Vampire pour le meilleur

Vampire

Lucius en était là aujourd'hui. Voldemort, furieux, l'avait envoyé dans une mission périlleuse en Transylvanie pour le punir de sa défaite. Il était seul au milieu d'Hoia Baciu à chercher une racine quelconque dont le Lord avait besoin.

Il n'avait eu le temps que de faire préparer un sac par les elfes avant de prendre le Portoloin qui l'avait mené dans une clairière. Il n'avait pas fière allure avec ses chaussures hors de prix et sa canne, en plein milieu d'une forêt boueuse et glaciale.

Azkaban n'aurait pas été pire pour un Malfoy.

Il devait trouver une racine de jonquille d'argent, une plante magique qui ne poussait qu'à cet endroit et à certains moments. Le soucis c'est qu'il n'avait aucune idée de savoir quand elle poussait, où exactement, comment la récolter, ni même à quoi elle ressemblait.

C'était quasiment un meurtre de la part du Lord, car il savait qu'il ne reviendrait pas tant qu'il ne l'aurait pas, mais qu'il ne pourrait pas la trouver, à moins d'un gros coup de chance. Et cette forêt était dangereuse, très dangereuse. Beaucoup de créatures y rôdaient, qu'elles soient magiques ou non.

C'était une chance qu'il ait toujours sa baguette, et il avait encore plus de chance que ses elfes aient mis dans son sac des vivres et une tente.

Mais ce fut le lendemain de ce jour épouvantable que la vie de Lucius changea irrémédiablement...

Le ciel était noir et il avait passé une journée éreintante à chercher quelque chose qu'il n'avait jamais vu. Il était dans la clairière et venait de sortir sa tente lorsqu'il eu une impression de malaise. Son sang se glaça dans ses veines et l'atmosphère devint subitement plus lourde.

Il entreprit de se retourner mais n'eut pas le temps d'amorcer un mouvement qu'il sentit deux bras fermes plaquer son dos contre un torse solide et un nez se plonger dans son cou.

Lucius essaya de se dégager en donnant un coup de coude mais ne réussit qu'à se faire mal en cognant sur des muscles monstrueusement dur. Il essaya de s'extirper de la prise en bougeant dans tous les sens, car non, un Malfoy ne gigotait pas et ne se dandinait pas. Il commença à légèrement paniquer lorsqu'il se rendit compte que ce qui le tenait ne bougeait pas d'un millimètre alors que lui déployait toutes ses forces.

Il sentit deux pointes tranchantes égratigner son cou, comme pour le goûter. Il sentit aussi le souffle sur sa peau se faire plus haletant et les narines se dilater franchement alors que la créature humait profondément son odeur. Lucius comprit.

Vampire.

Il n'eut pas le temps de réfléchir qu'il sentit deux crocs puissants se planter dans sa chair. Il hurla comme jamais, tant la douleur était insoutenable. Il sentit le suceur de sang aspirer son liquide vital avec avidité. Il essaya faiblement de se débattre tout en sachant que c'était inutile. Lucius sentit ses dernières forces le quitter alors qu'il pensait stupidement à cette légende, disant qu'on revoyait sa vie passer devant ses yeux.

Il vit tout en une seconde, de sa naissance à l'instant présent. Ce n'était d'ailleurs pas très glorieux d'après ce qu'il voyait.

Lucius Malfoy ferma les yeux, laissant la vie le quitter.

.oOo.

Petrus fit comme d'habitude en suçant le sang de sa victime : il lut son âme.

Son statut de vampire lui permettait, depuis de nombreuses années, de voir la vie des personnes à qui il la prenait.

Ce qu'il vit dans cette proie aux cheveux si blonds qu'ils étaient presque blanc le laissa perplexe. Cet homme s'était soumis à son père, puis à son Seigneur et pourtant il avait l'âme dominante. Dans son esprit il avait toujours appelé Voldemort : Lord. Jamais Maître, comme il aurait dû le faire. Tout son être se rebellait contre les ordres mais tout cela était tellement enfoui par des années d'éducation et de bourrage de crâne, qu'il ne le voyait pas. Cet homme était brillant, il pouvait faire de grandes choses... Il avait une personnalité tellement complexe.