Chapitre VII : Humeur de grogne-cœur

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    Vous savez le plus important, quand vous prenez de grandes décisions ? Du genre, ne pas rencontrer une famille de vampires qui ne vous veut pas du bien ?

    Eh bien, il y a toujours une entité toute puissante qui n'entend jamais vos supplications.

  - Madame, Sir Frédéric Luvkan et sa femme Cassandra vous attendent dans votre bureau. J'ai tenté de leur expliquer que vous êtes débordée en ce moment et que vous ne recevez personne sans rendez-vous, mais...

    J'interromps Delaïssa d'un geste et me masse machinalement les tempes, me préparant au pire. Un combat avec les Luvkan. À 7h30 du matin.

    7h36, pour être exacte.

    Ma journée est bonne à jeter à la poubelle.

    Avec force de grognements et de malédictions à l'encontre des dieux qui se jouent des mortels, à tel point qu'ils font hoqueter d'indignation ma secrétaire, je m'engouffre dans la salle indiquée. Immédiatement, je me fige.

    Pas deux, mais quatre fichus suceurs de sang.

    Affalé dans mon fauteuil, Elliot semble être le patron ici. Malgré son jeune âge, son costume le fait paraître plus vieux et il s'intègre parfaitement bien dans le décor, comme un jeune PDG irritable et pourri gâté.

    Achevez-moi tout de suite, je ne survivrai pas jusqu'à ce soir.

    Lentement, le patriarche se relève, son regard noisette soudain atrocement sombre et... fou, oui, c'est ça. Il a une tête de psychopathe qui a trouvé une nouvelle proie. Comment je le sais ? Disons qu'Eden est particulièrement douée pour s'attirer des problèmes, et que Noah et moi sommes régulièrement obligés de nous occuper de certains problèmes particulièrement ennuyants.

    Pourquoi croyez-vous que le recruteur qu'elle a transformé en caniche n'a jamais porté plainte contre elle ? Ou que son ancien employeur à l'écurie de dragons n'a jamais demandé réparation en plus de la virer ?

    Bref, je m'éloigne de ce qui devrait être ma priorité en ce moment, à savoir : se préparer pour une bataille et essayer de ne pas tout perdre.

  - Mlle Santerre, nous vous attendons depuis vingt bonnes minutes déjà, grogne-t-il en faisant quelques pas vers moi. Je vous pensais plus ponctuelle et...

  - Vous faites erreur. Je n'ai jamais reçu aucun message de votre part comme quoi nous devions vous voir ce matin. Ma secrétaire a dû elle aussi vous prévenir : je n'ai reçu aucune demande de rendez-vous et, par conséquent, n'étais pas au courant que vous étiez là.

    À ces mots, tous les intrus restent figés, confus par ma réplique ou offensés par mon culot. Je dépose mon sac et mes affaires à leur place tandis que le domestique - Peter, si je ne me trompe pas - me tend une enveloppe.

  - Nous avons reçu ceci il y a trois jours de votre part et avons répondu positivement à l'un de vos employés. Nous pensions que...

    Le reste de sa phrase devient flou pendant que je me saisis du bout de papier et le parcours rapidement. Bien qu'il y ait écrit mon nom et prénom en guise de signature, j'y vois aussi ceux de Vincent. Oh non... Lui, il va m'entendre...

    D'un mouvement de main, j'attire à moi ma Crist. Une large épeire de cristal m'accueille aussitôt, prête à exécuter la moindre de mes requêtes.

  - Jemma, contacte Vincent immédiatement.

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Le visage du coupable ne tarde pas à s'afficher, bien qu'il semble surpris de cet appel de si tôt matin.

Grogne-cœur  ~ TerminéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant