elle ne peut rien y faire.

Taylor : Allison je- je suis amoureuse de toi... m'avoue-t-elle en soupirant, comme si le dire était difficile pour elle.

Là, c'est pire qu'un choc, je n'ai jamais pensé un instant qu'elle pouvait dire ce genre de chose, et encore moins à moi. J'ai envie de lui dire, de lui dire que moi aussi je ressens la même chose, que je l'aime, mais rien ne veut sortir.

Taylor : Tu ressens peut-être pas la même chose que moi mais... j'voulais juste te l'dire, pour que tu saches. J'attends rien en retour, si jamais tu penses que c'est trop tôt je-

Je ne réfléchie plus à rien et je fais ce que j'ai souvent envie d'faire envie de faire quand je suis avec elle. J'l'embrasse, je l'embrasse comme jamais je n'avais embrassé quelqu'un auparavant. Et c'est comme une grosse bouffée d'air frais. Un bonheur.
Mes mains toujours autour de son cou, je la serre aussi fort que je l'peux contre moi, je n'veux pas la lâcher, je ne veux pas que ce moment s'arrête.

Moi : Je- j'ai besoin d'toi... lui dis-je essoufflée.

Taylor : Et je serais là, m'assure-t-elle.

Moi : Non non c'est- ce que je veux te dire c'est que j'ai- je t'aime Taylor...

Un peu surprise par l'annonce, elle prend mon visage entre ses mains et caresse mes lèvres de son pouce en me regardant dans les yeux.

Taylor : Moi aussi Allison...

À ces paroles, tout de suite je me sens sereine, apaisée. Cette fille est tellement surprenante...

Une Hale cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant